Pompier pyromane, Laurent Jamet mène une campagne incendiaire. Pour mieux cacher ses zones d’ombre et ses faiblesses?
Son programme commence par un chapitre priorité à la jeunesse: « nos enfants ont besoin d’un collège de qualité en centre-ville ». Le problème, c’est que cette possibilité n’existe plus car -alors qu’un certain Laurent Jamet était maire-adjoint à l’urbanisme et premier adjoint-, les terrains communaux du centre ville ont été vendus et bétonnés et qu’il ne reste plus un espace suffisant où construire cet équipement public.
Pourtant il ne s’agit pas de lui reprocher ses quinze ans passés aux côtés de Marc Everbecq, avec le succès que l’on sait. Tout le monde a le droit de se tromper et de changer d’avis, même tardivement. Le problème, c’est qu’il ne remet pas en cause les choix désastreux qu’il a effectué quand il était aux responsabilités. La preuve par deux dossiers : le chauffage urbain et l’eau.
Le fabuleux contrat du chauffage urbain
Laurent Jamet dénonce la prolongation du « contrat injuste » du chauffage urbain. Ce scandale de la SDCB à Bagnolet -un réseau vétuste malgré des tarifs élevés pour les usagers- ne date pas d’hier! Le chauffage urbain a été confié à une multinationale, sans contrôle des élus pendant des dizaines d’années. A la fin du contrat, le choix d’une gestion publique aurait pu être fait. Mais le contrat a été renouvelé en 2011-2012, sous la houlette de Laurent Jamet, dans une opacité absolue et dans des conditions très favorables à l’entreprise, ce que nous payons aujourd’hui. Si une prolongation du contrat s’est avérée inévitable il y a un an, au moins a-t-elle permis d’engager enfin les travaux de renouvellement du réseau. Lire ici la discussion et mon intervention à ce sujet au conseil municipal du 11 avril 2019.
L’eau tiède
Laurent Jamet prétend aider les locataires de l’OPH à faire face aux surfacturation d’eau et à obtenir des chèques solidarité eau du SEDIF (syndicat des eaux d’Île-de-France) pour les compenser en partie. Or le chèque solidarité eau est une aide sociale versée au compte goutte par le SEDIF (en 2015, cette aide a concerné 279 ménages d’Est Ensemble pour une population de plus de 427 000 habitants dont 41 000 foyers bénéficiaires du RSA socle). Les locataires de l’OPH ont subi une surfacturation « extraordinaire » due à l’absence prolongée de relève de compteurs par l’entreprise (filiale de Veolia) qui en était chargée. L’aide eau solidaire a été utilisée pour payer une partie des factures litigieuses qui auraient plutôt dû être annulées par Veolia. Au final, c’est Veolia qui a bénéficié de l’aide eau solidaire, pas les usagers domestiques!
Et quant à la surfacturation « ordinaire » que subissent les usagers de l’eau avec le SEDIF et Veolia, elle n’est pas remise en question. Laurent Jamet s’accommode bien des « surfacturations » et ne combat pas le système qui les produit. Ce n’est pas de clientélisme politique qu’ont besoin les usagers de l’eau mais de changer de système, de se libérer de la gestion privée du SEDIF avec la multinationale Veolia. Mais Laurent Jamet n’est pas de ce combat-là. Il a été le seul élu de son groupe (dont il est pourtant le président) et de toute la gauche à Est Ensemble à ne pas approuver la votation citoyenne pour le passage de l’eau en régie publique. Il s’inquiète beaucoup d’une hypothétique hausse des tarifs avec le passage en régie publique mais n’a pas un mot pour l’explosion (+151% en 25 ans) des tarifs du SIAAP -syndicat interdépartemental de l’assainissement – présidé par …un élu communiste de Montreuil.
Il est « anticapitaliste », mais pas au point de combattre les multinationales de l’eau et de l’énergie. Bref, on ne peut vraiment pas compter sur lui.