La place des femmes dans la vie politique municipale

Le rapport annuel Égalité Femmes/Hommes a été examiné par le conseil municipal du 13 mars. Voici l’intervention d’Edith Félix pour le groupe Ecolos solidaires, citoyen.ne.s et radicaux.

C’est une excellente chose que la loi impose la présentation de ce rapport à la même époque chaque année, autour de la journée internationale pour le droit des femmes. Nous sommes dans un contexte de grande régression pour les femmes. C’est maintenant le tour des Etats-Unis de plonger dans une politique obscurantiste où les chercheuses et les chercheurs, et l’administration fédérale doivent bannir de leur vocabulaire le mot de femme, ainsi que toute une liste de mot utiles dans les études relatives aux sous-représentations, aux minorités, aux questions de genre et … à la crise climatique. On se sert de l’Intelligence Artificielle pour détecter les contrevenants.

Ce rapport retranscrit la politique de la ville pour l’égalité Femmes/Hommes. On peut y saluer une large diversité d’actions qui montre une vision transverse et des actions ciblées.

Nous saluons particulièrement cette année, après plusieurs années d’attente, l’implémentation du dispositif de signalement des violences faites aux femmes en tant qu’agentes de la ville, pour briser la loi du silence et créer un environnement de travail sain. Ce dispositif, nous le savons, est malheureusement nécessaire, et nous attendons du prochain rapport qu’il fasse état du nombre de sollicitations dont il aura fait l’objet.

Je veux aussi mentionner le travail réalisé dans les collèges de la ville pour sensibiliser les enfants à un age où cette question d’égalité devient un véritable enjeu. Suite aux ateliers de sensibilisation sur l’égalité Filles/Garçons, une émission de radio de 35 minutes a été élaborée par le midi-média du collège Travail. Bravo les jeunes, et merci à leurs professeurs.

Dans la feuille de route 2024-2026, deux axes sont porteurs d’enjeux sur l’espace public. L’axe 1 Diffusion d’une culture de l’égalité et d’une approche intégrée à l’échelle de la municipalité comprend un enjeu qui est « poursuivre le travail sur la féminisation des lieux publics ». L’axe 2 Lutter contre les violences faites aux femmes comprend un item qui est « rendre l’espace public plus sûr ». Comme adjointe à la Voirie et aux Mobilités, je porte également la conviction que l’espace public doit être apaisé et sûr pour toutes et tous. L’on constate que les professions d’aménagement de l’espace public évoluent et prennent désormais un peu mieux en compte les piétons, les Personnes à Mobilités Réduites, les mobilités douces, plus récemment encore la nature en ville mais pas encore vraiment les eaux pluviales. Le traitement de la question de la place des femmes dans l’espace public n’est pas encore systématisé, ce n’est pas encore un réflexe, alors qu’il faut reconnaître un enjeu spécifique puisque la culture de l’espace public est dominé par le masculin.

Il y a un chapitre supplémentaire à ajouter à ce rapport, c’est la place des femmes dans la politique municipale.

Alors en préambule, je vais d’abord déconstruire un stéréotype de genre sur le goût du risque. L’exposition raisonnée aux risques est une qualité féminine. La preuve en est : il y a un an, je prenais la parole sur ce sujet avec les conséquences que l’on sait pour mes délégations. Me voici donc dans une situation à haut risque. Mais est-ce bien normal que prendre la parole sur l’égalité femmes/hommes soit ainsi réprouvé ?

Concrètement, malgré les lois sur la parité en politique, l’égalité n’est toujours pas réelle. On peut le constater simplement sur le nombre de délibérations présentées respectivement par des hommes et par des femmes. Je suis convaincue qu’il faut que les femmes s’imposent, qu’elles s’imposent davantage, qu’elles s’imposent, en effet, par leur connaissance des dossiers et la pertinence de leurs interventions.

Rappelons le aux nouvelles et aux nouveaux Bagnoletais.es qui ne le savent pas nécessairement : la ville a une histoire très en pointe sur la place des femmes en politique, avec la figure de Jacqueline Chonavel, maire honoraire de Bagnolet, élue dès 1947, maire en 1959, première femme élue maire, en France, d’une commune de plus de trente mille habitants. Mme Chonavel devient ensuite députée en 1968, conseillère générale de Seine Saint-Denis, puis vice-présidente de l’Assemblée nationale en 1975. C’est une figure inspirante pour les nouvelles générations de Bagnoletaises. Dans cette commune, oui, tous les Bagnoletais et toutes les Bagnoletaises doivent le savoir, les femmes tiennent une place de premier plan dans la politique municipale. J’espère que mon intervention suscitera des vocations auprès des concitoyennes qui nous écoutent.

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