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Hors sol et entre-soi

Campagne, équipe, programme, tout est hors-sol dans la liste de Claire Laurence qui se prétend pourtant écologiste…

Campagne par procuration

Depuis quelques mois, les dirigeants parisiens d’EELV et d’autres personnalités se succèdent à Bagnolet pour prendre la parole lors des réunions publiques . Ce n’est pourtant pas eux qu’on va élire lors des élections municipales. A croire qu’ils sont encore dans la campagne des élections européennes ou déjà dans celle des présidentielles. En fait, c’est pour compenser la faible implantation d’EELV à Bagnolet et la dispersion de ses membres dans trois listes différentes. Et surtout le manque de consistance politique et de légitimité écologiste de Claire Laurence et de ses amis. Et côté Génération S ou Place publique, ce n’est pas mieux: il suffit d’un-e adhérent-e pour avoir le soutien officiel de ces formations, c’est dire leur représentativité! Que feraient-ils s’ils étaient élus? Y aurait-il une délégation spéciale d’EELV Paris qui viendrait gérer Bagnolet à leur place?

Programme: gardarem lou béton!

Claire Laurence et ses amis veulent conserver la dalle Maurice Thorez, un vestige de l’urbanisme sur dalle des années 60, lié au tout automobile, qui a connu pourtant un échec retentissant : difficultés d’accès, sentiment d’insécurité et de danger ont conduit partout à son abandon… En matière d’écologie, on peut sans doute faire mieux que les sols artificiels !

Le programme donne surtout le sentiment d’une méconnaissance de la ville, du territoire et des politiques menées ces dernières années. Dans la proposition N°1, il y a « instaurer un moratoire sur les projets immobiliers ». Or un tel moratoire a été instauré …en 2017 par le maire Tony Di Martino qui depuis a refusé 34 projets immobiliers correspondant à plus de 2000 logements! Toujours dans la proposition N°1, il y a « réviser le PLUI ». Or Est Ensemble vient d’adopter son premier PLUI, après des discussions dans les conseils municipaux et des réunions publiques sans que cela n’intéresse Claire Laurence et ses amis.

« Il est temps que la ville se dote d’un projet éducatif territorial » indique encore dans une pleine page le programme de Claire Laurence. Un projet éducatif territorial a pourtant été voté par le conseil municipal le …25 juin 2015! Bien sûr, il n’est pas parfait et peut être amélioré. Mais il existe bel et bien…

Rien dans le programme sur la Bergerie aux Malassis qui a été maintenue par le maire tout au long du mandat, ceci explique-t-il cela?

Cette méconnaissance générale des réalités de Bagnolet et l’absence d’expérience d’élu local constitue un handicap certain pour « changer la ville ». En partant d’aussi loin, il faudrait plusieurs années, peut-être la durée d’un mandat, pour prendre réellement la mesure des problèmes de Bagnolet et espérer les résoudre. Autant dire que pour répondre à l’urgence écologique, ce n’est pas la bonne voie.

Une équipe monocolore (mais pas verte)

L’équipe présentée dans la brochure-programme (et on peut le supposer la liste) est étonnamment monocolore. Les CSP+ sont surreprésentées, les catégories populaires absentes. Tou-tes habitent au centre ville, à la Dhuys ou aux Coutures. Bref cette liste n’est pas à l’image de la diversité et de la richesse de la population de Bagnolet. Elle n’a aucune légitimité pour imposer « sa vision ». Si l’on veut faire de l’écologie, c’est justement le mode de vie des plus aisés qu’il faut remettre en cause, car c’est les riches qui détruisent la planète comme le montre le journaliste Hervé Kempf.

Fake News – Ex Entreprise Thomet

A Bagnolet, comme dans de nombreuses villes de Seine Saint-Denis, les usines sont parties depuis longtemps mais la pollution est restée!


Certaines candidates voudraient faire croire que la Ville ne prend pas ses responsabilités sur la présence de déchets toxiques abandonnés rue Edouard Vaillant.
Il faut d’abord rappeler que s’agissant d’une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement, seul l’Etat a, en la matière, compétence pour traiter de ces questions. Les services d’hygiène et de santé communaux n’ont d’ailleurs pas le droit d’y pénétrer sans accompagnement des services de l’Etat.

Sur ce sujet, comme sur tous, la Ville a pris toutes ses responsabilités et est même allée au-delà de ses compétences ordinaires.
Il s’agit d’un site anciennement propriété de la société THOMET qui a été mise en liquidation judiciaire.
La Ville a immédiatement saisi la préfecture de la situation et le préfet a enjoint l’ADEME d’intervenir en substitution de l’exploitant.
Par ailleurs, dans le même temps, le Service Communal d’Hygiène et de Santé a mandaté le laboratoire central de la préfecture de police (LCPP) afin de lever tout doute concernant la qualité de l’air intérieur sur et hors site et d’objectiver le risque.
Les concentrations en polluant observées dans l’air intérieur sont sans impact sanitaire attendu pour les occupants des logements contrôlés.
Par ailleurs, la visite d’un certain nombre de logements a conduit la Ville à diligenter des inspections de salubrité au titre des pouvoirs de police spéciale du Maire en matière de lutte contre l’habitat insalubre.
Les conclusions du dernier rapport du LCPP du 23 septembre 2019 sont claires : « Les mesures effectuées du 14 au 21 juin 2019 montrent que les concentrations en tétrachloroéthylène et de trichloroéthylène dans l’air intérieur des logements restent inférieures aux valeurs d’action rapide du HCSP. »

La calomnie et les fausses informations deviennent une habitude pour certains candidats et doivent cesser. Leur pseudo « campagne éthique » n’est qu’un écran de fumée.
Les Bagnoletaises et les Bagnoletais méritent mieux !

