… plutôt que démolir et reconstruire, comme on le fait trop souvent à Bagnolet. Par exemple avec la démolition de « toit et joie » en haut de la rue Sadi Carnot pour reconstruire sur place, avec quelques arbres en moins. Ou encore, avec l’incroyable projet de démolir et reconstruire le théâtre de l’Echangeur, pourtant entièrement rénové sur fonds publics ces dernières années, une proposition présentée dans l’étude urbaine Gallieni – République – Fraternité (voir ici).
Pour changer la ville on peut détruire et reconstruire…ou bien réfléchir autrement et imaginer une nouvelle vie pour les bâtiments existants ! Rénover, réhabiliter, en prenant en compte les enjeux environnementaux d’isolation, de circularité, d’intégration dans l’écosystème… C’est possible, et c’est ce qu’a montré un concours d’architecture.
Le mercredi 8 octobre, s’est déroulée, aux Récollets, la cérémonie de proclamation des lauréats 2025 du concours francilien [Ré]inventer l’existant : les architectes de demain imaginent notre avenir post-carbone.
Quatre collectifs d’élèves et enseignants en école d’architecture francilienne ont été récompensés par un prix du jury et trois mentions spéciales.
Organisé en lien avec les Journées nationales de l’architecture, le concours offre aux étudiants une opportunité concrète de mettre en œuvre leurs apprentissages. 27 projets ont été présentés, parmi lesquels dix ont été retenus par le jury, avant de choisir les quatre lauréats.
Une exposition gratuite présentant dix projets remarquables dont ceux des lauréats est ouverte jusqu’au 7 novembre aux Récollets.
Un concours pour former les futurs architectes aux projets de transformation
Le concours [Ré]inventer l’existant démontre qu’il est possible de vivre demain tout en préservant le bâti existant. Il participe également à transformer la perception du mouvement architectural en promouvant une meilleure intégration des enjeux environnementaux dans les projets et réflexions futures. Enfin, ce concours permet la montée en compétence des architectes de demain sur les techniques de rénovation et de réhabilitation du patrimoine existant, ancien ou non.
La rénovation du bâti est un enjeu écologique majeur pour l’Île-de-France
- 70 % de la consommation d’énergie en Île-de-France est due au bâti (logement et tertiaire)
- 55 % des logements locatifs privés sont classés en E, F ou G
- 74 % du parc de logements d’Île-de-France a été construit avant 1990
- L’Ile-de-France compte plus de 700 millions de m² de bâtiments (logements, bureaux, centres commerciaux…)
Au vu de la densité de construction et de la hausse croissante des besoins immobiliers, il devient donc indispensable de travailler les enjeux de rénovation et de réhabilitation du bâti existant.
Ce concours est né de cette urgence, mais aussi d’une volonté politique forte : encourager l’émergence de solutions architecturales capables de concilier adaptation climatique, qualité d’usage et valorisation du patrimoine.
Lancée en 2023 par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) et la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement, de l’aménagement et des transports (DRIEAT) d’Île-de-France, sous l’égide du préfet de région, cette démarche s’inscrit dans le prolongement d’un séminaire fondateur organisé en 2021 à l’École nationale supérieure d’architecture (ENSA) de Paris-Belleville, consacré aux liens entre préservation patrimoniale et rénovation énergétique.