Adaptons nos villes aux canicules

Face aux canicules plus intenses, il est urgent de lutter contre les passoires thermiques et de verdir les villes, soutient Stéphane Troussel, Président du conseil départemental de la Seine Saint Denis, dans une tribune publiée par Reporterre. Extraits et commentaires.

« Avec le réchauffement climatique, les vagues de chaleur se font de plus en plus précoces, intenses et longues. Nous en faisons une nouvelle fois l’expérience. Et non seulement elles affaiblissent notre agriculture et notre environnement naturel, mais elles éprouvent beaucoup les zones urbaines (…)

En 2050, selon une étude de l’université de Zurich publiée en 2019, les habitantes et habitants de Seine-Saint-Denis auront aussi chaud que la population de Canberra, capitale de l’Australie, avec environ 4 °C de plus l’été, et encore davantage l’hiver  (…) De vrais changements structurels s’imposent pour renforcer la résilience de nos villes et de leur population. »

Nous partageons bien entendu ce constat fort du Président du département et l’urgente nécessité de changements structurels pour garder nos villes vivables dans les prochaines décennies.

Nous partageons aussi les trois mesures avancées par le Président Troussel: investir dans notre système de santé, lutter contre les passoires thermiques et faire revenir la nature en ville.

« Faire revenir la nature en ville. Des investissements sont nécessaires pour renforcer ce que l’on appelle les « trames vertes » et les « trames bleues », qui sont nos meilleures alliées pour rafraîchir l’atmosphère. Découvrons les rivières et les ruisseaux enterrés dans une logique d’urbanisation dépassée et permettons à chaque habitant d’une agglomération de disposer d’au moins 12 m2 d’espace vert dans son quartier. »

Nous partageons ces objectifs mais comment y arriver? A Est Ensemble et à Bagnolet notamment, nous en sommes à moins de 6 m2 d’espaces verts par habitant! Comment doubler cette surface?  Nous en sommes très,  très loin. De-ci, delà, un promoteur concède à la ville une parcelle d’espace vert dans un grand projet d’aménagement. Mais cela ne suffira pas, d’autant que la tendance générale est encore au grignotage des espaces verts existants. Si on veut atteindre ces objectifs, il faut y mettre les moyens, acheter ou préempter des surfaces importantes, ce qui pose la question du financement. Compenser aussi la perte de taxe d’aménagement pour les villes qui feront le choix des espaces verts. Aujourd’hui la construction d’un grand immeuble de bureaux peut rapporter 5 millions d’euros de taxe d’aménagement à une ville comme Bagnolet, exsangue financièrement. Comment pourrait-on se passer de l’addiction à l’immobilier? Il est urgent de trouver les solutions financières qui permettront aux villes, y compris les plus pauvres et les plus endettées, de bifurquer écologiquement.

Le Président Troussel pointe ensuite le coût de l’inaction qui pèse d’abord sur les catégories populaires.

« On peut d’ailleurs se demander si cette inaction face aux conséquences du changement climatique ne serait pas due, sur ce sujet comme sur tant d’autres, au fait que ce sont les moins bien lotis qui sont frappés en premier lieu. Nous devons donc nous mobiliser pour appeler à une transformation des politiques publiques : les volontés, les idées et les projets sont là. Construisons, enfin, un territoire résilient face au chaos climatique annoncé. »

En conclusion le Président Troussel attend « des actes et des inflexions réels ». Nous aussi!

Lire la tribune intégrale de Stéphane Troussel

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