Le conseil municipal du 16 novembre a adopté un nouveau forfait mobilités durables qui prend la suite de l’indemnité kilométrique vélo votée en début de mandat. La présentation d’Edith Félix, maire adjointe aux transports, aux mobilités, au code de la rue et à la voirie. Sur le même sujet, lien vers l’article du Monde “A Paris, la fréquentation des pistes cyclables a doublé en un an”.
Sous ce mandat, la première délibération qu’il m’est arrivé de présenter était le 23 juillet 2020 pour l’indemnité kilométrique vélo. Cette délibération promouvait la pratique du vélo par les agents de la ville, pour les trajets domicile travail. Le développement de la part modale du vélo, c’est un effort que la ville doit continuer de porter, avec toujours davantage de moyens. On a lu récemment dans la presse que la part modale du vélo avait doublé en un an dans certaines portions de voirie de Paris. Ce bon résultat, on le doit à la politique volontariste de la mairie de Paris en matière d’aménagements cyclables, que l’on ne peut que saluer.
Tout le monde n’est pas en condition physique pour pratiquer le vélo, aussi suis-je favorable au forfait mobilités durables présenté dans cette délibération, qui englobe l’IKV et ouvre les conditions d’obtention du forfait au covoiturage, et aux services de mobilités partagés ou d’autopartage, qui affranchissent de la possession d’un véhicule en propre.
Trouver les leviers pour affranchir les habitants de petite couronne de la possession d’un véhicule, c’est encore un accompagnement dont les collectivités doivent s’emparer. La possession d’un véhicule en propre est l’un des budgets de plus en plus coûteux dans les ménages, et, on avait analysé ce paradoxe lors de la rencontre conférence du Grand Cycle sur les Mobilités relative à une approche économique des déplacements (lire : avoir une voiture à Bagnolet, combien ça coûte? ), ce sont les ménages les plus modestes qui sont aussi ceux qui dépensent le plus pour entretenir leur véhicule. La mutualisation résout cet aspect.
Elle optimise aussi les questions de stationnement puisque qu’une partie importante des véhicules sont sous-utilisés, stationnent en surface sur voirie et privatisent ainsi l’espace public.
Les conditions d’obtention du forfait proposées à ce jour dans la délibération sont globalement larges : à la suite du vélo et du vélo à assistance électrique y sont inclus les « engins personnels motorisés non thermiques », une définition assez floue, qui n’inclut pas cependant les automobiles. Il conviendra peut-être de la réviser en fonction de l’évolution des mobilités. Aussi, ce forfait ne doit pas considéré comme une mesure intemporelle, mais comme une bonne mesure d’accompagnement des mobilités à l’heure où il faut favoriser la transition énergétique des véhicules.
Enfin, les moyens doivent être mis en place pour évaluer nos politiques, c’est-à-dire prévoir un bilan annuel des demandes qui auront été faites et des montants forfaitaires distribués, et ce pour chacun des types de mobilités : vélo d’une part, co-voiturage d’autre part, autopartage d’une troisième, et cetera.
Il faut notamment le comparer avec le bilan de ce qui a été octroyé au titre de l’indemnité kilométrique vélo, à ce jour peu élevé.
Par ailleurs, « le « forfait mobilités durables » est cumulable avec le remboursement des frais de transports publics […] ». On ne peut parler des trajets domicile travail sans parler de cet aspect majoritaire des déplacements à Bagnolet, par les Bagnoletais.es, mais aussi par les agentes et les agents. Un travail constant de suivi et d’amélioration des services de transports en commun est nécessaire pour la ville de Bagnolet. Comme l’a identifié l’étude d’Est Ensemble menée en 2022, seulement un quart du territoire de Bagnolet est à moins de 10 minutes d’une station de transport ferré, métro ou tram, ce qui laisse Bagnolet bien en deçà de l’ensemble des villes de proche couronne, et des autres villes d’Est Ensemble après le prolongement de la ligne de métro 11 et de la ligne de tram 1. Ile-de-France Mobilités connaît la situation défavorisée de Bagnolet dans les années à venir. Elle serait prête à y travailler avec nous lorsque la ville de Bagnolet la saisira de cette mission, faisons-le sans plus de délai.
Pour conclure, cette mesure sur un forfait Mobilités durables devrait s’inscrire dans un processus d’évaluation, d’analyse et de révision pour amélioration s’il advenait que la mesure ne rencontre pas un large succès.
A Paris, la fréquentation des pistes cyclables a doublé en un an
En graphiques. L’usage des voies cyclables continue de progresser fortement depuis la pandémie de Covid-19. Aux heures de pointe, les vélos sont plus nombreux que les voitures sur certains axes représentatifs de la capitale.
C’est un phénomène visible à l’œil nu : les cyclistes sont de plus en plus nombreux dans les rues parisiennes et les aménagements de plus en plus étriqués. A défaut d’être devenue la « capitale mondiale du vélo » promise par la maire de Paris, Anne Hidalgo, la fréquentation des pistes cyclables s’y est envolée, jusqu’à doubler entre 2022 et 2023 aux heures de pointe. Une tendance, enclenchée en 2019 lors des grèves de transports en commun puis en 2020 lors du déconfinement, qui ne se dément pas. On décomptait, pour le mois d’octobre 2023, deux fois plus de passages de vélos au niveau des capteurs installés par la ville qu’au mois d’octobre 2022.