La métropole du Grand Paris est marquée par de fortes inégalités sociales et territoriales. Une note de l’atelier parisien d’urbanisme (APUR) montre que la situation s’est aggravée entre 2001 et 2016 et va s’amplifier encore dans les prochaines années sous l’effet des projets d’aménagement et de transport..
Les disparités s’accroissent pour une majorité de communes et quartiers entraînant une polarisation toujours plus marquée entre territoires aisés et territoires pauvres.
Dans certains territoires tels que Plaine Commune, Paris Terres d’Envol, ou Grand Orly Seine Bièvre, le revenu des ménages demeure très faible et les écarts se creusent par rapport à la moyenne régionale. Inversement, les territoires de richesses tels que GPSO ou Paris Ouest la Défense se consolident.
De manière globale, les mouvements de rééquilibrage paraissent limités, malgré les orientations, confirmant de lourdes tendances héritées du passé.
Les quartiers les plus centraux et les plus accessibles sont marqués par des évolutions sociales témoignant de l’arrivée de populations disposant de niveaux de revenus plus élevés dans des communes
qui restent globalement populaires.
L’impact des projets d’aménagement et de transports apparaît également comme important localement, favorisant ces dynamiques. L’effet du métro du Grand Paris Express amplifiera ces tendances dans les prochaines années, que l’observatoire des mutations mis en œuvre par l’Apur avec la Société du Grand Paris et la DRIEA permet de suivre.
De manière générale, dans les territoires et communes les plus favorisés, la tendance est au maintien voire à l’accentuation des écarts, montrant de moins en moins de mixité.
Les objectifs de logements sociaux semblent importants à poursuivre dans ces territoires afin de favoriser le rééquilibrage à l’échelle métropolitaine et de réduire les disparités.
Dans d’autres communes, ils représentent une offre de logements accessibles aux catégories moyennes et modestes, dans un contexte de prix immobiliers globalement élevés et de forte tension sur le marché du logement.
Face à ce constat qui n’est pas nouveau et qui semble s’amplifier, l’objectif de rééquilibrage territorial reste majeur en permettant, à minima, à tous les métropolitains d’accéder aux mêmes niveaux
de services et d’aménités.
Des territoires aux revenus très contrastés
Les communes ont été ordonnées selon le revenu médian des ménages en 2016 puis regroupées en cinq groupes égaux (approche par quintile) afin de synthétiser l’information. Certains territoires de la Métropole apparaissent très homogènes tels que GPSO et Paris Ouest La Défense où la quasi-totalité des communes qui les composent comptent parmi les plus aisées de la Métropole. Inversement, Plaine Commune, Paris Terres d’Envol et dans une moindre mesure Est Ensemble concentrent des communes dans lesquelles les habitants disposent de faibles revenus.
Une progression des revenus moins rapide qu’en Ile-de-France dans de nombreux quartiers modestes
Ces situations sont fréquentes (28 % des IRIS de la Métropole) dans les communes du nord du territoire Plaine Commune (T6), à Paris Terres d’Envol (T7), au nord d’Est Ensemble (T8) à Bondy, Bobigny et Noisy le Sec ainsi que dans le T12 – Grand-Orly Seine Bièvre.
Dans ces quartiers, nombreux sont les ménages qui ne disposent que d’un seul revenu, voire d’aucun. L’évitement des cadres et la concentration d’actifs peu qualifiés exposent davantage ces secteurs à la montée du chômage et à la précarité de l’emploi.