Le 25 avril, Aboubakar Cissé a été odieusement assassiné dans la mosquée de la Grand-Combe (Gard) qu’il fréquentait régulièrement. Une cérémonie d’hommage a été rendue ce mercredi 30 avril sur le parvis de l’hôtel de ville de Bagnolet. La diversité des personnes présentes pour témoigner leur solidarité envers les musulmans et la communauté malienne montre que l’esprit de fraternité/sororité et d’amitié l’emportent bien largement sur le racisme et l’intolérance.
C’est par 57 coups de couteaux qu’Aboubakar Cissé s’est vu attaquer le 25 avril dans la mosquée de la Grand-Combe. Selon la procureure de la République en charge du dossier, l’agresseur aurait agi de manière isolée, sans revendication particulière ni lien avec une organisation idéologique. Ses posts sur un réseau social, dont certains remonteraient à un an, traduisent des propos extrêmes alertant de sa volonté de tuer et de violer des femmes ou des cadavres.
Quelle sinistre injonction a poussé Olivier H., l’agresseur, à entrer dans une mosquée pour passer à l’acte et proférer des insultes islamophobes ? Une information judiciaire pour « assassinat aggravé » en raison du caractère anti-musulman du crime a été ouverte.
Il est évident que la communauté musulmane et la communauté malienne en France, dont était issu M. Cissé, ressent le coup porté à l’un des leurs. Tout comme cet acte odieux meurtrit également l’ensemble de la communauté républicaine.
C’est l’évidence. En pourtant, sans doute est-il nécessaire de l’affirmer et de l’assurer à nos concitoyen.nes bagnoletais.es issu.es de ces communautés musulmane ou malienne. En effet, on ne peut pas ignorer le climat xénophobe entretenu par le discours fallacieux et haineux de l’extrême droite et du gouvernement, et par des médias possédés par des personnes aux intérêts ultra-capitalistes. On ne peut pas non plus oublier la lenteur du Ministre de l’intérieur, M. Retailleau, à réagir à cet acte commis par un Français sur le sol français. Cette ambiance détestable a-t-elle influencé l’agresseur qui a fini par agir ? Ce que l’on peut affirmer, c’est que l’on ne peut pas y rester indifférent.e lorsque tout.es ensemble, l’on autopsie le crime.
Mercredi 30 avril en fin d’après-midi, une cérémonie d’hommage à Aboubakar Cissé a été rendue à l’initiative de la ville de Bagnolet sur le parvis de l’Hôtel de Ville. L’événement a été marqué par la présence de Tidiani Coulibaly, consul général du Mali, d’Alexis Corbière, député de la circonscription, de Tony Di Martino, maire de la ville, de nombreuses.x élu.es de tous les groupes politiques, d’Abdelkader Ounissi, imam et directeur du centre culturel musulman l’Olivier, d’une délégation de la communauté malienne, d’agent.es de la ville et d’habitant.es.
La diversité des personnes présentes témoigne de l’unisson des réactions : unis par le recueillement et l’écoute attentive des prises de paroles, les présent.es ont ainsi exprimé leur sympathie, leur peine commune de cette atteinte contre l’un parmi nous. Qu’on se le dise, à Bagnolet, en Seine Saint-Denis, comme dans beaucoup d’autres lieux, nous sommes une écrasante majorité à porter haut et fort la certitude que la République est un cadre où toutes et tous ont le droit de s’épanouir et que la diversité des parcours et des origines est une richesse pour tous. Cette chance qu’est le principe de la laïcité offre à chacun.e la liberté de suivre sans être stigmatisé.e un parcours de vie intellectuel et éthique, qu’il soit un parcours spirituel ou un parcours de pensée.