Le déni du maire a fait long feu. Répondant à une question de Jean-Claude Oliva, le secrétariat général de la ville indique que la cuisine a bien été mise à l’arrêt durant une semaine suite à une injonction de travaux de nettoyage d’urgence de la part des services préfectoraux, après une inspection le 5 février 2025. Nous demandons toujours la publication du rapport de la Direction Départementale de la Protection des Populations. Ci-dessous les questions, les réponses et nos commentaires.
Les questions de Jean-Claude Oliva
La décision 2025/095 porte sur l’attribution d’un contrat de prestations urgentes de fourniture de repas attribué au Syndicat intercommunal Tables communes. Il s’agit d’un marché sans publicité, ni concurrence, du fait de l’urgence (considérant 1). Le considérant 2 indique « la cuisine centrale est soumise à une fermeture pour travaux dans des délais extrêmement courts pour répondre à une mise aux normes prescrite par le Préfet« . C’est ce qui justifie la procédure dérogatoire aux marchés publics.
Votre communiqué à ce sujet, publié sur le site de la ville, fait référence à des travaux planifiés, suite à un contrôle sanitaire de décembre 2022 et à des travaux effectués du 17 février au 17 mars 2023.
Qu’est-ce qui motive l’urgence, si ces travaux étaient planifiés depuis des années? Pourquoi ne pas recourir à un marché normal avec appel d’offres et mise en concurrence?
A quelles dates en 2025, la production de la cuisine centrale a-t-elle été à l’arrêt, nécessitant la fourniture de repas, en urgence, par le syndicat tables communes ?
Enfin je vous demande de communiquer la publication de la prescription du Préfet, suite au contrôle sanitaire du 4 février 2025.
Les réponses du secrétariat général
Dans le cadre de ses missions et prérogatives, et dans le cadre plus précis d’une dénonciation anonyme, la Direction Départementale de la Protection des Populations a procédé à une inspection de la cuisine centrale les 4 et 5 février 2025 dont le rapport a été reçu le 27 février 2025.
Parmi les mesures correctives dans un délai de 1 mois demandées par Monsieur l’Inspecteur de la DDPP, la mise en place « d’opérations de nettoyage de manière plus rigoureuse » ce qui impliquait un nettoyage très poussé de l’ensemble de la cuisine centrale, particulièrement dans les lieux de production et de conditionnement, ce qui ne pouvait être réalisé « en site occupé ». Aussi ,la décision a-t-elle été prise de fermer la cuisine centrale pendant une semaine afin qu’il puisse être fait appel à la fois aux agents présents mais aussi à une entreprise spécialisée pour que ce nettoyage soit en tous points conformes aux attendus de la DDPP. Il a été choisi de ne pas faire produire des repas à la cuisine centrale pendant la première semaine des vacances scolaires de printemps, du 14 au 18 avril, parce que les nécessités de production sont moindres qu’en période scolaire et qu’en conséquence, faire appel à un prestataire aura un coût plus faible.
Face à cette urgence, il a été nécessaire et naturel de faire appel au syndicat intercommunal Tables Communes, ex-SIRESCO (dont dépend le groupement de commandes Synergies Communes auquel la Ville de Bagnolet a adhéré). Pour ce type de marché – dans lesquels n’est facturé que ce qui a été commandé -, il est d’usage de prévoir plus largement le délai que celui estimé pour les travaux parce qu’il n’est pas rare que des travaux soient plus longs que ce qui était prévu, et si tel devait être le cas, passer un nouveau marché dans l’urgence serait beaucoup plus difficile et coûteux.
Vous noterez que la cuisine centrale n’a pas été fermée puisque lors du nettoyage des agents de la cuisine centrale y ont participé afin de répondre à une demande de mesure corrective de la DDPP, direction dépendant des services de M. le Préfet de Seine-Saint-Denis. La cuisine centrale n’a pas produit de repas pendant une semaine afin que les travaux de nettoyage aient lieu. Et il y a bien eu un marché d’une durée d’un mois afin d’être certain de pouvoir fournir des repas à l’ensemble des rationnaires si d’aventure les travaux avaient dû être prolongés.
Nos commentaires
L’inspection a été provoqué par une dénonciation anonyme qui ne peut provenir que d’un membre du personnel. Nous félicitons cette personne inconnue pour son alerte. C’est en effet la santé de la population et en particulier des enfants qui était en jeu. Cette action montre un grand sens du service public de la part de cet agent qui a su prendre ses responsabilités malgré les risques de sanction encourus.
« Aussi ,la décision a-t-elle été prise de fermer la cuisine centrale pendant une semaine » (ligne 10 de la réponse). Vous noterez que la cuisine centrale n’a pas été fermée (ligne 26). Cette contradiction montre bien l’embarras provoqué par les déclarations du maire qui niaient la mise à l’arrêt de la cuisine centrale et le lien avec l’inspection des 4 et 5 février et l’injonction préfectorale de prendre des mesures d’urgence. Les faits sont à présent établis, nous nous en réjouissons et nous restons vigilants.
Rappel des précédents épisodes
Pour éviter de s’expliquer sur la dégradation des services publics dans notre ville au cours de son mandat, le Maire de Bagnolet lance de violentes attaques personnelles contre Jean-Claude Oliva. Pourtant celui-ci construit un nouveau service public alors que le Maire détruit ceux existants. Revenons-en au fond et aux faits!
La dégradation des services publics locaux continue et s’accélère à Bagnolet. Le Préfet a fermé la cuisine centrale pour un mois. L’EPHAD Les quatre saisons a été mis sous tutelle par l’Agence régionale de santé et le Département. L’avenir de notre ville passe par des services publics revivifiés.