Le dialogue que nous réclamions (lire ici) a porté ses fruits : après plusieurs mois de discussions et de négociations, un accord a été trouvé pour un projet plus vert et moins bétonnant, qui répond aux intérêts des habitant.e.s de Bagnolet, de Montreuil et de Paris, des puciers, des associations environnementales et …du climat! Nous nous en réjouissons et nous resterons vigilant.e.s sur sa mise en œuvre. Article et communiqué des écologistes parisien.ne.s et de la ville de Paris.
Le projet a été entièrement revu et amélioré sur des points essentiels. L’hôtel de luxe prévu dans un immeuble-pont au dessus du périphérique est abandonné ainsi que deux autres immeubles. Ce qui entraîne la suppression de plus de 18 000 m2 de bureaux et la division par deux de la densité. Les arbres qui devaient être abattus seront transplantés. Le marché aux puces qui devait être drastiquement réduit et enfermé dans une halle commerciale, restera à l’air libre et sera aménagé pour plus de confort pour les usagers (les puciers demandent par exemple l’installation de toilettes publiques) et moins de nuisances pour les habitants. Des services non marchands seront créés (centre de santé, halle alimentaire, club senior) et d’autres seront maintenus (recyclerie Emmaüs). Un accès direct de la banlieue à Paris (et vice versa) sera créé par une esplanade enjambant le périphérique, ce qui est une revendication des riverain.e.s. Au final, ce projet plus sobre sera aussi moins coûteux!
C’est un compromis qui tient compte des habitant.e.s, des puciers, des associations environnementales et de la nécessaire transformation écologique de la ville.
Les travaux commenceront dès 2025 et des améliorations concrètes seront réalisées dès 2024. Le collectif des habitant.e.s mobilisé sur le sujet s’inquiète légitimement d’un nième report du projet. Bien sûr, c’est un point de vigilance à garder. Mais les travaux ne devaient pas démarrer avant 2025 du fait de la tenue des JOP 2024 qui interdisent toute intervention lourde sur le périphérique dans les mois précédents l’événement sportif. La révision en profondeur du projet n’entraine donc pas de retard, au contraire, des aménagements légers pourront être réalisés dès l’année prochaine, ce qui n’était pas prévu initialement.
Il y a plusieurs mois au conseil municipal de Bagnolet, un vœu avait été voté par le Maire et les élus socialistes et communistes pour le maintien tel quel du projet Nexity – ville de Paris. Nous nous étions alors abstenu.e.s, comme de nombreux.ses élu.e.s (19 en tout!) Lire ici mon intervention. Tout en réaffirmant notre engagement pour la résolution rapide d’une situation insupportable pour les habitant.e.s des Coutures, nous avions souligné les défauts du projet et appelé à un nouveau dialogue entre tous les protagonistes : les riverain.e.s, les élu.e.s écologistes notamment parisien.ne.s, les associations environnementales, les puciers. Depuis de multiples réunions, discussions, négociations ont eu lieu, à tous les niveaux. Nous y avons contribué pour notre modeste part. Cette voie a porté ses fruits et permet d’avoir aujourd’hui un projet profondément amélioré.
Le compromis trouvé montre qu’il y a toujours des alternatives au passage en force des intérêts économiques dominants, ici ceux de Nexity ou d’autres promoteurs immobiliers ailleurs, et quelque soit la façon dont ils sont présentés: il faut faire vite, c’est déjà décidé, on ne peut pas faire autrement, c’est bon pour l’emploi, etc., etc. Il ne faut jamais se laisser impressionner et se rendre aux arguments d’autorité. Quand on commence à réfléchir ensemble, tout (re)devient possible!
Le projet entre maintenant dans une nouvelle phase. L’accord de la majorité parisienne prévoit « d’engager des actions d’urbanisme tactique sur l’ensemble du périmètre du projet afin de préfigurer ce que deviendra à terme le secteur sans attendre la réalisation des travaux définitifs dès 2024 (notamment concernant les cheminements piétons et cyclistes), avec une gouvernance spécifique et des ressources humaines dédiées en concertation avec les habitant.es, les pucier.es, les usager.es de la Porte de Montreuil, les élu.es des villes limitrophes et du 20e arrondissement. » Nous souhaitons bien sûr que la ville et les élu.e.s de Bagnolet prennent toute leur place dans ce nouveau dispositif.
