A vitesse modérée mais soutenue

L’avenir du périphérique en débat: voici l’avis d’Edith Félix, maire adjointe, chargée des Transports, des mobilités, du code de la rue et de la voirie, à Bagnolet.

L’erreur des années 60 a été d’amener les infrastructures autoroutières et leur flot de véhicules jusqu’aux portes de Paris et d’infliger cette rupture urbaine que constitue le boulevard périphérique. Nombres de métropoles reviennent en arrière qui déconstruisent leurs infrastructures. Paris et sa métropole sont beaucoup trop bien dotées en infrastructures routières qu’il convient de reconvertir.

Il ne s’agit pas d’empêcher les mobilités dans nos territoires, au contraire, gommons les pénalités de ceux qui sont au ban de l’hypercentre. Les pouvoirs publics doivent accompagner le développement polycentriques de nos villes, organiser une production et une consommation plus locale et une logistique efficace et vertueuse, non polluante, et créatrice d’emplois protégés.

Enfin tous les moyens doivent être mis en œuvre pour favoriser un report modal de la voiture aux transports en commun et aux mobilités douces. Ile-de-France Mobilités doit prendre toute sa part à cette transformation, étant l’un des maillons fondamental des déplacements multimodaux.
Pour finir, les pouvoirs publics doivent accompagner l’évolution des véhicules vers les mobilités douces. Nous aspirons à des véhicules non polluants, plus légers, adaptés enfin aux circulations urbaines. En effet, la vitesse moyenne sur le périphérique est de 38 km/h. A ces vitesses, un véhicule électrique léger, un vélo à assistance électrique est aussi performant pour un bilan énergétique incomparable. Du point de vue de la sécurité routière, l’harmonisation des vitesses à des vitesses réduites, de 30 à 50 km/h permet de prévenir grand nombre d’accidents et d’en limiter l’impact.
Il n’est donc pas utile de s’entourer d’une carapace de plus d’une tonne pour se déplacer. Le tout vitesse doit laisser place à une économie du soin dans l’espace public. Enfin, une vitesse réduite aide à fluidifier le trafic en limitant les effets d’une circulation en accordéon.

Le temps (certains parlent de budget temps) de transport des actifs est néanmoins à considérer pour ne pas le rallonger. Profitons de nos infrastructures, boulevard périphérique et autoroutes urbains pour les ouvrir aux nouveaux véhicules adaptés à nos métropoles. Descendons la vitesse de façon homogène à 50 km/h voire 40 km/h sur toutes ces infrastructures. Réservons des voies ouvertes aux véhicules légers à vitesse modérée. Créons une voie de droite limitée à 30 km/h pour faciliter le rabattement de tous les véhicules vers les sorties. Travaillons éventuellement les bretelles de sortie pour sécuriser leur usages par différents types de véhicules.
C’est à la transformation de la voirie de porter la transformation des véhicules et des usages. Les véhicules du futur seront des engins plus légers, moins dangereux, et absolument écologiques.

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