Nouvelle bisbille entre Tony Di Martino, le maire (PS) de Bagnolet et son adjointe du groupe Écolos solidaires, Édith Félix, qui s’est vue confier la gestion des finances de la ville à l’impromptu, lors du dernier conseil municipal. À quelques jours du vote du budget, elle refuse cette délégation. Par Charles Henry. Lire aussi le message d’Edith Félix au maire.
Nouveau rebondissement dans ce qui apparaît comme un conflit larvé entre le premier magistrat de Bagnolet et Édith Félix, qui s’est vue retirer une délégation à l’automne.
Alors qu’elle était en charge des mobilités douces, des transports, de la voirie et de l’eau, la 10e adjointe, élue du groupe Écolos solidaires, s’est vue confiée la délégation aux finances lors du conseil municipal du 7 mars dernier, à l’impromptu.
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Vraie fausse délégation : le refus formel d’Edith Félix
Jeudi 21 mars
M. le Maire,
en plein conseil municipal du 7 mars 2024, à un mois de la présentation du budget, sans concertation ni consentement préalable, vous me promettiez solennellement de m’accorder la délégations aux Finances de la ville. Je connais la situation d’endettement de la ville, et dans l’intérêt général, par sens des responsabilités, j’acceptais immédiatement votre proposition.
Le lendemain, vous preniez un arrêté qui non seulement ne me donne pas une pleine délégation aux finances, mais qui est une coquille vide qui ne me permet pas d’exercer cette fonction. Enfin, il est manifeste que vous ne m’avez pas réellement donné cette délégation aux finances, puisque depuis le 7 mars, je n’ai reçu aucune invitation de votre part ou de la part de l’administration qui m’inviterait à l’exercer. Dans ces conditions, je refuse formellement cette pseudo-délégation.
De plus, l’arrêté me retire mes délégations antérieures aux Transports, aux Mobilités, au Code de la rue, à la Voirie et à l’Eau dans la ville. C’est la deuxième fois en quatre mois que vous me retirez mes délégations. Selon la jurisprudence (CE 11 avril 1973, M. Nemez c. commune de Levallois-Perret, n° 83844, conclusions Gabriel Vught), « il appartient au maire de mettre fin à tout moment aux délégations qu’il a consenties, sous réserve que sa décision ne soit pas inspirée par des motifs étrangers à la bonne marche de l’administration municipale ».
En me retirant mes délégations, vous posez donc la question de la bonne marche de l’administration municipale. Je développerai prochainement et tout à fait sereinement la preuve que j’y contribue largement. Il est bien manifeste que j’ai su montrer la dimension stratégique de mes délégations pour les politiques de la ville, au point de susciter plus que de l’intérêt de la part d’autres élu.e.s.
Maire adjointe