D’autant qu’il est prévu dans le même accord qu’une gouvernance dédiée soit mise en place sous l’égide de la Mairie centrale d’une part et de la Mairie du 20ème arrondissement d’autre part. Cela permettra :
(…)
une association des communes de Bagnolet et Montreuil et de l’EPT Est Ensemble;
(…)
une association des habitants, riverains, collectifs citoyens.
Toutes les conditions sont donc réunies pour avancer!
Communiqué de la ville de Paris
La transformation de la Porte de Montreuil débutera en 2025
Le Plan local d’urbanisme (PLU) bioclimatique, adopté en juin 2023, ainsi que les ateliers de travail qui se sont tenus au printemps dernier sous l’égide d’Éric Pliez, maire du 20e arrondissement, ont permis d’aboutir à un accord de l’ensemble de la majorité municipale pour un projet revisité de transformation de la Porte de Montreuil.
La transformation de cette Porte en une grande place végétalisée et métropolitaine de 3,5 hectares reste l’élément structurant du projet.
L’accord acte également :
– L’aménagement d’un nouveau marché aux puces de plein air, équipé et végétalisé, en remplacement du bâtiment prévu. Cet aménagement permettra d’en améliorer sensiblement la qualité, la propreté et de lutter contre les mésusages.
– La création d’un ouvrage d’isolation acoustique végétalisé, en remplacement de l’immeuble pont au-dessus du périphérique, en cohérence avec le PLU bioclimatique.
– La préservation de tous les arbres grâce à la modification des emprises bâties. Cette modification permet la protection de 29 arbres supplémentaires, en complément des 22 arbres déjà préservés par des ajustements apportés au projet en juillet 2022. Tous les arbres présents sur ce secteur qui ne peuvent être maintenus seront transplantés.
– La création de nouveaux services à la population avec notamment un centre de santé pour des médecins conventionné secteur 1, un club pour les seniors, un marché alimentaire et la mise à l’étude d’un projet culturel dédié à la bande dessinée.
– Le lancement d’une concertation avec les habitantes et habitants du 20ème et des communes limitrophes afin d’étudier les possibilités d’utilisation temporaire de l’espace public pour des projets associatifs qui se déploieront dès 2024. Une attention particulière sera apportée à l’usage de l’emprise des puces les jours de fermeture du marché.
– Le maintien de la recyclerie sur la future place, gérée par Emmaüs, historiquement présente sur site.
– La création d’une piste cyclable bidirectionnelle initialement prévue, afin d’encourager les déplacements à vélo à l’échelle métropolitaine.
Cette transformation permettra d’apaiser ce secteur majeur de l’est parisien en augmentant massivement la place de la nature. Près de 8300m2 seront végétalisés, dont 5400m2 en pleine terre, et plus de 400 arbres seront plantés afin de consolider la ceinture verte de Paris. Cette future place sera un véritable lieu de vie et de convivialité où il fera bon vivre et se promener en famille, à pied ou à vélo, grâce à l’augmentation significative des mobilités douces. Autour, les bâtiments de logements de Paris Habitat existants font l’objet d’une rénovation.
L’exigence environnementale du programme reste identique. Ce projet est engagé pour atteindre la neutralité carbone avec notamment 80% des constructions réalisées en matériaux biosourcés et géosourcés.
Désormais, la Ville de Paris peut engager les études complémentaires pour déposer le permis d’aménager correspondant au projet revu à l’été 2024. Les travaux pourront commencer à l’été 2025. Quant aux chantiers d’installation des puces provisoires sur l’avenue Benoit Frachon, ils ont d’ores-et-déjà commencés.
« Il est plus que temps de mettre fin au nœud autoroutier de la Porte de Montreuil et aux désagréments qu’il entraîne pour les habitantes et les habitants de Paris comme de Montreuil et de Bagnolet. Cette Porte deviendra une grande place, comme un grand jardin métropolitain, ouvert sur les villes riveraines, plus sûre et plus apaisée. » indique Emmanuel Grégoire, Premier adjoint à la Maire de Paris en charge de l’urbanisme, de l’architecture, du Grand Paris, de la transformation des politiques publiques et des relations avec les arrondissements.
« Cet accord est une victoire pour les habitantes et les habitants du 20e arrondissement et des communes limitrophes, qui n’en peuvent plus d’attendre la transformation écologique et sociale de ce quartier trop longtemps abandonné. » conclut Éric Pliez, maire du 20e arrondissement de Paris.