Sans papiers mais surexploités !

Sept travailleurs sans papiers d’un centre d’hébergement social de Bagnolet ont entamé une grève pour réclamer leurs salaires et leur régularisation. Voir ci-dessous le communiqué de la CGT 93 et l’article du Monde. Notre solidarité est indispensable! Edith Félix et Jean-Claude Oliva sont allés sur place exprimer le soutien des Ecolos solidaires.

Sans-papiers, ils font tourner un centre d’hébergement d’urgence

Sept travailleurs d’un hôtel social de Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, ont entamé une grève pour réclamer leurs salaires et leur régularisation.

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A l'entrée de l'hôtel Ibis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), converti en centre d'hébergement d'urgence depuis le début de la crise sanitaire, les employés sans-papiers lancent un mouvement de grève pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation, le 20 juillet 2022.
A l’entrée de l’hôtel Ibis à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), converti en centre d’hébergement d’urgence depuis le début de la crise sanitaire, les employés sans-papiers lancent un mouvement de grève pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation, le 20 juillet 2022. CAMILLE GHARBI POUR « LE MONDE »

C’était au début de l’épidémie de Covid-19. Alors que la France était confinée depuis trois semaines à peine, la population claquemurée, l’Etat se mobilisait pour mettre à l’abri les plus vulnérables.

En Seine-Saint-Denis, un nombre record de chambres d’hôtel étaient préemptées. A Bagnolet, par exemple, un hôtel Ibis était réquisitionné pour offrir un hébergement d’urgence à des sans-abri. La gestion du lieu était confiée à un opérateur bien connu de l’Etat, l’association Coallia, mastodonte de l’hébergement social de plus de 4 000 salariés, dont le président n’était autre que l’actuel ministre aux outre-mer, Jean-François Carenco.

Dans ce grand bâtiment de huit étages, qui voisine l’autoroute A3, plus de 400 personnes sont encore abritées aujourd’hui, originaires notamment d’Afrique de l’Ouest, d’Afghanistan ou d’Europe.

Et c’est ici que, mercredi 20 juillet, sept travailleurs ont entamé une grève. Ils font partie d’une équipe d’une vingtaine d’agents hôteliers qui, pour le compte d’une entreprise sous-traitante, Gaba Global Service International, gèrent l’accueil, la livraison des repas et l’entretien du réfectoire. Ils disent aussi être chargés de faire des rondes de sécurité dans les étages. Ils travaillent de jour ou de nuit, souvent douze heures par vacation. Fait tout à fait notable : ils sont sans-papiers et disent n’avoir jamais été déclarés. Ils expliquent aussi au Monde n’être payés qu’un mois sur deux en moyenne.

Moins de 3,50 euros de l’heure

Originaires de Côte d’Ivoire, du Mali ou encore de Guinée et aujourd’hui accompagnés par le syndicat CGT, ils ont débrayé pour exiger le paiement de leurs salaires et leur régularisation.

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