Le collège et l’écologie

Dans le choix du lieu pour reconstruire le collège Travail, la dimension écologique a du mal à se faire entendre. Ainsi le  Bajomag spécial n’a pas retenu les surfaces d’espaces verts dans ses éléments de comparaison. Pourtant il s’agit d’une des seules différences tangibles et importantes entre les deux sites possibles, le stade des Rigondes et le Parc des sports de la Briqueterie. Et les éléments de comparaison sont connus : ils ont été donnés par les services municipaux dans une présentation au comité de pilotage du projet. Tout le monde a le droit de les connaître. Dans un souci de transparence, nous publions cette présentation.

Il faut mettre les cartes sur table et ne pas cacher aux Bagnoletais.e.s le principal impact du choix du lieu : la réduction drastique des espaces verts si le collège Travail était reconstruit à la Briqueterie.

Au stade des Rigondes, les espaces verts non affectés à la pratique sportive couvrent une surface de 3439 m2 (diapo 6 de la présentation). Il n’y a pas d’autres espaces verts, les terrains de foot étant en synthétique.

Au Parc des sports de la Briqueterie, les espaces verts non affectés à la pratique sportive couvrent une surface de 13 129 m2 (diapo 11). A laquelle s’ajoute la pelouse du terrain de rugby, environ 8500 m2. Soit un total d’environ 21 500 m2 d’espaces verts.  

Si le collège était construit aux Rigondes, il resterait au minimum 1700 m2 d’espaces verts (la cour avec les peupliers, diapo 7). Soit une perte d’espaces verts de 1700 m2.

Si le collège était construit à la Briqueterie, il resterait au maximum  2500 m2 d’espaces verts. Il y aurait un « terrain synthétique bien éclairé » (diapo 11). Dans le détail (diapo 13), les espaces verts résiduels seraient un mail planté (1500 m2), le parvis (260 m2), le pôle nature (95 m2) ! Cela conduit à une perte massive d’espaces verts  de 19 000 m2 (presque deux hectares!)

La présentation ci-dessous permet aussi de visualiser la place occupée par les équipements dans les deux sites (diapos 7 et 12).

Télécharger la présentation au comité de pilotage du 31 mars 2021

Le greenwashing des partisans de la destruction de la Briqueterie

Leur tract sur papier glacé indique « Un collège au Parc de la Briqueterie » serait  « plus vert et plus écologique« (sic). Or, si le collège était construit à la Briqueterie, il n’y aurait pas « davantage d’espaces verts, de pleine terre, et d’espaces végétalisés » (sic), mais, en réalité,  19 000 m2 d’espaces verts, de pleine terre et d’espaces végétalisés, supprimés !
Est évoquée ensuite la « création d’une zone verte » (sic). Il s’agit sans doute du mail planté de  1500 m2 ou du pôle nature de 95 m2… Cela ne fait pas le compte! Au total, comme on l’a vu plus haut, on passerait donc de 21500 m2 d’espaces verts, de pleine terre et d’espaces végétalisés à 2500 m2 (en comptant la zone verte). Il est indiqué aussi « Renforcement du rôle de zone de refroidissement« (sic) : en réalité, le site de la Briqueterie bétonné deviendrait un îlot de chaleur urbaine.

Concernant le site des Rigondes, il est indiqué dans le même tract sur papier glacé que la qualité de l’air est dégradée (sic). C’est un mensonge : comme on peut le voir dans le Bajomag, selon Airparif, la qualité de l’air aux Rigondes est moyenne, tout comme à la Briqueterie. (Lire : Collège et qualité de l’air, les résultats)

Les espaces verts, c’est bon pour la santé

L’Organisation Mondiale de la Santé préconise 15 m2 d’espaces verts par habitant, en concertation avec la population locale, pour que la création de ces espaces profite à tou·te·s et contribue à la réduction des inégalités sociales de santé. C’est aussi l’objectif retenu par Julien Bayou dans son programme l’Ecologie évidemment! A Est Ensemble, il y a 6 m2 d’espaces verts par habitant. Donc pas question de les réduire encore à Bagnolet!

