Le grand imperméabilisateur

La tribune des Ecolos solidaires, citoyen.nes et radicaux dans le Bajomag du mois de novembre et, en bonus, le bilan du mandat en ce qui concerne la végétalisation. 

Le choix d’un Maire, ni solidaire, ni écologique

A l’occasion du dernier conseil municipal, nous avons appris que la pelouse du futur terrain de sport de la Briqueterie serait en synthétique. Il y a plus de deux ans, lors d’une réunion publique en présence de sportif.ves et d’habitant.es du quartier, le Maire mettait en débat le choix entre pelouse naturelle et pelouse hybride. Depuis, plus de nouvelles. Et finalement, ce n’est ni la pelouse naturelle, ni la pelouse hybride, mais la pelouse synthétique qui sort du chapeau. Bonjour la transparence et la méthode. Le débat public, c’est juste pour être sûr de ne pas tenir compte de l’avis de la population ?
Quel est le problème avec ce genre de pelouse ? D’abord, c’est plus cher à l’installation. Mais à l’approche des élections, ce n’est pas un problème pour le Maire qui sait se montrer généreux avec notre argent. Ensuite, les matériaux plastiques (polyéthylène et polypropylène) s’usent et finissent dans les sols, l’air et l’eau. Les premières victimes en sont les sportif.ves et les scolaires qui les respirent sur le terrain. Savez-vous que chacun.e de nous absorbe déjà l’équivalent de la moitié d’une carte bancaire par semaine ?
La pelouse synthétique imperméabilise le sol à grande échelle : 7000 m2 pour le terrain auquel il faut ajouter les pistes, elles aussi synthétiques. Cette imperméabilisation augmente de façon importante la chaleur ambiante au sol. D’ici à quelques années, les sportifs ne pourront plus y jouer, sous le soleil, pendant l’été. Cela contribue aussi à rendre la ville invivable pour tou.tes les habitant.e.s. Quand Paris végétalise massivement ses rues et qu’Est Ensemble développe un parcours végétalisé, Bagnolet s’artificialise encore. Pour le bien-être de tous.tes, il faut une action écologique, cohérente et généralisée.
Un choix sur lequel il faudra revenir, s’il est encore temps, après les élections municipales, quand nous serons délivré.es du maire actuel…

Bonus : bilan de mandat

La végétalisation est absolument nécessaire pour que la ville reste vivable pour tous.tes.  Quel bilan peut-on tirer à cet égard du mandat qui se termine? D’un côté, il y a de vraies actions de végétalisation qui ont été menées: la débitumation de cours d’écoles ou encore l’installation de larges noues, rue Raoul Berton. Même si elles ne sont pas exemptes de défauts, ces actions sont, bien sûr, très positives. Il faut noter aussi le grand chemin, piloté par Est Ensemble, qui relie les différents espaces verts par des voies végétalisées. Ou encore le plan arbres d’Est Ensemble.

Mais d’un autre côté, la ville imperméabilise à tout va, le cas des installations sportives en est un exemple frappant: le terrain de sports de la Briqueterie comme celui des Malassis, qui étaient des pelouses naturelles sont ou vont être transformés en pelouses synthétiques, c’est-à-dire imperméabilisés. C’est un cheval, une alouette. Pour quelques centaines de mètres carrés de cours d’école désimperméabilisés, c’est des milliers de mètres carrés de terrains sportifs imperméabilisés. Et bien sûr, il n’y a pas que les terrains de sports: de multiples constructions ont aussi réduit les espaces verts ou la pleine terre dans notre ville.

Donc, on le comprend bien, le bilan global est loin d’être positif. La ville déjà carencée en espaces verts, comme tout le territoire Est Ensemble, les a encore réduits. L’écart s’est creusé avec les villes voisines, notamment Paris où des centaines de rues ont été végétalisées… Mais la petite ville voisine, Les Lilas, n’est pas en reste non plus pour la végétalisation. Seul Bagnolet est à la traîne.

Outre l’incapacité chronique du Maire à faire fonctionner le service public local, ce piètre bilan traduit l’absence totale de priorité politique, ici en matière d’écologie, mais on pourrait dire la même chose pour le social, par exemple. Préserver la population de Bagnolet des effets du réchauffement climatique exige une action résolue, systématique. Cela ne peut pas être un coup, je désimperméabilise pour faire plaisir aux écologistes, et l’autre coup, j’imperméabilise pour faire plaisir aux promoteurs immobiliers. Il faut une action cohérente et sortir du coup par coup dans lequel se complaît le Maire et sa petite équipe (pour un autre exemple de cet état de fait, lire le secteur Gallieni République en quête de cohérence et de liens). Sur l’aménagement urbain, il faut recréer un cadre d’intérêt général pour sortir de la négociation-soumission permanente aux intérêts particuliers.

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