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Écologie, année zéro

Meeting chaleureux pour le lancement de la liste Bagnolet écologique et solidaire conduite par Tony Di Martino. Voici des extraits de l’intervention de Jean-Claude Oliva.

Après le meeting, de g à d: Edith Félix, Mariem Diop, Jean-Claude Oliva, Vassindou Cissé et Sylvain Piron

Il y a quelques semaines, nous avons fondé le collectif citoyen Écolos solidaires pour rassembler autour de l’écologie plutôt que de provoquer une division supplémentaire sous prétexte d’écologie. Les sondages actuels semblent bien montrer que cette stratégie est la bonne. Je prendrai deux exemples particulièrement significatifs qui traduisent une tendance plus générale. A Paris, EELV a obtenu près de 20% des voix aux élections européennes; son candidat est crédité de moins de 14% pour les municipales, en 4e ou 5e position. A l’inverse, à Bordeaux, EELV a obtenu 21,5% des voix aux européennes et sa candidate est créditée de 33% au municipales, au coude à coude avec le maire sortant. Dans le premier cas, à Paris, EELV en voulant tirer la couverture à soi, divise et tire toute la gauche vers le bas, ce qui ne lui réussit pas non plus. Dans le second cas, à Bordeaux, EELV joue le jeu du rassemblement à gauche (comme c’est le cas dans la plupart des villes du 93) et la victoire devient possible!

Pour Écolos solidaires, l’écologie, c’est des pratiques, plutôt que des discours ou des étiquettes. Voici un exemple particulièrement significatif. A Bagnolet, le Maire a stoppé -depuis 2017- la densification urbaine en refusant 34 projets immobiliers, représentant plus de 2000 logements supplémentaires et Tony Di Martino et la liste Bagnolet écologique et solidaire s’engagent à continuer dans cette voie. On ne retrouve pas la même clarté dans le programme de C. Laurence, pourtant estampillée EELV. On y parle de « stopper la densification débridée ». Et la densification tout court, alors? Ou encore de « maîtriser le développement urbain », sans doute avec les conseils des architectes avisés et des agents immobiliers qui l’entourent? Il s’agit là d’un discours creux, sans aucun engagement réel. Pourtant les Bagnoletais-es en ont assez des constructions, ils le disent, il faut les écouter et plafonner maintenant le nombre d’habitant-es de la ville!

A Bagnolet, quand on est un écologiste conséquent, contrairement à la chanson, on ne fait pas table rase du passé à chaque élection municipale. Au contraire, on fait table pleine des premières avancées obtenues au cours du mandat qui se termine -l’engagement fort du Maire et de la ville dans la bataille pour l’eau publique, le coup d’arrêt à la densification urbaine, le soutien à la bergerie des Malassis, …- pour aller plus loin. On ne vient pas se présenter aux élections une fois chaque trois ans, en faisant la soupe aux logos et aux egos. On agit sur le terrain dans la durée, on s’enracine!

Il ne faut pas se tromper d’époque. A Bagnolet comme ailleurs, l’enjeu n’est plus de faire une liste de témoignage en faveur de l’écologie. Ce train est passé depuis longtemps. Dommage que certains « écologistes » ne s’en soient pas aperçu! Il faut prendre acte de la conversion écologique sincère et profonde d’une grande partie de l’opinion et, bien entendu, de la gauche. La meilleure preuve m’en a été fournie par les assises citoyennes de « Bagnolet solidaire et durable » auxquelles j’ai participé. Les propositions qui sont sorties de ce public de la gauche locale, sont en grande partie les mêmes que celles que nous avions formulées en tant qu’écologistes. Aussi l’ordre du jour est maintenant de réunir les compétences et les talents des un-es et des autres pour constituer les équipes qui vont mettre en oeuvre le tournant écologique dans notre ville. C’est ce que fait la liste Bagnolet écologique et solidaire conduite par Tony Di Martino!

Le temps de vivre

Du temps pour soi et pour les autres. Prendre le temps. Ralentir et se ressourcer. Relier les un.es aux autres. Renouer avec l’humanité et avec la vie, la Nature. Ce sont nos vœux pour l’année qui s’engage.

N’est-ce pas l’exacte intersection de la question sociale et de la question écologique? Au XIXe et au XXe siècle, la réduction du temps de travail a fait émerger le mouvement ouvrier. Aujourd’hui l’urgence est de stopper la course à l’enrichissement de quelques-uns (en 2019, les 500 personnes les plus riches de la planète ont vu leur fortune augmenter de 25%, soit de 1.070 milliards d’euros, selon le Bloomberg Billionaire Index) et à la destruction de la vie sur Terre que montre de façon effroyable la tragédie australienne. Derrière la réforme des retraites que veut imposer envers et contre tout le président Macron, il y a aussi l’absurdité qui consiste à vouloir augmenter le temps de travail sur une vie alors que nous avons toutes les raisons de le réduire drastiquement.

La ville est un des lieux possibles de résistance et de transformation, ce qui nous motive pour remettre en question et repenser le développement urbain à l’occasion des élections municipales. Sous une pression immobilière effrénée liée à la métropole du Grand Paris, Bagnolet s’est encore densifiée ces dernières années, ce qui engendre de nombreuses nuisances pour tou-tes les habitant-s. Il faut revenir à un projet de ville à taille et à rythme humains et reconnecté à la Nature.

Ce qu’illustrent nos propositions pour Bagnolet :

– transformer le moratoire actuel en arrêt de tout nouveau programme immobilier densificateur ; décider que notre ville a atteint avec les constructions actuelles un nombre maximal d’habitant-es et qu’elle n’ira pas au delà;

– développer tous les services publics pour répondre aux besoins des nouveaux arrivant-es et de l’ensemble de la population ;

– construire un projet politique autonome de ville, avec et pour les habitant-es ;

Plusieurs projets concrets seront les indicateurs de cette volonté :

– relier les 7 quartiers de Bagnolet via le Bajobus ;

– préserver la Bergerie à son emplacement actuel;

– requalifier la zone de l’Échangeur.

La guerre qui vient?

On ne peut évoquer les espoirs de 2020 sans évoquer une crainte majeure, « la guerre qui vient » comme l’écrit Edwy Plenel dans Médiapart : « Exécuté sur ordre de Donald Trump, l’assassinat du général Qassem Soleimani, haut dirigeant militaire iranien, est un pas de plus vers l’abîme guerrier. Si l’avenir n’est jamais écrit, comment ne pas voir que la puissance américaine met en péril le monde par son comportement d’État voyou, piétinant le droit international ? La France s’honorerait à le dire haut et fort. » (Lire l’article complet ici) Un vœu que nous partageons.

Mieux respirer et se déplacer sans voiture

Greenpeace, le Réseau Action Climat (RAC) et l’Unicef ont publié mercredi 11 décembre un classement inédit des douze principales agglomérations françaises en fonction de leurs efforts pour améliorer la qualité de l’air que respirent leurs administrés.

Les douze agglomérations sont réparties en trois groupes. Paris, Grenoble et Strasbourg constituent le trio de tête des villes en « bonne voie » pour devenir respirables. Comme quoi l’alliance gauche et écologistes comme à Paris ou écologiste et gauche comme à Grenoble est encore la meilleure façon d’avancer dans ce domaine comme dans bien d’autres!

Lyon, Nantes, Lille, Bordeaux, Rennes et Toulouse sont jugées « encore timides » dans leurs actions. En queue de peloton, Montpellier, Nice et Marseille sont « en retard », voire « très en retard ».

Le problème numéro un de santé lié à l’environnement

Responsable de 48 000 à 67 000 morts par an en France, la pollution de l’air est considérée par la Commission européenne comme le « problème numéro un de santé lié à l’environnement ».

Les ONG entendent profiter de la campagne pour les élections municipales de mars 2020 pour mettre la pression sur les candidats. « Les villes doivent aller plus loin, plus vite, résume Sarah Fayolle, de Greenpeace. Les nouveaux élus devront prendre des mesures à la hauteur de l’urgence sanitaire et climatique. »

A Bagnolet aussi, cette question de la pollution de l’air, directement liée à la place de la voiture individuelle, doit faire partie des réflexions et des débats des élections municipales. Il faut croiser l’objectif de santé publique avec la réponse aux besoins de déplacement de la population. Et ce faisant, se préparer à la disparition de la voiture individuelle, qui est notre horizon.

Nos propositions pour Bagnolet :

– plan vélo : développer les pistes cyclables, les parkings fermés pour les vélos, les ateliers de réparation ;

– mise en place de navettes directes des quartiers (La Noue, Plateau, Malassis) au métro ;

– mise en place d’un « bajobus » pour relier les quartiers de la ville ;

– encourager le télétravail (personnel communal notamment) ;

– passer toute la ville en zone 30 km/h ; et demander zone 50 km/h pour l’autoroute qui traverse Bagnolet comme Paris le demande pour le périphérique ;

– créer des rues non carrossables (sauf riverains) dans les quartiers pavillonnaires;

– réduire l’emprise du trafic de bus longue distance autour de la gare routière;

– requalifier la zone de l’Échangeur qui est un point noir de Bagnolet.

Pour aller plus loin, lire aussi:

Paris en tête des grandes villes françaises faisant le plus d’efforts pour lutter contre la pollution de l’air, Marseille dernière