Le maire de Bagnolet critique la régie publique de l’eau, son président s’explique

Difficultés de communication, inquiétudes sur les tarifs : Tony di Martino, le maire (PS) de Bagnolet, critique la régie publique de l’eau d’Est Ensemble. Son président, Jean-Claude Oliva, s’explique sur l’année de transition depuis la reprise du réseau d’eau potable au Syndicat des Eaux d’Île-de-France (Sedif). La passe d’armes intervient dans un climat politique tendu dans la majorité municipale de Bagnolet. Par Charles Henry. Principaux extraits.

Contacté par 93citoyens, Jean-Claude Oliva répondra officiellement au maire de Bagnolet et refuse de commenter la prise de position sur la forme. “La création de notre régie est plus importante que de petites irritations“, glisse-t-il seulement.

On avait 2 à 3000 appels chaque jour auxquels il était difficile de répondre

Sur le fond, le président de la régie publique de l’eau et de l’assainissement reconnaît “un changement de tarif assez important qui a suscité beaucoup d’attentes et de demandes d’explications. Au début, nous avons été débordés par l’afflux d’emails et d’appels téléphoniques. On avait 2000 à 3000 appels chaque jour auxquels il était difficile de répondre. Mais, nous avons recruté du personnel et la situation s’est complètement améliorée. On est retombé à 150-200 messages téléphoniques par jour au moment de la facturation. On a, par ailleurs, ouvert un point d’accueil au public, sans rendez-vous, au siège de la régie à Romainville. Ce qui n’existait pas auparavant“, explique-t-il.

Pour rappel, les 435 000 habitants d’Est Ensemble sont passés d’un abonnement payant au Sedif avec une tarification établie sur deux tranches, à une tarification établie sur le principe “plus on consomme, plus on paye“, composée de 7 tranches progressives, dont la première gratuite pour 10 mètres cubes. “En fait, on a calculé que le tarif annoncé par le Sedif ne concernait que 2% des gens. La tranche la plus élevée que propose notre régie est moins chère que le tarif le plus élevé du Sedif dont le système pénalise en plus l’habitat collectif qui se retrouve le plus souvent dans la seconde tranche [à partir de 181 mètres cubes, qui est 33% plus chère que la première tranche]. Au final, on a un tarif plus accessible et plus juste“, défend Jean-Claude Oliva. Autre bénéfice de la création de la régie, ajoute-t-il, le taux de renouvellement des réseaux est passé de 0,4% (dernier contrat avec le Sedif) par an à 0,8%, avec un objectif à 1%. À Bagnolet, il était même de près de 2% en 2024.

En réalité, l’eau n’est qu’une petite partie de la facture, il y a aussi les redevances d’assainissement, les taxes…”

Si certains usagers ont été satisfaits par cette nouvelle grille tarifaire, d’autres ont grincé des dents en découvrant leur facture d’eau. “En réalité, l’eau n’est qu’une petite partie de la facture, il y a aussi les redevances d’assainissement, les taxes… C’était aussi le cas auparavant, mais les gens ont pris conscience de ces détails qu’ils n’avaient pas vu auparavant. Il y a eu un effet de curiosité, d’emballement. C’est positif que les gens cherchent à comprendre ce qu’ils payent“, observe le président de la régie. Un problème de surcoût s’est aussi posé dans le cas des copropriétés ne figurant par sur le registre national dont se sert Est Ensemble pour calculer le nombre de logements. De même, “certains bailleurs font payer une estimation qui est plus élevée que la tarification réelle. Du coup, il y a là aussi des plaintes bien réelles et justifiées, mais c’est aux bailleurs sociaux de répercuter nos tarifs”.

Concernant l’inquiétude manifestée en particulier par les familles nombreuses, Jean-Claude Oliva indique que celles-ci sont peu nombreuses. Sur le territoire d’Est Ensemble, 97% des ménages comptent cinq personnes maximum.” Par ailleurs, renvoie-t-il “pour les ménages qui rencontreraient des difficultés, il existe une aide sociale qui est financée par la régie dans la limite de 2% de nos recettes par an. Celle-ci est versée via les CCAS de chaque ville, mais il faut qu’une convention soit signée entre la régie et la ville. De fait, elle est très peu sollicitée à ce jour.

La lettre du Maire de Bagnolet, Président du CCAS, Vice-président d’Est Ensemble Habitat

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