Vent de discorde autour d’un nouveau groupe scolaire

La nouvelle école maternelle, attendue par les habitants du quartier des Malassis à Bagnolet, sortira de terre en 2023. Le chantier, qui doit démarrer avec le déplacement de la bergerie implantée sur la zone est contesté par ses gestionnaires, qui défendent un projet alternatif. Par Loana Berbedj dans Les Echos du 18 mai.

Le projet, estimé à 14,7 millions d'euros, prévoit l'aménagement d'un nouveau jardin public.
Le projet, estimé à 14,7 millions d’euros, prévoit l’aménagement d’un nouveau jardin public. (Daudre-Vignier & Associés)

Le nouvel équipement municipal est très attendu dans le quartier. Lors de la concertation qui s’est tenue fin avril avec les habitants de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), les élus ont pu présenter leur dernière version du projet de reconstruction de l’école Pêche d’Or. Le dépôt des permis de construire devrait suivre fin mai pour permettre la mise en service du nouveau groupe scolaire pour la rentrée 2023.

L’objectif vise en premier lieu à désengorger l’école maternelle actuelle en doublant ses capacités, passant de cinq à dix classes. Une crèche de près de 40 berceaux ainsi qu’un centre de loisirs doivent également voir le jour pour contenir le flux d’élèves croissant au sein du quartier des Malassis. Près de 6.700 personnes résident dans ce secteur « densifié ces dernières années par plusieurs opérations de renouvellement urbain », détaille la municipalité.

Un nouveau jardin public

Soumis à l’avis des citoyens au travers de nombreuses réunions publiques menées depuis 2016, le dossier, aujourd’hui chiffré à 14,7 millions d’euros, a connu plusieurs modifications. Pour limiter la densification du secteur, la création de deux immeubles a été abandonnée sur la parcelle « au profit de la préservation des espaces verts », précise la ville qui s’est engagée pour la sauvegarde sur le site d’un maximum d’arbres existants pendant et à l’issue des travaux.

L’aménagement d’un verger au sein d’un tout nouveau jardin public, accessible par la rue Auguste-Blanqui, est également prévu. Dans cette même démarche, la future cour de récréation sera moins minérale et s’accompagnera d’une végétalisation des toitures et de la construction d’équipements selon des exigences de haute qualité environnementale (HQE), prévues par le projet initial.

Déplacement contesté de la bergerie

Avant le démarrage du chantier, qui se tiendra dès la fin de l’année en parallèle de l’école en fonctionnement, de premiers travaux préparatoires commenceront au mois d’août avec le déplacement de deux classes et celui, plus controversé, de la bergerie, installée sur le terrain municipal depuis plus de 10 ans, attenante à l’école maternelle.

Alors qu’un espace de 1.500 m2 doit accueillir la bergerie à une trentaine de mètres de son emplacement actuel, l’opération d’aménagement implique son déménagement en fond de parcelle pendant deux ans avant sa relocalisation à l’endroit prévu. Pour les gestionnaires de cette ferme de quartier, le berger Gilles Almar et l’association Sors de terre, à l’origine d’un rassemblement organisé dimanche 9 mai contre ce déplacement, « le projet est anachronique ».

« Nous ne sommes pas contre l’école, nous sommes pour une meilleure école, qui pourrait devenir une vitrine nationale pour Bagnolet », défend l’association qui souhaiterait voir sortir de terre une ferme école, où les espaces entre les deux équipements seraient partagés. Appuyé par l’élue d’opposition Raquel Garrido (LFI), le député de la circonscription (LFI) Alexis Corbière ainsi que des membres de la communauté éducative de la Pêche d’Or, l’association Sors de terre a mandaté son propre architecte afin de proposer son projet alternatif à la municipalité.

De nouveaux temps de concertation

Pour assurer le déménagement temporaire de la bergerie sur une parcelle aménagée, la municipalité annonce un surcoût d’1,8 millions d’euros au budget. « La ferme fonctionnera au ralenti pendant deux ans mais ensuite elle retrouvera ses 1.500 m2 », reconnaît le maire socialiste de Bagnolet, Tony di Martino.

De plus, « l’examen d’un nouveau projet décalerait la livraison du groupe scolaire à 2025 au moins », reprend l’édile qui ne semble pas prêt à retarder à nouveau le dossier, ni à indemniser le groupement d’entreprises, Daudre-Vignier & Associés, sélectionné en 2018 après l’organisation d’un concours d’architecture. Mais si le projet semble scellé en l’état, la mairie assure que « l’aménagement de la nouvelle bergerie des Malassis fera bien l’objet de nouveaux temps de concertation ».

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