Mercredi 17 avril 2024 a lieu un arpentage au quartier du Plateau par les référents de quartier et les habitant.e.s pour identifier où planter des arbres, avec les personnels du Plan arbres d’Est Ensemble et de la Direction Nature en ville de Bagnolet. Départ à 9h devant le centre socio-culturel Anne Frank. Cet article propose un cadre de réflexion général et invite les habitants du quartier à contribuer à une cartographie participative en ligne.

Le Plan Arbres d’Est Ensemble prévoit de végétaliser et de planter 20.000 arbres sur l’ensemble du territoire. Pour le quartier du Plateau, c’est l’occasion d’enrichir son patrimoine arboricole de plusieurs centaines de sujets.

On l’a déjà exposé : l’arbre est le meilleur allié pour rafraîchir localement et stabiliser le climat par son pouvoir d’évapotranspiration : sa capacité de transformer l’eau de pluie en vapeur d’eau. Ce changement d’état de l’eau absorbe l’énergie solaire au sol, et renvoie la chaleur sous forme de vapeur d’eau dans les couches hautes de l’atmosphère. Encore faut-il que l’arbre recueille un maximum d’eau de pluie.

Une étude montrait que 70% des arbres plantés en ville souffrent de stress hydrique. Il faut donc concevoir les fosses d’arbres de façon à ce qu’elles retiennent le plus possible des eaux de ruissellement des pluies sur l’espace public, c’est-à-dire sur les trottoirs, mais aussi sur la chaussée.

Le 14 décembre 2022, la ville de Bagnolet a adopté une Charte de l’Arbre. Dans son livret 3 sont détaillées les règles pour l’itinéraire d’un projet de végétalisation. Notamment, dans la phase 3, le rôle des urbanistes et des aménageurs est d’intégrer la récupération des eaux pluviales et de ruissellement pour l’alimentation en eau des espaces de nature en ville et en particulier les arbres.

Le livret 3 rappelle aussi le rôle d’outils mis en place par le territoire et par la commune, qui président aux aménagements de plantation.

Notamment, le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) permet de définir des identités paysagères par quartier avec vues et usages afférents. Situé en hauteur sur le plateau de Romainville, le quartier était jadis couvert de forêts, puis de parcelles étirées entre des murs peints à la chaux pour le maraîchage et la culture des vergers. Le quartier comprend désormais un habitat mixte de cités et de pavillons, avec deux cimetières et deux stades, et un maillage large de rues communales et départementales. Cette diversité d’urbanisme favorise une bonne biodiversité avec des arbres remarquables faisant, par leur taille, points de repères, comme les peupliers du stade des Rigondes, de l’école Jaurès, et de l’arrêt de bus Louise Michel, le cèdre et le saule de l’école Jaurès, les tilleuls rue Louise Michel en face du monument aux morts et dans le parc de la Briqueterie, ou encore des arbres particuliers au sein du nouveau cimetière, arbre de fer, tulipier de Virginie, des alignements de tilleuls ou de cerisiers du japon, une grande diversité d’essences au sein des parcelles de jardins, des fruitiers, des arbres de la famille des érables, etc.

La largeur de certaines voies départementales et communales sont propices à la plantation de sujets de haute tige et à l’aménagement de fosses continues.

Le livret 3 rappelle notamment, pour les urbanistes et les aménageurs privés et publics, l’importance de préserver et d’aménager des trames brunes pour les sols, vertes pour la végétation et la biodiversité, et bleues pour les milieux aquatiques. Au quartier du Plateau, il s’agit de penser une continuité entre deux des trois plus grands espaces verts de Bagnolet, le Parc des sports de la Briqueterie d’une part, et le Parc Josette et Maurice Audin, d’autre part, puis entre les grands espaces du quartier : les deux stades et les deux cimetières doivent être travaillés et plantés pour constituer réellement « des espaces de sauvegarde pour la faune et la flore ». La continuité des passages entre eux doit être aménagée. Les fosses continues ou noues plantées sont des outils adaptés sur voirie.

Rue Sadi Carnot entre la rue Girardot et l’avenue Stalingrad relie le parc des sports de la Briqueterie et le parc Josette et Maurice Audin. C’est là où le talweg, la ligne de fond du vallon, s’incline à partir du Plateau de Romainville pour descendre jusqu’à Gallieni et plus bas. A partir du sentier de la tranchée qui la rejoint, un chevelu du ru des orgueilleux, faisant partie du réseau des sources du Nord du Plateau, était capté et conduit jusqu’à l’étang du château de l’étang, juste en contrebas. Dans cette portion de rue, l’aménagement devrait exhumer l’histoire de l’eau dans la ville de Bagnolet, et assurer une continuité verte et brune entre les parcs. Bien qu’étroite et encore resserrée par le futur projet de la parcelle Toit et Joie qui doit venir au droit du trottoir, la rue devrait faire place à une noue plantée continue et en creux du type de celle de la rue Raoul Berton et une mise en scène des ruissellements en surface pour l’agrément des piétons. Pour une meilleure inscription paysagère, la plantation devrait être faite de préférence du côté extérieur à la courbe.

 

Cette trame doit se prolonger dans la section de la rue Sadi Carnot entre le cimetière et le parc des sports de la Briqueterie avec des plantations dans le cimetière et avec un mail planté à cheval entre l’espace public et le parc des sports. La continuité verte doit être préservée d’Ouest en Est au sein de la parcelle du parc des Sports, puis au delà du Gymnase Cifarielo Fanara jusqu’aux parcelles de jardins partagés. La rue Louise Michel doit également favoriser avec des noues continues la continuité verte au niveau de l’arrêt de bus Louise Michel jusqu’au nouveau cimetière. Ce dernier doit pouvoir accueillir davantage de sujets de hautes tiges, et offrir une continuité vers les platanes et les peupliers du stade des Rigondes.

Rues ombragées et arborées

Qui n’a jamais trouvé un charme particulier à se promener rue d’Alembert, à l’ombre de l’alignement d’arbres au port élancé et généreux ? Pourtant, une demi-douzaine de fosses sont vides, et il est grand temps de les combler car l’état des arbres qui restent est préoccupant.

D’autres rues du quartier du Plateau mériteraient d’être ainsi plantées, la rue Anatole France de bout en bout, la rue Floréal, la rue Denis Papin, la rue Franklin.