La solidarité a payé

La préfecture a pris en charge lundi 18 juillet les plus de 300 femmes et enfants qui se trouvaient depuis dix jours dans un campement près du parc des Guilands. Un gymnase a été réquisitionné à Bagnolet ainsi que d’autres installations aux Lilas et à Clichy-sous-Bois. 22 femmes enceintes sont accueillies dans les locaux de la préfecture de région à Paris. Ce premier résultat est à mettre aux comptes des multiples actions  et déclarations des élu.e.s et des associations. Après cette mise à l’abri, la vigilance reste de mise sur le devenir de ces personnes. Rappel des faits et articles d’actu.fr et d’infomigrants.

Dès le 11 juillet, le Maire de Bagnolet, Tony Di Martino avait écrit au Préfet pour refuser par avance tout recours à la force publique et demander la prise en charge des centaines de personnes du campement (Lire ici). La ville de Bagnolet a distribué massivement des bouteilles d’eau à partir du 14 juillet.
Le Député de la circonscription Bagnolet Montreuil, Alexis Corbière, est intervenu également à plusieurs reprises pour demander un nouvel hébergement et des solution pérennes de relogement pour les personnes concernées (Lire ici).
La solidarité a traversé le périphérique avec l’intervention de Julien Bayou, secrétaire national d’EELV et député de Paris, demandant à l’État de prendre ses responsabilités pour accompagner ces personnes, après un diagnostic social fin, via une mise à l’abri d’urgence assortie ensuite de solutions pérennes d’hébergement pour ces populations particulièrement vulnérables (Lire ici). Rappelons à cette occasion à ceux qui veulent opposer Paris et la banlieue, que ce n’est pas la ville de Paris qui chasse les migrants mais l’Etat via la préfecture de police de Paris.
Le Conseil départemental de Seine Saint Denis est  aussi intervenu auprès du préfet et a mobilisé ses services, la protection maternelle et infantile notamment. Les douches et les toilettes des écogardes du parc départemental ont été mises à la disposition des familles.
De nombreuses associations et collectifs ont apporté une solidarité matérielle très appréciable. Tout d’abord, UTOPIA 56 a organisé ce campement. Le collectif citoyen de Bagnolet a organisé une collecte de produits d’hygiène et de première nécessité qui ont été distribués par l’Association des Jeunes de la Noue. De multiples actions de terrains ont été menées par des associations et des collectifs de Bagnolet et des villes voisines, bravo à tous!
La ville des Lilas a mis à la disposition de la préfecture un gymnase et accueille une cinquantaine de personnes. Voir le communiqué du Maire, Lionel Benharous, ci-dessous.
Cette solidarité multiforme a finalement emporté la décision de la préfecture et a permis de gagner une mise à l’abri provisoire. Il faut qu’ensuite un véritable accompagnement social suive. Il ne s’agit pas de remettre ces personnes à la rue une fois l’émotion tombée. La plus grande vigilance reste de mise.

Actu Seine-Saint-Denis

Plus de 300 personnes exilées évacuées du camp de Bagnolet et « mises à l’abri »

Lundi 18 juillet 2022, plus de 300 femmes et enfants ont été évacués du camp de Bagnolet (Seine-Saint-Denis) et pris en charge par la Préfecture.

Un nouveau camp de 200 personnes était installé depuis samedi 9 juillet 2022 à Bagnolet (Seine-Saint-Denis).
Un nouveau camp de 200 personnes était installé depuis samedi 9 juillet 2022 à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). (©Alexis Corbière)
Actu Seine-Saint-Denis

L’évacuation est toujours en cours. Lundi 18 juillet 2022, la préfecture de Seine-Saint-Denis a annoncé la tenue d’une « opération de mise à l’abri » à Bagnolet. L’opération visait à prendre en charge les personnes, principalement originaires d’Afrique, installées depuis une dizaine de jours dans le campement de fortune du 16, rue l’Épine.

