Le constat alarmant d’Olivier Taravella (PS)

Dans la discussion budgétaire, Hamid Chair a aussi rappelé le constat alarmant dressé par Olivier Taravella, premier adjoint et adjoint aux finances, socialiste, au moment de sa démission, début 2023.

Olivier Taravella et Tony Di Martino en avril 2014.

Le 1er Maire adjoint aux finances pour pas le nommer M. TARAVELLA, issu de de votre propre bord politique le Parti Socialiste, a dressé un constat alarmant sur la gestion financière de la ville, au point qu’il a présenté sa démission et son bilan met en lumière plusieurs éléments majeurs :

  1. Un redressement initial réussi mais un manque de consolidation

En 2014, la ville était au bord de la cessation de paiement : 17 millions d’euros de factures impayées, 12 millions de recettes insincères et une trésorerie négative.

Un travail de rigueur budgétaire a permis de redresser les finances : réduction des dépenses de fonctionnement (-16,4% en 2015), meilleure gestion de la dette et obtention de cofinancements importants (25 millions d’euros).

L’objectif était de passer de cette phase de redressement à une consolidation permettant d’investir davantage dans les services publics et les infrastructures.

  1. Une explosion incontrôlée des dépenses de personnel

Malgré ses alertes récurrentes, la masse salariale a continué de croître de manière exponentielle, atteignant près de 47 millions d’euros en 2023, soit une hausse de 25% depuis 2014.

Il a assumé et défendu, en 2017 et en 2022, d’importantes augmentations des impôts locaux pour atteindre les objectifs précités. Mais ces augmentations étaient assorties d’un contrat moral avec les Bagnoletais et les Bagnoletais. Celui de réduire nos dépenses de fonctionnement pour mener à bien le programme qui leur avait été présenté.

Or l’essentiel des marges de manœuvre dégagées depuis 2014 et grâce à cette hausse de la fiscalité locale, ont été absorbées par la masse salariale.

Aucune stratégie de gestion des ressources humaines n’a été mise en place : recrutements sans cohérence, postes vacants non remplacés, rotation excessive des cadres, absence de maîtrise des coûts.

Il a indiqué que la qualité du travail et l’engagement des agents municipaux, dont beaucoup sont également habitants et usagers du service public local, ne sont nullement remis en question. L’immense majorité d’entre eux accomplit ses missions avec dévouement et professionnalisme, et leur implication mérite d’être saluée.

Cependant, la réalité budgétaire impose un constat clair : Bagnolet ne dispose plus, ou ne se donne plus, les moyens de soutenir une masse salariale aussi élevée. Une gestion responsable des finances publiques exige une vision stratégique et des choix courageux afin de préserver l’efficacité des services municipaux tout en garantissant la pérennité de nos ressources et de nos agents.

  1. Un budget déséquilibré et des projets menacés

Le budget primitif est systématiquement en équilibre « de justesse », reposant sur des prévisions de recettes irréalistes et une incapacité à réduire les dépenses structurelles.

Les investissements essentiels, comme la rénovation des écoles (Jules Ferry, Paul Langevin, etc.), sont aujourd’hui inenvisageables faute de marges de manœuvre financières.

L’autofinancement de la commune est aujourd’hui largement insuffisant pour assumer à la fois le remboursement de la dette et le financement du Plan Pluriannuel d’Investissement (PPI).

D’ailleurs, revenons un instant sur ce PPI. Si l’on se réfère simplement au Rapport d’Orientation Budgétaire (ROB) 2023, transmis par la directrice des finances, la municipalité s’était vantée d’avoir élaboré un PPI ambitieux de 113 millions d’euros pour la période 2022-2026.

Mais examinons les faits : prenons l’exemple du projet de reconstruction de l’école Paul Langevin. En 2024, il était prévu 2,5 millions d’euros, puis 8 millions d’euros en 2025 et 8 millions d’euros en 2026. Or, en consultant le ROB 2025, le chiffre inscrit pour cette opération est tombé à 400 000 euros ! Nous sommes passés de 8 millions à 400 000 euros, une réduction brutale qui interroge.

Même constat pour le projet du futur collège Travail : en 2024, une enveloppe de 3,5 millions d’euros était prévue, suivie de 964 000 euros en 2025. Et que trouve-t-on dans le ROB 2025 100 000 euros à peine.

Je me demande où est passée l’ambition affichée, Derrière les effets d’annonce, la réalité budgétaire est tout autre : des projets structurants, essentiels pour nos écoles et nos infrastructures, se retrouvent vidés de leur substance. Une nouvelle fois, c’est la crédibilité de la planification financière qui est mise en cause.

Un déni persistant et un échec politique

Depuis 2017, votre ancien Premier Adjoint aux finances n’a cessé de formuler des propositions concrètes et structurées pour améliorer la gestion de la ville et garantir sa pérennité financière. Pourtant, ces solutions ont été systématiquement écartées, au profit d’une gestion court-termiste qui met aujourd’hui Bagnolet dans une situation préoccupante. Ignorer ces alertes, c’est avoir sciemment fait le choix de l’inaction, au détriment des finances locales et des services publics essentiels aux Bagnoletais.

Face à cette situation, le 1er adjoint aux finances a jugé impossible de cautionner plus longtemps cette dérive et a présenté sa démission au Préfet. Cet acte fort démontre que même au sein de votre propre majorité, la gestion actuelle est considérée comme intenable.

À moins d’un an des élections municipales, les Bagnoletais doivent savoir que ce budget n’est ni sincère, ni soutenable. Il est de notre responsabilité de ne pas valider un tel naufrage financier.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.