Neuf villes ont rejoint la régie publique d’Est Ensemble

Une interview de Jean-Claude Oliva, Président de la régie publique de l’eau d’Est Ensemble, dans Les Echos. Alors qu’une incertitude subsistait concernant Bobigny et Noisy-le-Sec, c’est finalement l’eau de toute l’intercommunalité de Seine-Saint-Denis qui sera gérée par la nouvelle régie publique. Objectif : une baisse des tarifs. Par Leo Da Veiga. 

Ils seront finalement tous dans le même bateau. La régie publique de l’eau et de l’assainissement de l’intercommunalité Est Ensemble, en Seine-Saint-Denis, est officiellement opérationnelle depuis le 1er janvier. Et, chose qui était encore incertaine il y a quelques semaines, l’ensemble des neuf villes du territoire en seront bien adhérentes. En effet, et alors que l’intercommunalité avait acté son retrait du puissant Syndicat des eaux d’Ile-de-France (Sedif) début 2022, optant pour une gestion en propre, deux de ses villes étaient encore adhérentes du syndicat francilien au mois de décembre.

Une procédure inédite

Quelques jours avant le nouvel an, et après une procédure longue et exceptionnelle, un arrêté préfectoral a toutefois acté la sortie de Noisy-le-Sec et de Bobigny du giron du Sedif, le 19 décembre. « C’est un soulagement puisque ces deux communes isolent géographiquement Bondy, une autre ville du territoire », explique Jean-Claude Oliva, vice-président d’Est Ensemble chargé de l’eau et de l’assainissement et président de la nouvelle régie publique.

« Si ces deux villes ne nous avaient pas rejoints, nous aurions dû raccorder Bondy en les contournant, et en faisant passer des réseaux en dehors de notre territoire », détaille-t-il.

Malgré cette nécessité et la volonté de Noisy-le-Sec et de Bobigny de rejoindre leurs voisines, leur sortie du Sedif était incertaine. Une telle procédure de sortie n’avait en effet jamais eu lieu sans qu’elle ne soit rendue nécessaire par un transfert de compétences, et nécessitait l’accord des autres collectivités membres du syndicat.

Des tarifs progressivement baissés

Cette victoire ne permettra cependant pas un changement radical pour les usagers, en tout cas dans l’immédiat. En effet, le Vedif, filiale de Veolia, avait signé avec le Sedif un contrat de délégation de service public pour la gestion de l’eau potable d’Est Ensemble jusqu’à fin 2023. Ce contrat a été transféré à la nouvelle régie, qui devra donc attendre encore un an pour être pleinement compétente. Ce n’est donc qu’en 2024 qu’elle pourra débuter les 50 millions d’euros de travaux, partagés avec le Sedif et étalés sur trente ans, nécessaire à la déconnexion physique du réseau. Le Sedif et Eau de Paris deviendront dès l’année prochaine les deux fournisseurs d’eau de la régie.

Toutefois, les habitants de l’intercommunalité éviteront dès cette année une hausse du prix du mètre cube d’eau de 10 centimes, actée par le Sedif. Celui-ci se maintiendra donc à 1,33 euro dans les neuf villes. Et ce tarif devrait encore baisser quand la régie sera pleinement gestionnaire des 546 kilomètres linéaires de réseau et des 23 millions de mètres cubes d’eau consommés chaque année sur le territoire.

Effets pervers

En effet, le système actuel mis en place par le Sedif comprend un abonnement fixe, puis un prix au volume qui augmente au-dessus de 120 mètres cubes par an. Pour le président de la régie, cette tarification a des effets pervers puisqu’elle plombe les habitats collectifs, qui consomment bien plus et paient donc leur eau 30 % plus cher, mais aussi les foyers peu consommateurs, pour qui l’abonnement fixe représente une grosse part de la facture. « Nous allons profiter de cette année intermédiaire pour trouver un système plus juste, en rendant les premiers mètres cubes gratuits ou en supprimant l’abonnement par exemple », évoque Jean-Claude Oliva.

 

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