Plus de 300 femmes et enfants pris en charge

Depuis le 9 juillet, le camp installé à proximité du parc départemental des Guilands hébergeait des familles avec des enfants en bas-âge, ainsi que des femmes enceintes. Jeudi 14 juillet, le député de la circonscription, Alexis Corbière, alertait le Préfet sur les conditions de vie de ces familles alors qu’une vague de chaleur caniculaire frappe la région.

« Les services de la préfecture de la Seine-Saint-Denis ont procédé ce 18 juillet à une opération de mise à l’abri de 317 personnes en familles », indiquent les préfectures de Seine-Saint-Denis et d’Île-de-France dans un communiqué. Selon le maire de Bagnolet, Tony di Martino (PS), « un équipement municipal » de la ville a été réquisitionné. Les personnes seront aussi hébergées aux Lilas et à Clichy-sous-Bois.

« En raison de l’épisode caniculaire, toutes les personnes vulnérables ont été prises en charge au sein de gymnases mobilisés pour cette opération. Parmi elles, 22 femmes enceintes sont accueillies au ‘Ponant’, au sein des locaux de la préfecture de la région d’Île-de-France, préfecture de Paris », précisent les préfectures. C’est la dixième opération de « mise à l’abri » opérée par la préfecture d’Île-de-France depuis le début de l’année.


Les 317 migrants qui vivaient en famille depuis dix jours à Bagnolet, sous un pont, ont été évacués lundi matin. Dans ce campement installé au bord d’une route, les familles vivaient sans eau ni sanitaires malgré la canicule. Parmi elles se trouvaient de nombreuses femmes enceintes et des nourrissons.

Lundi 18 juillet, dans la matinée, les familles qui avaient installé un campement, il y a dix jours, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) ont été évacuées. Selon la préfecture, 317 personnes se trouvaient sur le campement. Parmi elles se trouvaient de nombreux enfants et des femmes enceintes.

Les personnes ont été dirigées vers des gymnases où leur situation administrative sera examinée. Elles doivent ensuite « être ré-orientées vers des hébergements adaptés à leur situation, que ce soit en Ile-de-France ou en province », indique la préfecture d’Ile-de-France dans un communiqué. Vingt-deux femmes ont, elles, été accueillies au sein des locaux de la préfecture.

« On s’inquiétait des conditions de vie parce qu’il commençait à faire très très chaud et il n’y avait pas vraiment d’accès à l’eau », a réagi Clara Agnello, coordinatrice de l’association Utopia 56 à Paris, interrogée par InfoMigrants. Le 14 juillet, une petite fille de 19 mois avait dû être hospitalisée pour cause de déshydratation.

« On est fatigués de devoir bouger tout le temps »

Les familles s’étaient installées le 9 juillet dernier sur ces trottoirs, en bord de route, à la suite d’une manifestation. Exilés et associations avaient réclamé que les places d’hébergement destinées aux Ukrainiens, mais aujourd’hui laissées vacantes, puissent être occupées par n’importe quelle personne dans le besoin.

Certaines familles dormaient en réalité au bord de cette route depuis un mois et demi, sous des tentes fournies, faute de mieux, par l’association Utopia 56 aux familles sans hébergement. « Généralement, on récupère les tentes et les couvertures le lendemain matin. Mais après la manifestation de samedi, les familles ont décidé de rester à Bagnolet de manière fixe », avait alors expliqué à InfoMigrants Pierre Mathurin, coordinateur de l’association à Paris. Donc plus de ramassages chaque matin.

À la suite de la manifestation, les familles ont donc décidé de changer de stratégie et de se rendre visibles, dans l’espoir d’être hébergées. « On n’a nulle part où dormir donc on a voulu rester ici », avait revendiqué Nassara, une Ivoirienne de 24 ans, en longue robe bleue à fleurs jaunes. « On est fatigués de devoir bouger tout le temps. Là, on est dehors mais au moins, on est ensemble. »

Depuis dix jours, les familles vivaient sans accès direct à l’eau et sans sanitaires dans une situation humanitaire désastreuse.

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