Campement rue Jean-Jaurès : la fin d’une situation intolérable

Démantèlement d’un campement illégal à Bagnolet:  le communiqué de la Mairie et les commentaires des Ecolos solidaires.

Le communiqué de la ville de Bagnolet

A la demande du Préfet, les forces de l’ordre sont intervenues ce mardi 15 juin matin pour démanteler le campement illégal situé le long de la rue Jean-Jaurès à Bagnolet en deux endroits : à l’angle des rues Jean-Jaurès et Parmentier et au niveau du pont de l’avenue Ibsen face au parking des tours dites « Mercuriales ».

Plus de deux cents personnes, dont une trentaine de familles avec des enfants en bas âge, y vivaient depuis plusieurs années dans des conditions de promiscuité et d’insalubrité inacceptables (pas d’eau ni toilettes, présence d’immondices et de rats…). Ce week-end, ces derniers, ayant été informés de l’opération, avait quitté le campement.

L’occupation du terrain rue Jean-Jaurès avait fait l’objet de plusieurs signalements de la part de la municipalité. Une mise à l’abri de ces personnes vulnérables (familles en errance, mineurs) aurait dû être assurée par les services de l’État.

L’intervention des forces de police met ainsi un terme à une situation qui ne cessait de se dégrader, tant pour les occupants que pour les riverains. Les opérations de nettoyage et de déblaiement vont se poursuivre sur une période de 10 à 18 jours.

Les commentaires des Ecolos solidaires

La situation sur place était effectivement intolérable. L’accumulation des déchets constituait un danger réel pour tout le quartier en cas d’incendie. La prolifération des rats était la conséquence de l’insalubrité des lieux.

Il n’en reste pas moins que la dispersion de ces personnes est « un cycle sans fin et destructeur » selon les mots de la CIMADE à l’automne dernier. Ces dernières années, les évacuations se sont multipliées, ajoutant de la précarité à la précarité et renforçant l’emprise de réseaux organisés. Le système d’hébergement est défaillant : les personnes « mises à l’abri » par l’Etat se retrouvent à la rue au bout de quelques jours ou de quelques semaines.

Les personnes vivant sur les campements informels ont pour 70% d’entre elles déposé une demande d’asile en France, dont elles attendent une réponse. Conformément à ses engagements internationaux, l’État français devrait donc leur proposer un hébergement adapté. Il est absurde de faire perdurer ce système dysfonctionnel, car la politique d’invisibilisation actuelle ne peut aboutir : ces personnes ne vont pas disparaître.

L’Etat doit prendre ses responsabilités : ces personnes doivent bénéficier de tous les droits humains. A Bagnolet, nous souhaitons y contribuer avec la mise en place d’un suivi associatif (comme cela avait été le cas, il y a quelques années avec l’association Aurore) pour  apporter des réponses de fond à ce drame humain.

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