Les récentes inondations en Allemagne, Belgique et dans le nord-est de la France questionnent notre capacité à s’en protéger. Florence Habets, hydro-climatologue et directrice de recherche au CNRS, interrogée par Reporterre, il faut prendre à bras le corps l’objectif zéro artificialisation. Par Alexandre-Reza Kokabi.
Pour mieux se prémunir des inondations, « les objectifs de zéro artificialisation nette des sols doivent être pris à bras le corps », selon Florence Habets, hydroclimatologue et directrice de recherche au CNRS. « L’eau a en effet plus de mal à s’écouler dans les zones bétonnées, explique Mathilde Gralepois. Lorsqu’elle tombe sur des sols imperméables, elle s’écoule vers le point le plus bas. Son accumulation peut déstabiliser des ouvrages, des ponts ou des routes, inonder des quartiers, réduire à néant des systèmes de transport et de communication. Il est possible de revégétaliser la ville, mais ce n’est pas suffisant. »
- La bétonnisation de Laval, en Mayenne. Wikimedia Commons/CC BY–SA 3.0/Moktarama
Or, si la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a déclaré le 20 juillet que « tout le monde se rend bien compte qu’on ne peut plus continuer à bétonner » ; la loi Climat adoptée le même jour est une « coquille vide » sur le front de la lutte contre l’artificialisation des sols. « Les politiques ne sont pas à la hauteur des transformations nécessaires pour adapter notre société à des risques d’inondation accrus », regrette Florence Habets.
Pour elle, outre la maîtrise de l’urbanisation, il est également indispensable de revoir les pratiques agricoles : « Le bétonnage et la suppression des haies ont une grande part de responsabilité dans les inondations subies par les agriculteurs. L’agriculture conventionnelle a également appauvri les sols, qui ont moins de capacité d’absorption de l’eau. »
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