L’écologie doit devenir une priorité dans les faits

L’écologie est dans toutes les têtes et nous nous en félicitons. Elle doit maintenant devenir une priorité dans les faits, sur chaque projet réalisé dans notre ville. Comme on le voit dans le dossier  de la reconstruction du collège Travail, ce n’est pas encore le cas, loin  s’en faut. Il y a toujours une bonne (ou une mauvaise) raison pour ne pas en tenir compte. Ici comme ailleurs, ce qui prime le plus souvent, c’est de ne pas changer ses habitudes, de préserver sa façon de vivre, son petit confort personnel: après moi, le déluge! Pendant ce temps, l’horloge tourne, le changement climatique s’aggrave et  l’avenir de nos enfants s’obscurcit…

Une réflexion sur « Le collège et l’écologie »

  1. Je suis totalement d’accord avec les arguments portés dans cet article. L’attitude du « après moi le déluge » comme celle du NIMBY (not in my backyard = ok mais pas derrière chez moi) devient dramatique au vu de l’urgence à laquelle le monde entier doit faire face !
    Alors , oui, tout le monde- ou presque- est équipé de jambes pour marcher, pour courir, pour se déplacer. Quand j’étais petite, on me disait qu’on ne pouvait pas aller plus vite que la musique. Qu’est ce que cela voulait dire ? Et bien que le temps humain est le temps humain, que nous ne pouvons pas rivaliser avec les machines que nous ne sommes pas (en tous les cas pour ma part, que je ne veux pas être). Alors oui, il faut faire des choix pour organiser le temps qui nous manque souvent et qui nous fait courir comme des dingues pour caser toutes les activités que l’ont souhaitent faire durant sa vie – enfance, adolescence, adultes, vieillesse…Mais quoi ? Pour aller plus vite où ? Vers sa fin ? Bof…pas trop pressée pour ma part.
    Les prévisions sont au rouges partout en matière de réchauffement et les préconisations politiques françaises suite à la consultation citoyenne pour le climat sont frileuses; les voyants vont donc continuer à monter, à s’affoler et à nous affoler. Dans cette avenir humain incertains – les scientifiques parlent de la 6ème extinction des espèces – dont nous faisons parti- chaque centième de degré gagné aura son impact. On sait qu’il faut planter des arbres qui ont des effets bénéfiques multiples sur le climat et la préservation de la biodiversité dont les humains (enfants, adolescents, adultes et vieillards) ont tous besoin pour vivre…
    Concernant cette construction de collège absolument nécessaire aux enfants de la ville, on comprends bien que construire sur une emprise verte de presque 2 Ha est une hérésie dans un quartier déjà très urbanisé et dense en population, dans un département où il manque 9 m2 d’espace vert par personne si on se réfère aux préconisation de l’OMS. Les habitants auront besoin d’ombres (si les arbres qui les pouvoirs publics plantent maintenant résistent aux sécheresses et étés caniculaires à venir, si nous accompagnons les plantations de politique de récupération des eaux sur place, si nous aménageons la ville pour créer des oasis de fraicheur etc…) Alors, soyons pragmatiques : ré apprenons à prendre le temps de la marche, qui est le temps humain, encourageons nos enfants à utiliser leurs jambes pour aller à l’école, au collège, au lycée de leur quartier. Profitons ainsi de ce temps lent, qui permet à nos yeux de regarder alentours, d’observer le monde à notre rythme et à celui de notre respiration, qui nous permet de croiser le monde et de profiter de toutes les interactions nécessaires à notre construction d’être humain. C’est aussi cela l’écologie : apprendre à vivre au rythme de la nature, qui -comme chacun le sait – est plus forte que nous.

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