Un peu plus d’un an après le passage des neuf communes d’Est Ensemble en régie publique de l’eau, l’heure est au premier bilan. Pour les factures des usagers de cette collectivité de Seine-Saint-Denis, il est bon. Par Faustine Mauerhan sur Ici Paris Île-de-France.
C’était en janvier 2024. Les neuf villes qui composent la collectivité Est Ensemble, en Seine-Saint-Denis, décidaient de se séparer du SEDIF, puissant syndicat intercommunal de gestion de l’eau en Ile-de-France. Est Ensemble reprenait sa liberté et passait en régie publique de l’eau. Un peu plus d’an après, ICI Paris Ile de France prend des nouvelles.
Pour faire le avant/après, prenons d’abord la facture d’eau de Nahima, habitante de Romainville. « L’eau est moins chère », commente d’abord cette propriétaire. « Je constate une économie de 38 euros par an, ce qui est pas mal quand même. Surtout malgré l’augmentation des taxes. »
Bonne nouvelle donc. Et ça c’est parce qu’Est Ensemble a diversifié son approvisionnement en eau explique Matthieu Jousselin, le directeur de la régie publique : « C’était l’un des objectifs du passage en régie publique, retrouver un peu de gouvernance et diversifier nos ressources. Dorénavant, nous achetons notre eau au SEDIF mais aussi à Eau de Paris. Nous avons deux sources, dont l’une deux fois moins chère presque que la première, ce qui nous permet de répercuter ce coût sur les usagers. »
1% du réseau de tuyaux déjà rénové en un an
Autre grand changement : en reprenant la main, Est Ensemble s’occupe dorénavant de son réseau, ses tuyaux. « On s’était rendus compte que les infrastructures n’étaient pas forcément rénovées comme on le voulait, qu’il y avait beaucoup de fuites et donc beaucoup de perte d’eau. Aujourd’hui, on a renouvelé environ 1% du réseau d’eau », se félicite le directeur.
Moins de fuites, c’est moins d’eau gaspillée, moins d’argent jeté par les fenêtres. Ce qui permet aussi à Est Ensemble d’offrir 10 m3 d’eau par an, le minimum vital, à tous ses usagers (hors taxe d’assainissement) et d’instaurer une tarification incitative. « C’était l’autre grande ambition du passage en régie publique, de mettre en place une tarification progressive avec sept niveaux planchers différents et un changement de paradigme pour pousser les usagers à économiser la ressource. C’est-à-dire que chez nous, plus vous consommez, plus vous payez. C’était l’inverse au SEDIF. »