L’avenir des transports publics en Île-de-France est une grande cause à la fois écologique et sociale. Le gouvernement ET la présidente de la région Île-de-France ont d’énormes responsabilités dans la dégradation actuelle de ce service public mais se renvoient la responsabilité d’une hausse importante des tarifs : le pass Navigo augmenterait de de 75,2€ à 90€ dès janvier. L’action des usager.e.s et des élu.e.s monte d’un cran avec le rassemblement du 7 décembre devant le Conseil régional, au moment de la réunion du conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités. C’est que des solutions existent pour financer les transports publics et les développer. Dernière minute: les unions régionales CGT et FSU se joignent à l’appel au rassemblement du 7 décembre.
Les transports publics franciliens sont pris dans une crise financière qui a plusieurs origines : les confinements successifs ont occasionné des pertes financières considérables des opérateurs, couvertes par des emprunts d’Etat consentis à Île-de-France Mobilités qui doivent être remboursés à partir de l’année prochaine ; les investissements considérables du Grand Paris Express dont certains sont contestables ; enfin l’ouverture à la concurrence de la RATP (à l’horizon 2025 pour les bus) et de la SNCF (à l’horizon 2040 pour le réseau ferré) engagée par Île-de-France Mobilités, qui se chiffre à 4,9 milliards d’euros rien que pour les bus!
NB: Île-de-France Mobilités est l’autorité organisatrice des transports en Île-de-France qui regroupe la région, les sept départements franciliens et la ville de Paris, sous la présidence de Valérie Pécresse.
Le Conseil de territoire d’Est Ensemble a adopté un vœu le 15 novembre dernier pour dire stop à la dégradation des transports publics et à leur privatisation (Lire ici le vœu complet).
Il s’agit de remplacer la spirale actuelle du déclin de l’offre de transports et de son renchérissement par un choc de l’offre. « Au lieu de dégrader l’offre par mesure d’économie, il faut au contraire enclencher le cercle vertueux : améliorer la qualité de service, renforcer des équipements incitant à l’intermodalité pour augmenter la fréquentation et donc les ressources« . Il est donc demandé à Valérie Pécresse d’annuler la hausse du pass Navigo (elle reconnaît elle-même dans un courrier adressé aux maires et aux associations d’usagers que trouver le financement manquant chez les seuls voyageurs est « socialement totalement inacceptable pour vos administrés ») et d’augmenter l’offre de transport. Bien entendu, il est demandé aussi à l’Etat d’assumer ses responsabilités en terme de moyens matériels et humains consacrés aux transports publics.
Si la mise en place rapide de grands projets de transports (prolongement du T1, TZEN3, ligne 15 Est du grand Paris express, T11 Express, création d’une station de métro 5 à Bobigny la Folie, prolongement des lignes 1 et 9 du métro, etc.) apparaît souhaitable aux élu.e.s d’est Ensemble, on peut penser que d’autres projets, concernant des lignes non rentables et peu utiles, pourraient être abandonnés. Citons en particulier les lignes 17 (avec la gare en plein champs du triangle de Gonesse) et 18 du Grand Paris Express (GPE)… Ces nouvelles lignes généreront des dépenses de fonctionnement importantes : pour le GPE, ces dépenses sont estimées à 1 milliards par an.
Il serait souhaitable aussi d’augmenter le versement mobilité (une piste évoquée aussi par Mme Pécresse), c’est-à-dire la contribution des employeurs, qui bénéficient de la desserte en transport en commun pour leurs salariés et leur activité économique. Mais cette hausse ne devrait pas se faire de façon uniforme. Elle doit concerner principalement les entreprises dans les zones très bien desservies, et doit être modulée pour pénaliser les “pollueurs” et encourager les entreprises vertueuses en matière de mobilité (par exemple, celles qui ont mis en place le forfait mobilité durable).
Outre les enjeux sociaux, l’amélioration de l’offre de transports est décisive d’un point de vue écologique. Il s’agit offrir une alternative concrète au tout voiture qui cause tant de dégâts environnementaux et humains (pollution de l’air et pollution sonore notamment). Nous sommes particulièrement concernés à Bagnolet car une grande partie de la population (habitant.e.s des Malassis et de La Noue) n’a pas d’accès proche au réseau de transport structurant (métro, tram, RER). Le mouvement qui s’engage doit faire bouger les lignes!
Rendez-vous Mercredi 7 décembre 2022 / 9h / devant le Conseil régional, 2, rue Simone Veil à Saint-Ouen /métro lignes 13 et 14, Mairie de Saint-Ouen /
Départ en car de Bagnolet à 8h – Départ 13, rue Sadi Carnot
Dernière minute: les unions régionales CGT et FSU se joignent à l’appel au rassemblement du 7 décembre, voir ci-dessous: