De l’eau pour les arbres

Nous nous réjouissons du plan arbres d’Est Ensemble qui vise à planter près de 2000 arbres à Bagnolet. Pour que ce plan réussisse, encore faut-il penser aux eaux pluviales. Et utiliser la charte de l’arbre qui est un outil remarquable pour développer la place de l’arbre en ville. Intervention d’Edith Félix au conseil municipal du 16 novembre.

La Direction de l’environnement, maintenant dénommée Nature en ville, a effectué dans les années passées un travail remarquable de recensement d’au moins tous les arbres sur le domaine public, avec leurs caractéristiques et celles des fosses dans lesquels ils sont plantés, assorti de préconisations techniques pour replanter. On dispose donc déjà pour cette convention d’une liste de fosses à replanter en priorité. C’est extrêmement précieux, et l’on gagne ainsi du temps.

Une chose manque dans les considérations de contexte et de raison d’être de ce projet, il s’agit du rapport aux eaux pluviales. Vous le savez, je l’ai déjà dit dans cette enceinte du Conseil Municipal, mais les changements nécessitent parfois les redites, c’est en restaurant notre cycle local de l’eau, c’est en rendant l’eau de pluie à la terre de Bagnolet que l’on aura le plus impact sur le changement climatique. La libération de CO2 est l’un des facteurs du dérèglement climatique, la perturbation du cycle de l’eau, notamment son stress dans les zones urbaines en est une autre largement aussi puissante. L’arbre est le meilleur allié du cycle de l’eau par sa capacité d’absorption des ruissellements, et d’évapotranspiration qui rafraîchit l’air de nos villes.

Inversement, 70 % des arbres en milieu urbain sont en situation de stress hydrique. Le lien entre les bonnes pratiques de plantation des arbres et le ruissellement des eaux de pluie est bien exposé dans la charte de l’arbre, notamment dans le cahier à destination des prestataires : fosses dimensionnées suffisamment en profondeur et en largeur, en creux par rapport au niveau du sol pour recueillir les ruissellements, avec des protections contre les piétinements qui laissent passer les ruissellements. Cela signifie qu’avant de replanter, il faut mettre en œuvre une ingénierie pour reprendre certaines des fosses trop petites. Ceci impose un travail coordonné entre les spécialistes de la Nature en ville, de la Voirie, et de l’Eau dans la ville ou Hydrologie urbaine, et selon le cas des agentes du territoire d’Est Ensemble et de la ville de Bagnolet, puis des prestataires qui opéreront. Il faut absolument acculturer les prestataires qui seront en charge de la réalisation des travaux autour des fosses et des plantations pour leur faire faire un travail durable que l’on ne regrettera pas dans les années à venir. La charte de l’arbre est une base solide. L’animation d’ateliers de rappel des bonnes pratiques paraît incontournable.

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