Une nouvelle réunion publique sur le projet de reconstruction de l’école Pêche d’or s’est tenue en visio-conférence mardi 28 avril avec beaucoup de participant.e.s mais peu cependant du quartier des Malassis où se trouve l’école. Retour sur quelques points-clés du débat.
Tout d’abord le projet a été présenté par le Maire, les services municipaux, l’architecte et le chargé d’études environnementales. Retrouvez la présentation très complète ici:
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La dynamique du projet et les points de blocage
Fruit des discussions successives, le projet a été fortement amendé. D’abord le projet immobilier privé comprenant deux immeubles, initialement prévu sur la parcelle a été totalement abandonné, ce qui a dégagé la surface nécessaire à la création d’un nouvel espace vert public et permet l’implantation dans de bonnes conditions de l’école maternelle, de la crèche, du centre d’accueil et de la bergerie. Une série de nouvelles évolutions ont été actées suite à la récente phase de discussion. Un parvis plus large sur la rue Raymond Lefebvre qui permet le maintien des arbres existants le long de la rue. Une seconde entrée rue Blanqui. La future bergerie à proximité immédiate de la future école avec un passage direct entre les deux. Préservation d’un maximum d’arbres. Cour en pleine terre (ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent dans le projet).
Un blocage artificiel subsiste autour de la bergerie. Artificiel car, en réalité, la bergerie est sauvée. Sa pérennisation au cœur des Malassis, sur la même parcelle, est souhaitée à la fois par la municipalité et par de nombreux.ses citoyen.ne.s de tous horizons qui se sont exprimé.e.s pendant la réunion. Certain.e.s martelant cependant l’idée que déplacer la bergerie (de quelques dizaines de mètres sur la même parcelle) reviendrait à la détruire! Avec parfois la tentation de minorer l’école maternelle qui aurait pu être installée ailleurs (mais où?) et qui se trouverait mieux en fond de parcelle, loin des regards. Ce qu’illustre à sa façon le croquis présenté par l’association « sors de terre » :
Au premier plan, la bergerie se déploie joyeusement avec plus d’espace, de verdure, d’arbres et au fond des bâtiments monolithiques pour l’école sont entassés tristement, la crèche étant quant à elle reléguée à l’extrémité la moins accessible de la parcelle.
Au contraire, l’école maternelle et la bergerie, mais aussi la crèche, le centre de loisirs et l’espace vert public, doivent pouvoir se partager le site, coexister, en relation et de façon harmonieuse. Nous ne voulons pas d’une école au rabais! L’école sera construite pour 50, 60 ans, il faut qu’elle réponde aux besoins de la population des Malassis ont souligné plusieurs élu.e.s. La municipalité est soucieuse du bien être des enfants et, bien sûr, aussi des animaux de la bergerie. Mais cela ne peut conduire à installer les enfants dans des préfabriqués pendant les deux ans des travaux pour ne pas déranger les chèvres! La bergerie sera déplacée a minima et tout sera fait pour que le troupeau puisse vivre dans de bonnes conditions. Cela dépendra aussi de la bonne volonté du berger qui est le mieux à même d’indiquer comment installer ses bêtes, de quoi elles ont besoin, etc., pendant cette période.
De fortes préoccupations écologiques
La réunion publique a témoigné de fortes préoccupations écologiques, ce dont nous nous réjouissons. Pour les arbres, tout d’abord. Le chantier va conduire à en abattre certains mais d’autres subsisteront et d’autres encore seront replantés. Il est envisagé de planter un verger sur l’espace vert public de plus de 1000 m2. Sur la toiture de l’école, une couche de terre d’une épaisseur d’un mètre permettra aussi de planter de petits arbres. Au final, il y aura plus d’arbres sur la parcelle qu’aujourd’hui, nous en relevons le défi!
Des interrogations légitimes ont porté aussi sur la surface de pleine terre. La surface totale du site est de 5560 m2. Actuellement, 2300 m2 sont artificialisés, soit 41%. Avec le réalisation du projet de la ville, l’emprise au sol sera réduite à 1950 m2, soit 35% de surface artificialisée, ce qui est moins qu’aujourd’hui. Il faut remarquer la toiture végétalisée (la cinquième façade comme dit joliment l’architecte); la toiture végétalisée n’équivaut pas à de la pleine terre, mais comparée aux toitures habituelles, elle apporte des avantages climatiques considérables (absorption de l’eau, isolation du bâtiment)
Evoqué seulement par le Maire, l’espace vert public fait partie aussi des atouts écologiques du nouveau projet de la ville. Un espace de respiration , de fraîcheur, ouvert à tou.te.s au cœur d’un quartier très minéral, ce sera un refuge pour les habitant.e.s pendant les chaudes journées d’été.
Ce qui est apparu clairement dans la présentation de l’architecte et ses réponses aux questions, c’est que ce projet marque (enfin!) une rupture salutaire avec toutes les écoles et les bâtiments publics construits à Bagnolet jusqu’à présent. Il porte des exigences environnementales fortes. L’orientation du bâtiment, ses formes, permettent de jouer habilement avec l’ombre et la lumière, comme avec les courants d’air. Il minimise la consommation d’énergie l’hiver et garde la fraîcheur l’été. Le choix des matériaux va dans le même sens : ce n’est pas du béton (contrairement à ce qu’ont cru voir certaines personnes) mais de la pierre calcaire. Le parti pris écologique est poussé loin: il n’y aura pas de dispositif sans fil dans l’école par précaution vis à vis des ondes. Enfin, la toiture végétalisée offrira aux enfants un potager, un verger, un petit amphithéâtre pour contes, des ruches… Il n’y a plus qu’à!