L’édito de Patrice Bessac dans la lettre d’Est Ensemble du 5 avril est consacré à l’eau. Nous le partageons volontiers.
Conférence des Nations unies sur l’eau, publication du 6ème rapport de synthèse du GIEC, Plan eau présenté la semaine dernière par le Président de la République, débat sur les méga-bassines, nappes phréatiques… la « sève de l’humanité » comme l’a justement nommée le Secrétaire général des Nations unies, est au cœur des enjeux auxquels l’humanité est confrontée. La France n’est pas épargnée par le « risque imminent d’une crise mondiale de l’eau ». L’année 2022 a été la plus chaude jamais enregistrée dans notre pays et se situe au troisième rang des sécheresses les plus longues que nous ayons connues. En France, la baisse constatée de 14% de nos ressources en eau douce renouvelable depuis le début du siècle et la diminution de 25% de la pluviométrie l’année dernière oblige à des actions structurelles fortes d’atténuation et d’adaptation avant que la fenêtre d’opportunité ne se réduise à une meurtrière. Notre avenir et celui de nos enfants dépend des choix que nous faisons aujourd’hui. Les politiques de l’eau se jouent à l’échelle des territoires car elles nécessitent – pour avoir un effet structurant – des mutualisations importantes de moyens, notamment financiers. A Est Ensemble, la création de la Régie publique de l’eau qui votera son tout premier budget dans les prochains jours, va permettre de travailler à l’échelle de nos neuf villes, à la préservation de ce bien commun essentiel à la vie, en développant l’utilisation des « eaux brutes », en investissant massivement pour lutter contre les fuites (tant sur les réseaux d’eau potable que sur ceux de l’assainissement) et en mettant en place une tarification sociale et progressive de l’eau. La désimperméabilisation des sols fait également partie des réponses sur lesquelles nous avançons avec les villes. Avec « le Grand chemin » et la renaturation de 37 km de voiries sur le territoire, avec les expérimentations de débitumisation menées dans certaines de nos communes, avec les réflexions en cours sur l’utilisation du canal de l’Ourcq, avec l’objectif que nous nous sommes fixés de garantir 10m2 d’espace vert accessible par habitant à l’horizon 2030, nous essayons à notre échelle de réparer le cycle de l’eau que l’Humanité a « brisé » comme le dénonçait António Guterres à la tribune de l’O.N.U. C’est un enjeu vital et tous nos efforts sont consacrés à la mise en œuvre d’une politique publique de l’eau territoriale à l’échelle intergénérationnelle et changer profondément de logique, en adaptant les activités humaines et en protégeant enfin nos écosystèmes.