Les sénatoriales et les citoyen.ne.s

Le 24 septembre auront lieu les élections sénatoriales, chasse gardée des partis politiques sous la 5ème république. Les citoyen.ne.s peuvent-ils-elles dire leur mot?

Les élections sénatoriales se déroulent par département. Pour la Seine Saint-Denis, il y a six sièges à pourvoir. Le sénat est plutôt marqué à droite du fait de son mode d’élection: la Creuse avec 76 600 habitant.e.s élit un sénateur ou une sénatrice. La Seine Saint-Denis avec ses 1 660 000 habitant.e.s en élit six. Un.e élu.e pour 76 600 habitant.e.s dans un cas et un.e élu.e pour 276 000 dans l’autre!

A Bagnolet, tous les membres du conseil municipal doivent voter (c’est obligatoire!) ainsi que onze grand.e.s électeur.rice.s supplémentaires qui ont été désigné.e.s par le conseil municipal. Ce sont les élu.e.s municipaux qui forment le gros du corps électoral pour les sénatoriales. Aux dernières élections municipales, il y a eu une explosion des listes citoyennes qui ont cependant rarement gagné des villes. Mais cet engouement s’est traduit par un grand nombre de citoyen.ne.s non membres de partis politiques qui ont été élu.e.s sur des listes de rassemblement au 2e tour. C’est le cas à Bagnolet, comme dans la plupart des villes de Seine Saint-Denis.

Pour autant, pour les sénatoriales, ce sont les partis politiques qui constituent la plupart des listes, très peu ouvertes aux citoyen.ne.s en général. La liste citoyenne conduite par Ahmed Laouedj constitue donc une exception dans ce paysage institutionnel, tout en correspondant aux attentes très fortes et sans doute majoritaires, de renouveau citoyen de la politique et de représentativité de la diversité de la population de notre département. C’est ce qui conduit les Ecolos solidaires à la soutenir. La présence sur cette liste d’Elhame Chair, maire-adjointe de Bagnolet et citoyenne issue du quartier de la Capsulerie, a fini de nous convaincre.

En tant qu’écologistes, nous sommes sensibles bien sûr à la présence d’Anne de Rugy sur la liste PS-EELV qui est incontestablement une bonne candidate, mais sa position (en 3e place) ne permet pas d’espérer son élection. Aux dernières élections sénatoriales en 2017, la liste PS-EELV avait placé une écologiste en 2e position qui n’a pas été élue! Certes le gain des villes de Saint-Denis et de Saint Ouen sur Seine peut faire espérer au PS un deuxième élu, mais pas un troisième. Une fois encore, les écologistes de Seine Saint-Denis ont été sacrifiés dans les accords nationaux entre le PS et EELV, décidément cela devient une habitude!

Nous avons aussi regardé du côté de la liste « respirer en Seine Saint Denis » qui regroupe des militant.e.s de Génération écologie (et de Volt).  A notre sens, il s’agit surtout d’une liste de témoignage de ces écologistes qui ont été laissé de côté par les accords PS-EELV.

Enfin  une curiosité bagnoletaise à remarquer, il y a quatre femmes (mais aucune en position éligible semble-t-il) sur les listes de gauche, écologistes et citoyennes dont trois élues de l’actuelle majorité municipale. Bagnolet n’est pourtant qu’une ville parmi les quarante de Seine Saint-Denis. Je dis ça, je dis rien…

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