Oui au débat, non aux diffamations

Tony Di Martino, maire de Bagnolet, a sollicité le bénéfice de la protection fonctionnelle suite aux propos tenus par Claire Laurence lors du Conseil municipal d’installation du 3 juillet 2020, Les Ecolos solidaires ont voté en faveur de cette mesure qui a été adoptée par le conseil municipal du 30 septembre. Lire les faits et les explications de notre groupe.

Précisément, au cours de la séance du 3 juilet, Claire Laurence, conseillère municipale avait notamment affirmé : « Il y a de très nombreux témoignages qui nous sont arrivés ces dernières semaines qui sont notamment troublants pour la démocratie dans notre ville(…) Le 2ème type de témoignage qui nous est arrivé, c’est la dénonciation d’un clientélisme qui a atteint son paroxysme avec l’achat de votes, 30 euros le vote, voilà ce qui nous est arrivé. C’est très grave je pense que le conseil municipal mérite de le savoir, c’est extrêmement grave, c’est le prix de la démocratie manifestement (…) Ils sont suffisamment nombreux pour que je porte à connaissance ces pratiques. Evidemment, ça atteint son paroxysme, quand en plusieurs points, plusieurs endroits de la Ville, l’exultation de caïds locaux, à coup de tirs de mortier, et particulièrement vers le local des communistes dans le centre-ville ont totalement exulté à l’annonce du résultat, voilà un lien bien troublant. Face à ces dérives, nous assurons aux bagnoletais de notre fermeté, de notre transparence, de notre ténacité et la plus grande vigilance de l’opposition (…) ».

Ces propos tenus lors d’une séance du conseil municipal sont de nature à porter atteinte à la dignité et à l’honneur du maire de Bagnolet qui a demandé l’octroi de la protection fonctionnelle, conformément à l’article L. 2123-35 du Code Général des Collectivités Territoriales. Si ces propos sont adressés au maire, à l’occasion de son entrée en fonction, ils visent plus largement l’ensemble de la majorité municipale et viennent remettre en cause le fait démocratique.

Notre groupe s’est prononcé en faveur de cette mesure de protection accordée au maire pour plusieurs raisons.

  1. Les propos diffamatoires tenus par Claire Laurence au conseil municipal d’installation ne constituent pas un incident isolé qu’on pourrait mettre au compte de ses déceptions électorales successives et sur lequel on pourrait passer. C’est la démarche même qui a animé sa campagne électorale. (D’ailleurs un militant proche de Claire Laurence est également poursuivi pour des propos diffamatoires tenus lors de porte à porte). Elle a tout misé sur le fonctionnement des réseaux sociaux, croyant peut-être en leur toute-puissance, pour produire un climat délétère où la vérité cède le pas à la vraisemblance et le réflexe à la réflexion. Dans cette optique, on ne se préoccupe pas de l’exactitude des propos mais uniquement de l’effet qu’ils peuvent avoir sur celles et ceux qui y sont soumis.es. Donc on choisit ce qui peut le plus révulser les électeurs-rices pour discréditer son adversaire. Cette volonté de fabriquer une « réalité alternative » a manifestement et heureusement échoué devant le sens critique et l’intelligence collective des électeurs.rices de Bagnolet. Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une atteinte grave au principe même de citoyenneté qui suppose informations vérifiables et débats contradictoires. C’est une tentative de déplacer la vie politique, du choix entre différentes options politiques et candidat.es, vers un cadre formé de rumeurs montées de toutes pièces. C’est toxique pour la démocratie, c’est pourquoi nous nous y opposons fermement.

  2. Avec ces méthodes, Claire Laurence montre que pour elle, la fin justifie n’importe quel moyen pour y parvenir. Mais il y a une relation étroite entre les moyens et les fins. Les moyens utilisés conditionnent les fins atteintes. Si on veut prendre le pouvoir, coûte que coûte, en utilisant le mensonge et la calomnie, en marchant sur ses adversaires politiques et sur la simple vérité, au bout du compte on produira plus d’injustices et moins de solidarité et d’humanité, bref tout le contraire des valeurs qu’on prétend défendre au départ. Et cela ne lui a même pas permis de prendre le pouvoir. Il vaut donc mieux combattre ce genre de démarche et revenir à une pratique plus saine de la politique.

  3. Enfin comment ne pas relever le grand écart entre les discours et les actes ? Claire Laurence  prétendait incarner à Bagnolet une autre façon de faire de la politique ou plutôt elle prétendait ne pas faire de politique, simplement citoyenne, simplement écologiste, etc. Et elle donnait des leçons de morale aux autres candidat.es, les sommant de se rallier à son « éthique ». Or on voit, avec ces propos tenus au conseil municipal d’installation dans la droite ligne de sa campagne électorale, qu’elle ne pousse pas la rigueur morale jusqu’à se l’appliquer à elle-même. Elle reproduit ainsi le travers habituel des pires politiciens. Quel naufrage !

NB: une imposture déjà dénoncée par Michel Léon pendant la campagne électorale des municipales, lire son appel « Bagnolet, évitons l’imposture« 

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