Planter des arbres à l’heure du changement climatique

Le Plan Arbres d’Est Ensemble prévoit la plantation de 20.000 arbres sur l’ensemble du territoire. La création de fosses d’arbres entraîne une transformation de l’espace public pour y faire place à plus de nature, plus de biodiversité, plus d’agrément. Cette transformation va durer dans le temps, il faut donc viser à faire un aménagement pérenne. Quelques réflexions pour ne pas avoir de regrets.

Le territoire d’Est Ensemble est moteur pour améliorer son espace public avec davantage d’espaces verts pour plus de fraîcheur et plus d’agrément pour ses habitant.e.s. Avec la convention pour le climat, l’aménagement du Grand Chemin, et le Plan Arbres sont deux outils majeurs pour la transformation de l’espace public. Le Plan Arbres prévoit de végétaliser et de planter 20 000 arbres sur l’ensemble du territoire.

La création de fosses d’arbres entraîne une transformation de l’espace public pour y faire place à plus de nature, plus de biodiversité, plus d’agrément pour les piétons et les cyclistes. Cela dit, comme tout projet d’aménagement urbain, c’est une transformation qui va durer dans le temps. Il faut donc viser à faire un aménagement pérenne, dit aussi « sans regret ».

Une liste de bonnes pratiques sont présentées dans la Charte de l’Arbre votée par le conseil municipal de la ville de Bagnolet le 14 décembre 2022, et annexée au PLUi :

  • Fosses continues autant que possible
  • Fosses de 7 à 12 m3 selon la hauteur des arbres
  • Favoriser le ruissellement des eaux pluviales vers les fosses et la végétation : pas de rehausse autour des fosses ou rehausse ajournée
  • Mise en place d’une protection des arbres selon leur situation : entre deux places de parking, sur trottoir à proximité d’une place de parking, sur trottoir ou place.

A Bagnolet où le taux de motorisation des ménages est plutôt faible, mais où la pression sur le stationnement à proximité de la capitale reste forte, ne pas hésiter à transformer des places de stationnement en fosses d’arbres. Par exemple, le quartier du Plateau recèle de grands gisements de parking en ouvrage inexploités car considérés comme moins sûrs que le stationnement en surface. Pourtant, la voiture occupe 80% de l’espace public, et le stationnement de surface occupe un espace physique et visuel qu’enfants et passants auraient grand soulagement à se réapproprier.

Dans les aménagements, on recherche à maximiser la surface de ruissellement drainée vers les noues ou les pieds d’arbres. Les raisons en sont multiples : mieux arroser les arbres, mieux rafraîchir la ville, mais aussi simplement éviter la saturation du réseau unitaire, qui déborde même en cas de petites pluies. L’idéal est donc de tenter de drainer les eaux qui ruissellent sur les trottoirs mais aussi celles qui ruissellent sur la chaussée. Dans la rue Raoul Berton, par exemple, le profil de la voirie a été revu pour que les trottoirs et la chaussée centrale ruissellent dans les noues.

Vue d’artiste des noues de la rue Raoul Berton

La plupart du temps, l’aménagement visé ne comprend pas la révision du profil de la voirie et du fil d’eau. Dans ce cas, des solutions sont à trouver pour optimiser néanmoins la surface de ruissellement dans les pieds d’arbres.

Lorsque les fosses sont installées au niveau de la chaussée à l’emplacement de places de stationnement, il faut certes aménager des protections contre les automobiles. Cependant, les bordures continues empêchant le ruissellement sont à éviter. On peut mettre soit des bordures vraiment discontinues, soit des arceaux métalliques en hauteur, soit encore des arches de béton.

Pour favoriser la rétention de l’eau par les pieds d’arbres, il faut aménager le pied d’arbre en creux, et planter largement en dessous du niveau de la chaussée. L’idéal est ensuite de les planter d’un sous-couvert végétal, qui va venir sur-élever naturellement le fond de la fosse. Il faut que ce couvert végétal reste en dessous du niveau de la chaussée afin que l’eau y pénètre.

Noue en creux, sans bordure rehaussée. Le ruissellement est optimal.

Si le couvert végétal attend le niveau de la chaussée ou le dépasse, l’eau de ruissellement est arrêtée par la couche de végétal.

Un pied d’arbre végétalisé, c’est le mieux. Mais souvent, les végétaux s’élèvent au dessus de la surface de ruissellement et empêchent l’eau de pluie d’y ruisseler.

Le même phénomène est observé avec le paillage avec du BRF. Si le monticule de BRF dépasse le niveau de la surface de ruissellement, l’eau de pluie ne ruissellera pas, elle sera arrêtée par la bordure de BRF.

La fosse n’est pas creusée. Avec la couche de paillage supplémentaire, le sol s’élève au dessus du trottoir et empêche l’eau de pluie d’y ruisseler.

Lorsque la fosse est aménagée sur le trottoir, si la bordure est conservée et si l’on ne modifie pas le fil d’eau, le ruissellement de la chaussée est perdu, il ira dans l’avaloir en contrebas vers le réseau unitaire des eaux usées.

La fosse est surélevée par rapport au fil d’eau de la chaussée. Le ruissellement de l’eau pluviale sur la chaussée n’est pas récupéré.

Il faudrait que le niveau où est planté l’arbre se trouve en dessous du niveau de la chaussée afin que l’on puisse supprimer la bordure du trottoir et drainer les eaux de la chaussée vers le pied d’arbre en contrebas.

Si la vitesse des véhicules et trop grande, et qu’il est difficile de supprimer la bordure, des dispositifs d’avaloirs connectés aux fosses peuvent être installés.

Des dispositifs techniques existent pour détourner le fil d’eau vers les fosses d’arbres. Ici, la solution de VERTUO.

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