Sous une apparence technique, c’est du partage du domaine public entre différents usages et de la défense du patrimoine commun de Bagnolet qu’il était question avec une délibération sur le choix de l’opérateur pour les bornes de l’Infrastructure de Recharge des Véhicules Electriques (IRVE), Une délibération présentée au conseil municipal par Edith Félix, Maire adjointe chargée des transports, des mobilités, du code de la rue, de la voirie et de l’eau dans la ville.
Nos modèles de mobilités sont bouleversés par l’impératif de remédiation au changement climatique. Et ils sont concrètement impactés par la hausse du prix ou la pénurie des hydrocarbures. Bagnolet pourrait apparaître comme un modèle, où la part modal des piétons et des personnes en transports en commun est largement majoritaire, où l’usage des mobilités actives comme la marche et le vélo est en forte expansion, et soutenu par les pouvoirs publics. La part des déplacements en véhicules individuels reste autour de 20%.
Sur ce parc automobile, la mise en place de la Zone à Faible Émission engage à revisiter les énergies de propulsion. La ville a entrepris une démarche d’électrification de son parc automobile. Pour accompagner les particuliers dans cette démarche, elle propose aujourd’hui la mise à disposition sur le domaine public d’Infrastructure de Recharge des Véhicules Electriques, les IRVE, en lieu et place des anciennes stations Autolib’. C’est dans l’air du temps. Bagnolet ne peut pas présenter de vide dans le maillage en cours de déploiement dans les communes voisines.
Voici quelques chiffres pour comprendre les choix de dimensionnement qui ont été faits. En 2021, selon les chiffres ZFEm pour Bagnolet en 2021, on compte 43 véhicules électriques et 57 hybrides rechargeables, soit un total de 100 véhicules pour un parc de 10.081 véhicules, soit 1%. Même si le service doit également bénéficier à des non-bagnoletais de passage, le choix de concéder 4 bornes sur chacune des 6 stations existantes parait largement suffisant.
La ville de Bagnolet n’ayant pas les moyens d’opérer le service en régie, seul modèle rentable, elle a organisé une analyse des offres des quatre principaux opérateurs, deux syndicats d’énergie, le SIGEIF et le SIPPEREC, Métropolis, portée par la Métropole du Grand Paris, et un opérateur privé Electric 55 Charging (E55C). L’offre de Métropolis a été retenue, sur un modèle sans transfert de compétence et pour une durée limitée à 15 ans. Notez que les syndicats fonctionnent selon un modèle exigeant le transfert de compétence, et pour une durée illimitée. Le groupement Métropolis offre de plus à la ville 5000 € de droit d’entrée par borne duquel seront déduits de petits investissements pour le marquage au sol et la sécurisation des bornes.
Il s’agit ici de convertir le service de mobilités complet qu’était Autolib’, un service clé en main sur le modèle de l’auto-partage. Ce service avait vocation à transformer les usages de mobilités pour permettre aux particuliers de s’affranchir de la possession d’un véhicule particulier, ou permettre à ceux qui ne peuvent pas entretenir un véhicule d’y accéder. C’était un service pour tou.t.e.s. Aussi, il nous semble indispensable d’adopter très prochainement dans la foulée de cette première proposition de bornes IRVE, une offre d’autopartage qui remplacera le service initial.