Eau en commun

Eau en commun

Problématique discrète de nos vies quotidiennes, la gestion de l’eau et de ses infrastructures sont des questions primordiales dont on ne pense plus systématiquement les très nombreuses implications pour nos territoires et nos modes de vies communes. Peu visibles, les réseaux de traitement et de distribution des eaux jouent un rôle structurant sur la politique locale et sont au cœur de très nombreux enjeux. Leur gouvernance constitue dès lors un cas particulièrement intéressant pour observer les modalités de gestion d’un commun à l’échelle municipale.

Lire ici le dossier de Politiques des communs

La dette ou la vie?

La plupart des têtes de liste pour les élections municipales font le constat de l’endettement qui pèse depuis des années sur notre ville, en général pour stigmatiser le maire actuel et affirmer qu’avec lui (ou elle), demain, on rasera gratis. Mais on voit peu d’analyses sur les origines de cette dette et encore moins de propositions pour y remédier.

La dette de Bagnolet a trois sources essentielles. La première est la politique budgétaire nationale qui impacte fortement les collectivités locales et encore plus fortement celles qui sont le plus en difficulté, comme Bagnolet. Bien entendu, dans la voie actuelle, il n’y a pas d’amélioration à attendre. Une autre politique (nationale) est toujours possible : il faudrait remettre à plat la dette, réinvestir massivement dans les services publics laissés en déshérence, reconstruire une fiscalité équitable qui touche enfin les plus riches et les plus grosses entreprises, bref faire à peu près le contraire de ce que font l’actuel président et l’actuel gouvernement. A ce niveau, la seule action que nous pouvons avoir dans le cadre des municipales, c’est de sanctionner le plus sévèrement possible les candidat-es LREM. Pas une voix ne doit se porter sur eux! Il est plutôt comique de voir l’intérêt porté à la dette par le candidat LREM de Bagnolet : il n’a pourtant rien à redire à la politique du gouvernement; dans son viseur, il n’y a que les services municipaux …à « moderniser et externaliser », on sait que cela veut dire supprimer et privatiser!

La seconde origine de la dette est proprement bagnoletaise. Elle se compose de deux parties. La première et la plus évidente provient de la mandature précédente avec la construction de l’Hôtel de ville et de l’école Joliot-Curie dont les coûts ont explosé. A noter aussi les extraordinaires dépenses de communication de Marc Everbecq, qui n’ont pourtant pas réussi à le faire réélire, ou encore les nombreuses études qui dormaient dans les tiroirs. Mais au-delà de cet emballement, il y a l’héritage plus lointain du communisme municipal. C’est par exemple le sous-investissement chronique dans les écoles ; au début des années 2000, avec mon collègue Michel Léon, nous avions animé un « rallye des écoles qui se déglinguent » ! Les écoles Jaurès, Langevin, Ferry et Joliot-Curie, pour la plupart construites au début des années 60, étaient dans un piètre état. Ce sous-investissement et ce défaut d’entretien généralisé des équipements publics a constitué une sorte de dette cachée transmise aux générations futures, c’est à dire à nous aujourd’hui. Et cela revient comme un boomerang sur la municipalité qui doit faire face à des situations d’urgence avec des bâtiments menaçant de s’écrouler, comme cela a été le cas à Langevin, au cours du mandat qui s’achève. Ce qui a impliqué des travaux et des dépenses: la dette cachée vient ainsi alimenter la dette tout court.

Enfin la troisième partie de la dette provient de l’actuelle municipalité avec le programme de rénovation urbaine des quartiers des Malassis et de La Noue et explique le pic actuel de la dette. Améliorer le cadre de vie des habitant-es est bien sûr légitime et réaliser les investissements qui le permettent aussi. D’ailleurs celle et ceux qui essaient d’exploiter la dette de façon politicienne contre le Maire actuel, ne vont pas jusqu’à dire qu’il n’aurait pas fallu rénover ces quartiers, même si elle et ils le pensent très fort!

Privilégier le remboursement rapide de la dette serait désastreux pour Bagnolet et ses habitant-es: cela voudrait dire stopper la rénovation urbaine (dont la 2e phase doit commencer dans les prochains mois), ne pas reconstruire les écoles vétustes (Langevin, Ferry, Pêche d’Or) et liquider les services publics comme le centre de santé ou la cantine municipale. Plutôt que de donner la priorité à la dette, il faut choisir la vie ! Et donc continuer à investir. Tout en prenant, bien sûr, des mesures financières pour limiter le poids de la dette sur le budget communal, en étalant le plus possible son remboursement. Un premier pas important a été franchi lors du mandat écoulé, avec la transformation des emprunts toxiques (à hauteur de 20 millions d’euros) de Marc Everbecq et de Laurent Jamet, en emprunts classiques. Il faut poursuivre dans le sens de l’assainissement des finances locales, sans sanctionner les habitant-es.

On peut aussi demander l’annulation de la dette, mais pour cela, il faudra un gouvernement écologiste et solidaire!!!