La reconstruction du collège Travail n’aura pas lieu pendant ce mandat. La capacité d’investissement de la ville n’a pas permis d’engager l’opération complexe nécessitée par le site de la Briqueterie. Une situation qui ne répond pas aux attentes des parents souligne Édith Félix dans le cadre du débat d’orientation budgétaire au Conseil municipal.
L’investissement est l’une des dimensions fondamentales du budget. Il conditionne la capacité de la ville à renouveler ses équipements. Nous verrons dans la note suivante que l’amortissement considéré pour les bâtiments publics est de 30 ans. 30 ans, dans les faits, pour un bâtiment public, c’est court et notre patrimoine accuse souvent le poids de bien davantage d’années.
Le travail de gardiennage, de suivi d’entretien, de maintenance, qui ne fait pas partie de l’investissement, est fondamental pour allonger la durée de vie des équipements. Soyons reconnaissants à celles et ceux des agent.es qui ont su prendre soin des équipements de la ville, et ainsi apportés, peut-être en en étant convaincu.es, peut-être sans s’en douter, une rallonge aux capacités de renouvellement des équipements de la ville.
D’autre part, des opérations de rénovation ou de réaménagement, qui peuvent être considérées comme faisant partie de l’investissement permettent de donner un nouveau souffle à certains équipements. Néanmoins, pour d’autres équipements, leur état très dégradé incite à inscrire leur remplacement dans le Plan Pluriannuel d’Investissement.
Comme habitant.es et usager.es, nous aimerions que la ville puisse investir à une cadence qui permettraient que les équipements soient toujours en bon état au lieu d’être, trop souvent, dans un triste état. Je n’ai pas encore parlé de la voirie et des réseaux divers et de leurs taux de renouvellement, mais bien sûr, cela en fait aussi partie. La régie publique de l’eau Eau publique par Est Ensemble a réussi à augmenter de façon majeure le taux de renouvellement du réseau. Par comparaison avec ce que faisait Véolia, c’est spectaculaire (1,9 % de renouvellement du réseau contre 0,4 % avec Véolia, soit 5 fois plus). Bagnolet fait, par exemple, un réel effort sur son éclairage public qu’il est urgent de rénover.
Il y a deux causes de difficultés, pour la ville, à assurer la cadence. Il y a d’une part la question de l’investissement, et pour une ville endettée comme Bagnolet, c’est une réelle difficulté. Il y a d’autre part une vraie difficulté d’avoir les personnels disponibles et qualifiés pour conduire les projets de renouvellement.
La dégradation des bâtiments publics est une cause importante d’insatisfaction pour les habitant.es. C’est le cas pour les parents des enfants scolarisés au collège Travail qui attendent depuis trop longtemps la reconstruction du collège.
En apparence, l’investissement relatif à ce collège revient au département, donc les capacités de la ville ne devraient pas interférer. Pourtant, le choix du site du Parc de la briqueterie comme site d’implantation du collège inscrit la reconstruction de cet équipement dans une opération à tiroir. Pour construire le collège, il faut détruire la tribune du stade de la Briqueterie et déplacer le stade de rugby. Sous la tribune, il y a le dojo. Il faut reconstruire le dojo. Le dojo sera reconstruit aux Malassis dans un nouvel équipement regroupant dojo-piscine. Pour reconstruire la piscine, il faut récupérer le demi-bassin olympique – c’est fait.
Pour détruire la tribune et reconstruire le terrain de rugby, il faut un budget d’investissement du ressort de la ville.
Il y a un an, en 2024, 3,5 M d’euros étaient inscrits en investissement dans le PPI pour le réaménagement du stade de la Briqueterie pour 2024. Lors du cadrage budgétaire en fin 2024, le PPI indiquait une répartition comme suit : seulement 50 000 € d’études en 2024, 800 000 € en 2025 pour la destruction de la tribune, et le gros de l’investissement en 2026, soit 2 M d’euros pour la reconstruction du terrain de rugby.
En 2025, il faut finir la construction de l’école Pêche d’or, les travaux du dojo-piscine s’accélèrent, on alloue 4 475 000 € à sa construction. Pour finir, il est prévu en investissement en 2025 pour l’opération Briqueterie, futur collège Travail 100 000 €, et les investissements lourds pour la Briqueterie sont reportés. La destruction de la tribune ne sera pas réalisée en 2025, ce qui la renvoie au prochain mandat. Et la destruction de la tribune n’est que la première étape devant conduire à la reconstruction du collège.
Malgré les fortes attentes exprimées lors du débat sur le choix du futur emplacement du collège en début de mandat, la reconstruction n’interviendra donc pas dans ce mandat.
De fait, avec le choix du site de la Briqueterie, la reconstruction du collège travail est bloquée par la faiblesse de capacité d’investissement de la ville. C’est une malheureuse évidence. C’est une légitime insatisfaction.