L’Etat veut implanter de l’activité économique dans les quartiers de la Seine-Saint-Denis

L’intercommunalité d’Est Ensemble figure parmi les 14 collectivités choisies pour expérimenter le programme « Quartiers productifs », lancé le 18 mars par le ministère de la Ville. L’objectif : implanter des lieux d’activité économique au cœur des quartiers classés prioritaires en politique de la ville. Par Loana Berbedj dans Les Echos.

Comment redéployer une stratégie économique dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ? L’Etat vient de lancer un dispositif expérimental baptisé « quartiers productifs », grâce auquel il espère accompagner 14 collectivités françaises dans l’implantation d’activité économique au coeur des quartiers. Dans ces zones fragiles et socialement défavorisées, « l’accompagnement social a été la règle trop longtemps, et le développement économique l’exception », expliquait Nadia Hai ministre chargée de la Ville, le 18 mars, lors du lancement du programme.

Au sein des neuf communes d’Est Ensemble (Montreuil, Romainville, Bondy….), 40% des habitants vivent en QPV. L’établissement public territorial est donc, sans surprise, l’un quatre territoires retenus en Seine-Saint-Denis pour ce programme. « Cette expérimentation va permettre de créer des emplois dans les quartiers prioritaires grâce à l’implantation in situ de lieux d’activité économique », détaille Julie Lefebvre, vice-présidente en charge du développement économique.

Favoriser l’implantation d’activités économiques

Portée par le ministère chargé de la Ville et ses partenaires, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), la Caisse des dépôts et Bpifrance, la labellisation « Quartiers productifs » vise à faire naître des projets de soutien à l’entreprenariat, de transition numérique et d’implantation d’activités productives, de commerce et d’artisanat.

Pour Est Ensemble, cette démarche permettra de concrétiser plusieurs dossiers en cours de négociation d’ici 2022. La collectivité prévoit notamment la création d’espaces d’incubation pour les entreprises innovantes, sur le modèle de Montreuil, dotée depuis 2019 d’une structure d’insertion professionnelle des réfugiés.

Soutenir la création d’emploi

« Malgré un fort dynamisme du territoire, composé de 40.000 entreprises, essentiellement des PME et TPE, les créations d’emploi ne profitent pas majoritairement aux habitants d’Est Ensemble et encore moins aux résidents des quartiers prioritaires », regrette Julie Lefebvre. Le dispositif vise donc à rectifier le tir.

La collectivité attend aussi une diversification de l’offre de services. Entre Montreuil et Bagnolet, le quartier de La Noue , objet d’une vaste opération de réhabilitation soutenue par l’ANRU, accueillera un pôle d’activités consacré à l’artisanat et aux industries culturelles et créatives.

Assurer la transition écologique

Le territoire, au passé industriel très fort, veut aussi se renforcer dans la transition écologique et l’économie circulaire. L’ouverture d’un tiers lieu dédié au textile durable, à l’étude, à Pantin, illustre « cette nécessité de faire émerger de nouvelles façons de produire, axées vers la construction de réseaux de proximité et la réduction des stocks », estime Julie Lefebvre.

Si la crise sanitaire a impulsé des initiatives, elle a également rendu plus vulnérables les 150.000 habitants des QPV. Avec l’Etat, Est Ensemble mobilise en parallèle 5,6 millions d’euros en 2021 pour financer 436 projets dont près de la moitié concerne la citoyenneté, l’intégration et le maintien du lien social.

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