Le Plan local de mobilité est un document stratégique obligatoire pour l’intercommunalité d’Est Ensemble. Il définit la politique publique organisant les mobilités à l’échelle du territoire. Il en résulte un plan d’actions concret sur cinq ans. Vous pouvez donner votre avis jusqu’au 14 mai: cliquez ici pour accéder au formulaire en ligne.
Pourquoi le Plan Local de Mobilités est important ?
Pour construire un territoire plus vivable à l’heure du dérèglement climatique, il est important d’organiser collectivement les pratiques de mobilités pour moins polluer et pour reconquérir un espace public qui a été concédé majoritairement à l’automobile. Avec le groupe de travail Mobilités des élus d’Est Ensemble, nous avons participé pendant plusieurs mois à l’élaboration de ce document.
Le PLM aborde la mobilité dans toutes ses dimensions : transports collectifs, modes actifs (marche à pied, vélo), trafic routier et stationnement, transport de marchandises, nouvelles mobilités, accompagnement et conseil en mobilités… Cette approche globale permet d’explorer tous les leviers possibles en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique, un engagement fort d’Est Ensemble.
Les 4 grandes orientations du projet de PLM
Le Projet de PLM soumis à concertation propose 4 grandes orientations, déclinées en 34 actions.
1 Transformer l’espace public pour réduire l’usage de la voiture et apaiser la ville
2 Développer l’offre et les services pour des mobilités décarbonées et lutter contre l’autosolisme
3 Construire un cadre référentiel et règlementaire pour agir sur les mobilités
4 Accompagner le changement des pratiques
La part modale de la voiture reste modérée (23%) à Bagnolet comme dans la petite couronne à l’est de Paris. A Bagnolet, 50% des ménages n’ont pas de voiture. Entre 2013 et 2018 le nombre de déplacements domicile-travail réalisés chaque jour en transports en commun par les actifs qui travaillent dans leur commune de résidence a augmenté de +47% à Bagnolet ! Néanmoins, les deux tiers du territoire de Bagnolet sont à plus de 10 minutes à pied d’une station de métro, et cela ne changera que marginalement avec le prolongement de la ligne 11.
En pratique, le PLM propose des objectifs chiffrés d’évolution des parts modales sur les trajets domicile / travail :
▶ Une forte croissance de l’usage du vélo de + 100%
▶ Une augmentation significative des déplacements à pied de + 10%
▶ Continuer le développement de la pratique en transports collectifs avec + 5%
▶ Une stagnation de l’usage des deux-roues motorisés 0%
▶ Une forte diminution des déplacements en automobile avec une baisse de -23%
Pour y parvenir, le PLM agit sur différents leviers.
Pour aménager des quartiers agréables et apaisés, il est primordial de renforcer la hiérarchisation du réseau viaire. Le trafic de transit doit être dirigé vers des axes structurants et des plans de circulation apaisés doivent être pensés pour favoriser les modes doux (piétons, vélos) au sein des quartiers.
Ceci doit néanmoins s’accompagner d’une réflexion générale pour réduire le trafic, notamment sur l’autoroute A3 auprès duquel les seuils de pollution indiqués par l’OMS sont atteints.
Une priorité doit être mise sur le développement des transports collectifs.
C’est aussi en réglementant davantage le trafic poids lourds de transit vers des axes plus excentrés, et en décourageant la voiture individuelle et l’autosolisme par la mise en place de voies réservées notamment aux transports en commun, et en abaissant la vitesse de circulation que l’on parviendra à réduire les pollutions.
Dans les quartiers, les aménagements doivent revus pour concilier des voies pour améliorer les performances des lignes de bus, un maillage de pistes ou bandes cyclables harmonisé à l’échelle du territoire, une réfection des trottoirs et des carrefours pour faciliter l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite (PMR). D’autres dispositifs rendent l’espace public aux piétons telles que le projet du Grand Chemin d’Est Ensemble, les rues piétonnes comme la rue Raoul Berton, les rues aux écoles, etc.
Le PLM prévoit aussi d’utiliser des espaces actuellement dévolus aux stationnements automobiles à d’autres usages. Dans les nouvelles constructions, le nombre de places de stationnement sera limité pour favoriser les pratiques alternatives à la voiture individuelle, et ce dispositif réglementaire transcrit dans les documents du PLUi. Un plan d’augmentation important du stationnement vélo est en revanche mis en avant.
Pour revenir au service de transport en commun, le PLM indique la nécessité de renforcer l’offre de service actuelle en soutenant les fréquences et facilitant la vitesse commerciale par des aménagements aux points durs. Il porte le projet de créer une ligne supplémentaire pour relier les communes d’Est Ensemble par un trajet Nord-Sud dont le tracé dessert largement Bagnolet et viendrait compléter les trajets des ligne 318, 76, et partiellement 122. Il indique aussi la nécessité d’améliorer la desserte de la zone aéroportuaire, avec un passage de la ligne 351 en fréquence soutenue et 24h/24.
Le PLM appelle aussi à la réalisation d’un schéma directeur logistique et des politiques pour des livraisons contrôlées et non subies.
Enfin, concernant l’acculturation au changement des pratiques, nous sommes convaincus que les acteurs civils et les associations, mais aussi les entreprises du territoire, ont toute leur place dans l’action et la transformation déjà en cours.