Le soulagement prime après les résultats du second tour des présidentielles. Dans le prolongement du sursaut citoyen constaté au premier tour et du score historique de Jean-Luc Mélenchon et globalement des gauches et des écologistes, une très forte résistance à l’extrême-droite s’est exprimée au second tour à Bagnolet. Ce sont des bases solides pour construire aux législatives et après, une alternative de gauche et écologique à la politique désespérante de Macron qui nourrit l’extrême-droite.
Pour la participation et le nombre de bulletins blancs, Bagnolet suit la tendance nationale à un petit effritement entre 2017 et 2022. A Bagnolet, la participation était de 64,9% au second tour en 2017. Elle est de 62,06% en 2022. Le recul est de 2,84%. Au niveau national, la participation passe de 74,56% en 2017 à 71,99% en 2022, le recul est de 2,57%. Le nombre de bulletins blancs diminue légèrement à Bagnolet : de 1207 (soit 10,07% des votants), il passe à 1179 (soit 9,98% des votants). C’est le même phénomène au niveau national.
Une forte résistance à l’extrême-droite
Le score de l’extrême-droite est deux fois plus bas dans notre ville qu’au niveau national et il progresse moins. Le Pen passe de 16,55% en 2017 à 20,06% en 2022, soit +3,51%, à Bagnolet. Au niveau national, elle passe de 33,90% à 41,5%, soit + 7,6%. Une progression donc deux fois moindre à Bagnolet qu’au niveau national: on peut se féliciter de cette remarquable résistance à l’extrême-droite dans notre ville.
Au niveau national, le haut niveau, sans précédent, de l’extrême-droite inquiète, à juste titre. En 1932, Hitler a accédé au pouvoir avec 33% des voix (et son parti était monté au maximum à 37% des voix). Les 41,5% de Mme Le Pen ne sont pas bien sûr tous des fascistes, loin s’en faut. Mais force est de constater que la banalisation de l’extrême-droite a fonctionné à plein et qu’un grand nombre de Français.e.s peuvent utiliser ce bulletin comme n’importe quel autre. Quelques minutes avant le débat Macron-Le Pen, un journaliste de France Info présentait Mme Le Pen comme la représentante des droites nationales…
Lire, écouter Hitler et les élections sur France Culture.
Et maintenant?
Des négociations sont engagées entre les forces de gauche et écologistes. Il faut espérer qu’elles aboutissent à un accord national autour de l’Union populaire et avec les autres force de gauche et écologistes. Chacun doit être respecté et s’y retrouver, bien sûr, en toute clarté, à la fois sur le social et sur l’écologie. Pour cela, le programme de l’Union populaire est plutôt un atout. Car il faut une rupture nette avec les politiques menées par les gouvernements de droite et socialistes depuis au moins 20 ans et dont Macron est l’aboutissement: creusement des inégalités, casse des services publics et des acquis sociaux doivent s’arrêter maintenant. Pour l’avenir, il faut sortir du nucléaire et s’engager dans le développement des énergies renouvelables et dans la sobriété énergétique. Des député.e.s écologistes seront un plus dans ce cadre car il.elle.s sauront mieux porter et plus loin cette bifurcation écologique urgente.
Le sursaut citoyen du premier tour, la résistance acharnée à l’extrême-droite du second tour peuvent se transformer en élan durable pour une gauche augmentée de l’écologie. C’est à notre portée!
A Bagnolet aussi, nous avons besoin de cette union. Face aux enjeux actuels et à venir, la division des forces de gauche et écologistes est pathétique et exaspérante. Majorité et opposition ont des intentions très proches, des programmes largement convergents mais se querellent d’autant plus fort! Qui peut le comprendre? Pour les élections législatives, le Maire socialiste de notre ville déclare « la gauche doit être unie, sans exclusive« . Je l’approuve à 200%! Et j’espère que la dynamique créée au niveau national permettra de surmonter les anachroniques divisions de la gauche et de l’écologie bagnoletaises.