Après les élections

Pas de sursaut de la participation, débandade de LREM et du RN, prime aux sortants, progression des écologistes sont les grandes tendances des élections régionales et départementales. Des questions de fond sont posées, pour sortir de la crise politique et répondre à l’urgence écologique.

Crise politique profonde

Le second tour des régionales n’a pas vu de sursaut de la participation. Cela doit interroger les formations politiques, les militant.e.s, les citoyen.ne.s… Les citoyen.ne.s ne se retrouvent plus dans des formes politiques qui se sont éloignées d’eux.elles et qui ne les entendent pas : ce n’est pas en soi une mauvaise nouvelle. Toute la question est de faire advenir un vrai renouveau, pas un gadget communicationnel à la Macron  et là, il y a du boulot! Surtout dans le cadre d’institutions sclérosées qui vident la politique de sa substance et qui font obstacle à tout changement.

Dans les résultats, il faut relever les faibles scores  de la République en Marche et du Rassemblement national. Et si on imaginait un second tour des présidentielles sans Macron, ni Le Pen, ces deux repoussoirs de la politique, ces deux antithèses de la démocratie? Avec des questions de société, des choix à effectuer, des projets à débattre.

« Les écolos s’enracinent lentement »

Sans parvenir à conquérir une région, les candidat.e.s écologistes sont tou.te.s arrivé.e.s en tête à gauche dans les régions où le PS n’était pas sortant. C’est une première. Au premier tour, c’est aussi la seule force qui a augmenté – et même doublé – son score national depuis 2015.

Les écologistes s’apprêtent donc à gagner des élu.e.s dans les assemblées régionales et départementales, et même à remplacer les socialistes dans certains endroits : à Lille, les écologistes remportent ainsi trois cantons sur quatre en lieu et place du PS, même chose à Rennes sur 5 des 6 cantons de la ville.

Et les départementales?

Toutes nos félicitations à Daniel Guiraud et Elodie Girardet (et à leurs suppléant.e.s Câline Trbic et Franck Couaillier) qui ont été élu.e.s dans notre canton. Seul.e.s en lice au second tour, il.elle.s obtiennent plus de suffrages que la somme des candidat.e.s de gauche et écologistes du premier tour, bravo!

Au niveau du département de la Seine Saint-Denis, « la majorité sort renforcée » selon les mots de son président, Stéphane Troussel : socialistes, écologistes et communistes obtiennent 26 sièges sur 42. Les écologistes seront plus nombreuses dans cette majorité avec l’élection d’Elodie Girardet dans notre canton, de Nadia Azoug à Pantin, de  Tessa Chaumillon à Montreuil, de Mélissa Youssouf à Sevran et la réélection de Frédérique Denis à Noisy-le-Grand. Comme on, le voit, l’écologie se conjugue au féminin!

Le département du Val de Marne est perdu par le PC qui s’efface progressivement du paysage politique français, après la perte de l’Allier aux élections départementales précédentes et de nombreuses grandes villes aux dernières élections municipales (Saint-Denis, Aubervilliers, Champigny/Marne, Choisy-le-Roi…) C’est un constat un peu triste, d’autant que la droite gagne ce département. Mais force est de constater que le PC paie ses  propres impasses stratégiques et son incapacité à s’ouvrir et à se renouveler.

Questions pour l’avenir

L’alliance sans doute trop tardive des gauches et des écologistes, en Île-de-France en particulier, n’a pas permis de créer une dynamique gagnante. Les alliances à géométrie variable dans le temps et dans l’espace, déroutent les électeurs.rices, analyse une sociologue. La question est posée non seulement de l’alliance des gauches et des écologistes mais d’une construction politique durable, avec une stratégie, un cadre commun. Sans cela, pas d’espoir d’y arriver.

Pour les écologistes, la question du projet est particulièrement posée. Leur rassemblement a progressé à l’occasion de ces élections et c’est tant mieux. Pour autant, il y a besoin d’un projet  politique clair pour convaincre et élargir leur base électorale. Un flou général et de la communication électorale ne font pas le compte. Il faut engager une construction ouverte et collective du projet, ce qui n’est pas le point fort des écolos. Mais le succès est à ce prix.

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