Le conseil municipal du jeudi 23 juin a débattu de l’aménagement du parc des sports de la Briqueterie. Ci-dessous l’intervention de Jean-Claude Oliva pour le groupe Ecolos solidaires. Les groupes Ecolos solidaires, Bagnolet en commun et Ensemble pour Bagnolet (opposition) se sont clairement prononcés en faveur du maintien de la pelouse naturelle qui est un point actuellement en débat. Le recyclage des gravats de la tribune a également été évoqué par ces trois groupes. Vous pouvez retrouver sur le site web de la ville de Bagnolet l’intégralité du débat (délibération N° 9).
Il y a un an une votation citoyenne retenait le site sportif de la Briqueterie pour la reconstruction du collège Travail Langevin. Comme vous le savez, ce n’était pas le choix de notre groupe, mais nous respectons bien entendu la décision collective de nos concitoyen.ne.s et nous voterons cette délibération. Toutefois nous continuons à nous mobiliser pour réduire les conséquences négatives pour la population et pour l’environnement, du choix de ce site qui comporte beaucoup de contraintes.
Le parking, souterrain ou pas?
La note qui nous est présentée évoque un bâtiment en R+2 avec parking souterrain. C’était un point qui était mentionné très clairement dans le Bajomag présentant les deux sites possibles l’an dernier. Malheuresement, cela ne semble plus d’actualité d’après les échos que nous avons d’une rencontre organisée ce mois-ci par le Conseil départemental avec la communauté éducative du collège. Le parking serait de plain-pied et surmonté d’une salle de gym. Le réfectoire serait en vis à vis du parking, on peut rêver mieux comme vue au moment du déjeuner ! Les locataires de l’OPH auraient également vue sur le parking. Ce changement est peut-être motivé pour des raisons d’économies. Nous souhaitons pour notre part que les engagements qui ont été pris devant la population il y a un an, soient respectés et qu’on en revienne au parking souterrain. La municipalité qui a toute légitimité pour défendre les intérêts des habitant.e.s de notre ville, doit s’exprimer dans ce sens auprès du département.
Le recyclage des matériaux de la tribune
Second point qui concerne directement la ville, la démolition de la tribune actuelle de 2000 places. Cela va produire des milliers de tonnes de gravats. Si ceux-ci sont évacués par camions, cela constituera une nuisance très importante pour les habitant.e.s avec le passage de centaines de camions dans les rues pendant plusieurs semaines. C’est aussi un coût environnemental conséquent avec l’émission de polluants (particules fines) tout au long du trajet et une abondante consommation de carburant au moment où tout devrait nous inciter à la sobriété énergétique. Il existe une alternative, c’est le recyclage sur place de ces gravats en matériau de construction du collège. Cela réduirait d’autant le nombre de camions pour amener de l’extérieur le matériau de construction du collège. Nous souhaitons que cette alternative soit mise en œuvre. C’est de la responsabilité de la municipalité en lien, bien sûr, avec le conseil départemental qui doit mentionner l’utilisation de ce matériau recyclé dans son cahier des charges pour la construction du collège. Emmanuel Constant, vice-président du département chargé de l’éducation, que nous avons saisi de cette demande via la vice-présidente écologiste, Nadia Azoug, a souligné dans sa réponse la démarche de « réduction des déchets et de réemploi portée par le département » et « inscrite dans son nouveau référentiel pour une construction durable ». Cela demande la réalisation préalable d’études de la part de la ville pour que le concepteur du collège intègre cette question. Bref, ville et département, il faut passer aux actes maintenant.
La pelouse, naturelle ou synthétique?
Troisième point qui nous préoccupe, la pelouse du terrain de Rugby qui doit être déplacé. Selon le choix effectué (pelouse synthétique ou naturelle), un nouvel îlot de chaleur urbain sera mis en place : il faut y réfléchir à deux fois en ces temps caniculaires, non? La pelouse synthétique imperméabilise le sol et absorbe la chaleur qui est restituée ensuite la nuit, créant un point chaud pour tout le voisinage. Il y aussi une incidence financière non négligeable : 1,6 millions d’euros pour la nouvelle pelouse synthétique du rugby club d’Aulnay-sous-bois et 242 000 € pour la nouvelle pelouse naturelle de Noisy-le-Sec. Avec le montant d’investissement de la pelouse synthétique, on pourrait refaire en pelouse naturelle le terrain de rugby, mais aussi un des terrains de foot des Rigondes qui sont particulièrement dégradés ainsi que le jardin rue Louise Michel promis depuis des années aux habitant.e.s.
Les arbres remarquables
Dernier point sur lequel je souhaite attirer votre attention, dans le paragraphe intitulé « le collège de demain » toujours dans le même dossier de Bajomag, on pouvait lire : « de même la préservation et l’amélioration de la qualité payasagère du site retenu seront centrales afin notamment de conserver les arbres remarquables et de créer un pôle nature pour développer des projets pédagogiques autour des espaces verts et de la biodiversité ». Il y a effectivement un bouquet de cinq arbres remarquables, des tilleuls de plus de 15 mètres de haut et qui sont parmi les plus vieux arbres de notre commune. Le futur terrain de rugby couvrira leur emplacement actuel. Comment compte-t-on s’y prendre pour les préserver et respecter notre engagement ?
Dans la discussion…
Mona Bellil, maire adjointe aux sports, évoque le problème que constituerait la consommation d’eau pour la pelouse naturelle et oppose la préservation nécessaire de la ressource eau et le maintien tout aussi nécessaire de la végétation. Jean-Claude Oliva évoque en réponse la possibilité d’utiliser de l’eau de pluie (celle des toitures de la nouvelle tribune ou du collège par exemple), ce qui contribuerait à réduire le rejet d’eau de pluie dans le réseau d’assainissement, ce qui est un objectif majeur pour l’aménagement de la ville aujourd’hui (écouter à ce sujet la dernière intervention d’Edith Félix, maire adjointe à la voirie dans la délibération N°7).
A la suite des interventions du Maire et de Mona Bellil sur la la poursuite de la concertation, Jean-Claude Oliva constate que tou.te.s les élu.e.s mais encore plus les associations sportives, la communauté éducative ou encore les habitant.e.s ne sont pas au même niveau d’information. Il souhaite que tout le monde soit réuni autour d’une même table avec les deux collectivités, ville et département. Sur des sujets communs, la discussion en silo (sportifs avec sportifs, profs avec profs et habitant.e.s avec habitant.e.s) a montré clairement ses limites.