Grands syndicats, petite démocratie

Verrouillage au SEDIF, « mascarade » au Syctom, coup de Jarnac  au Sipperec, l’élection des présidents et des bureaux de plusieurs grands syndicats de la région parisienne (Eau, déchets, électricité) révèle crûment l’immobilisme et l’opacité de ces organismes qui gèrent le quotidien de millions de Francilien-nes.

Fin de l’insoutenable suspense: seul candidat, M Santini a été réélu Président du Syndicat des eaux d’Île de France pour la 8e fois consécutive. Son mandat commencé en 1983, il y a 37 ans, court (au moins) jusqu’en 2026. Il pourra bientôt célébrer les noces d’eau du SEDIF avec Veolia: en effet, en 2022, cela fera cent ans que le syndicat et Veolia (précédemment la Générale des eaux) sont liés! A sa suite, dix Vice-présidents ont été élus, tous des hommes, la parité ce n’est pas pour demain au SEDIF… Bref, rien ne change au SEDIF, le verrouillage est total, contrairement à ce que voudraient nous faire croire ceux qui sont pressés d’y retourner pour occuper un strapontin.

Sur les 130 villes actuellement au SEDIF (via leurs établissements publics territoriaux), une trentaine n’étaient pas représentées à cette séance. M. Santini a obtenu 83 voix sur 98, autant dire que cette élection verrouillée n’a pas suscité un enthousiasme démesuré! Les Vice-présidents ont encore moins bien été élus avec à peine plus de 60 voix… Le problème du SEDIF, ce n’est pas seulement M. Santini, c’est tout le système qui assure la mainmise de Veolia.

Après la guerre de l’eau, la guerre des poubelles?

Au Syctom (traitement des déchets), ça a failli changer, mais ce n’est pas encore pour cette fois. La gauche et les écologistes étaient majoritaires sur le papier (48 voix à 42) et c’est la droite qui a gagné (46 voix à 44) dans des conditions rocambolesques: 91 voix exprimées pour 90 électeurs comptabilisés et 89 émargements! L’écart entre les deux candidats étant de deux voix. (Lire l’article de 94.Citoyens)

Là aussi, M. Santini est présent en tant que Vice-président et surtout, Suez et Veolia sont en terrain conquis. Fuite en avant dans les installations de traitement des déchets, faiblesse chronique des actions de réduction des déchets, taxes en hausse importante et usagers mécontents d’une situation hors contrôle.

Election polémique d’Eric Cesari à la présidence du Syctom

L’élection de la nouvelle présidence du Syctom, syndicat intercommunal en charge du traitement des déchets de Paris et sa proche couronne (85 communes) s’est tenue ce jeudi matin avec un duel entre Eric Cesari (LR), maire adjoint de Courbevoie et Colombe Brossel (PS), maire-adjointe de Paris.


Au Sipperec (énergie et numérique), La droite, majoritaire dans le syndicat, avait désigné Richard Dell’Agnola (LR), maire de Thiais, pour succéder à Jacques J-P Martin (LR), maire de Nogent-sur-Marne, à la tête de ce syndicat intercommunal des énergies et réseaux de communication qui regroupe 116 communes de banlieue. Mais celui-ci s’est maintenu et a été réélu avec les voix de la gauche. Lire ci-dessous.

Jacques J-P Martin réélu président du Sipperec dans une ambiance électrique

Les élections intercommunales donnent décidément du fil à retordre à droite cette année. Après l’élection vaudevillesque de Patrick Ollier cet été à la tête de la Métropole du Grand Paris, celle de la présidence du syndicat de l’énergie et du numérique a aussi donné lieu à quelques rebondissements ce mercredi. Retour sur le dernier épisode et détail du nouveau bureau.


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