Les premiers travaux visant la reconstruction de l’école Pêche d’or ont débuté depuis une semaine. L’association Sors de Terre a signé le protocole d’accord tripartite avec la Ville ainsi que l’OPH, voté au dernier conseil municipal (Lire : Pérenniser l’activité de la bergerie) Voir ci-dessous le communiqué du Maire sur la signature de la convention. Le démontage de la bergerie et son installation provisoire sur d’autres terrains à Bagnolet doivent commencer dimanche 31 juillet. Des organisations écologistes ont encore manifesté leur opposition au projet ces derniers jours : voir leur lettre ouverte à la Première Ministre et nos réponses ci-dessous.
Le communiqué du Maire
Le mercredi 27 juillet 2022, la Ville de Bagnolet, l’OPH et l’association Sors de Terre ont formalisé leur partenariat dans le cadre d’une convention tripartite.
Cette convention, fruit d’un travail et de discussions de longue haleine, assure le maintien de l’association Sors de Terre dans le quartier des Malassis et de la Bergerie sur le site de l’école Pêche d’Or à l’issue des travaux.
Ce partenariat intervient en effet dans le cadre du projet qui prévoit l’agrandissement de l’actuelle école maternelle Pêche d’Or, vétuste, avec 5 classes supplémentaires, une nouvelle crèche publique de 39 berceaux, un Relais petite enfance, un centre de loisirs, la Bergerie et un nouvel espace vert dont la définition et l’usage principal relèveront de l’association Sors de Terre en concertation avec les habitants. Ce projet, au delà des nouvelles infrastructures, permettra une augmentation de la surface de pleine terre par rapport à la situation actuelle.
L’association Sors de Terre bénéficiera d’un soutien financier de la Ville lui permettant de poursuivre ses activités pendant et à l’issue des travaux.
Je mesure l’effort consenti par l’association Sors de Terre dont je connais l’attachement au quartier des Malassis et à ses habitant.e.s.
L’objectif de la Ville demeure une livraison du projet à la rentrée scolaire de septembre 2024.
La lettre ouverte des organisations écologistes
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Nos réponses
Ecolos solidaires partage bien sûr les aspirations à une ville vivable et plus écologique, qui inspirent ce courrier, mais factuellement beaucoup de points mentionnés dans cette lettre sont faux et/ou trompeurs.
L’artificialisation du sol de la bergerie des Malassis?
La surface totale de la parcelle est de 5560 m2. Actuellement, 2300 m2 sont artificialisés, soit 41%. Avec le réalisation du projet de la ville, l’emprise au sol sera réduite à 1950 m2, soit 35% de surface artificialisée, ce qui est moins qu’aujourd’hui. Avec le projet de la ville, on passe de 59 à 65% de pleine terre. (Tous ces chiffres sont vérifiables sur le site de la ville de Bagnolet dans la présentation du projet qui a été faite en avril 2021).
Alors bien sûr, on peut jouer sur les mots et dire que le terrain sur lequel se situe aujourd’hui la cabane de la bergerie va être artificialisé parce que c’est là que va être construite la nouvelle école; mais une autre partie du terrain où se situe l’ancienne école va se retrouver en pleine terre. Et au final, il y aura plus de pleine terre qu’actuellement.
La destruction de dizaines d’arbres ?
Il y a aujourd’hui un peu plus de 50 arbres sur le site. Une vingtaine seront abattus ou arrachés et replantés ailleurs. C’est sept grands arbres adultes qui sont concernés sur la partie de la bergerie actuelle et du jardin du gardien. Quinze autres sont des jeunes et petits arbres (fruitiers pour l’essentiel) plantés par le berger depuis dix ans. Un engagement a été pris par le Maire pour une compensation de deux arbres plantés pour un arbre abattu ou arraché sur la parcelle. Dans le projet, un nouvel espace vert public de 1000 m2 est prévu et pourra accueillir un verger, sous la supervision de la bergerie.
La disparition d’un îlot de fraicheur?
Cela ne correspond pas non plus à la réalité. Il y aura davantage de pleine terre, de végétation et d’arbres qu’aujourd’hui. En plus, le toit de la nouvelle école sera végétalisé, sa cour sera déminéralisée. Le bâtiment qui accueillera école maternelle, accueil de loisir et crèche sera compact et bioclimatique. Sa consommation d’énergie sera fortement réduite.
Un projet adopté en 2018 – et inadapté, en 2022?
Même si la situation s’aggrave d’année en année, il est difficile de croire que nos collègues du mandat précédent étaient complètement ignorants du changement climatique, trois ans après la COP21 à Paris. Ce projet est en rupture par sa qualité environnementale avec tout ce qui existe à Bagnolet que ce soit écoles, collèges, lycée ou autres bâtiments publics (hôtel de ville). On peut certainement toujours faire mieux mais une forte ambition écologique était inscrite dès le départ dans ce projet. Un détail montre encore le parti pris écolo du projet : il n’y aura pas de dispositif sans fil dans l’école par précaution vis à vis des ondes.
La crainte de devoir payer des pénalités et de retarder encore la livraison du nouvel équipement?
Il s’agit de doux euphémismes. La pénalité due à l’entreprise en cas d’abandon du projet a été estimée à plus d’un million d’euros. Le coût de locaux provisoires (algécos) pendant plusieurs années se chiffre en centaines de milliers d’euros. Repartir à zéro entrainerait un délai d’au moins deux ans qui retarderait non seulement la reconstruction de cette école, mais impacterait aussi les autres projets scolaires (nouvelle école du centre ville, reconstruction de l’école Langevin) dans notre ville qui souffre d’un déficit historique en matière de bâti scolaire.
Depuis huit ans, l’association Sors de terre et les habitantes et habitants défendent un autre projet?
Ce n’est pas non plus exact. Ils ont défendu et obtenu l’abandon des projets immobiliers sur ce site (deux immeubles de logements). Ils ont défendu la pérennisation de la bergerie à proximité immédiate de l’école maternelle, ce qui sera réalisé avec le projet de la ville. Le maintien de la bergerie sur site a d’ailleurs été une des conditions de l’accord du collectif Ecolos solidaires avec le maire sortant dès le premier tour des élections municipales.
Un autre projet architectural aurait pu être présenté et concourir lors de l’appel à projets en 2018, mais cela n’a pas été le cas.
C’est en réalité l’an dernier qu’a surgi un « projet » alternatif. Il s’agit d’un crobard, flatteur pour la bergerie, beaucoup moins pour l’école. Au premier plan, la bergerie se déploie joyeusement avec plus d’espace, de verdure, d’arbres et au fond des bâtiments monolithiques pour l’école sont entassés tristement, la crèche étant quant à elle reléguée à l’extrémité la moins accessible de la parcelle (voir ici https://ecolossolidaires.org/le-projet-de-la-peche-dor-murit/) Est-ce bien cela que les habitant.e.s et les associations auraient voulu pour les enfants du quartier populaire des Malassis? Permettez nous d’en douter.
En conclusion, Ecolos Solidaires confirme l’intérêt écologique réel du projet en cours qui permet de répondre à la fois à la nécessité de réaliser un équipement scolaire et de végétaliser la ville, tout en maintenant sur place et en pérennisant le beau projet de la bergerie. Et reste disponible à tout dialogue. L’intérêt et la vigilance des organisations écologistes est pour nous un atout dans la réalisation du projet.