C’est fait, les écologistes et les gauches sont uni.e.s pour le second tour des élections régionales !
Fort de 13% au premier tour, Julien Bayou sera tête de liste aux côtés d’Audrey Pulvar qui a obtenu 11% et Clémentine Autain qui a obtenu 10,2%, cette dernière sera tête de liste pour la Seine Saint-Denis. La somme de leurs scores s’approche de celui de Valérie Pécresse qui se trouve ainsi en ballotage. Le RN et LREM devraient se maintenir au second tour. Autant dire que tout est encore possible!
La participation au premier tour a été particulièrement faible. Cela peut s’expliquer par la situation sanitaire qui n’a pas permis de faire une campagne « normale », c’est à dire d’aller à la rencontre des électeur.rice.s, d’organiser des débats publics, etc. Cela s’explique aussi par la crise politique qui s’est fortement accentuée depuis qu’E. Macron est Président et qui appelle des réformes de fond de nos institutions et surtout à de toutes autres actions pour le climat, pour la santé, pour la justice sociale…
Un soulagement, l’extrême-droite a fortement reculé, contrairement à ce qu’annonçaient la plupart des médias. Ce n’est pas la société qui glisse à droite mais les médias dominants et une partie importante des politicien.ne.s. avec. Il faut sortir des peurs entretenues, des faux débats sur la sécurité et l’immigration, et revenir au bilan et aux projets concrets des uns et des autres.
En Île-de-France, le bilan de Valérie Pécresse est particulièrement exécrable dans le domaine des transports, de l’environnement, des lycées, etc. Et son seul projet est d’être candidate à l’élection présidentielle : c’est un peu court!
Le rassemblement des écologistes et des gauches ouvre un nouvel espoir. Leurs trois programmes au premier tour étaient largement compatibles et ont donné une assise solide pour en constituer un quatrième pour le second tour. Il ne s’est pas agi de rechercher le plus petit dénominateur commun : « on en a construit un quatrième qui est plus que l’addition des trois » estime Julien Bayou.
Ainsi un accord a rapidement été trouvé, du fait de propositions similaires sur les lycées, la rénovation thermique des logements ou la conditionnalité des aides économiques versées par la région. Les écolos ont eu leur « Green New Deal », les communistes et les Insoumis ont obtenu le refus de l’ouverture à la concurrence de la RATP…
Restait le gros morceau des transports, Audrey Pulvar proposant la gratuité totale, les Verts la gratuité pour les moins de 18 ans : finalement, tout le monde est tombé d’accord pour la gratuité pour les étudiants et précaires de moins de 25 ans, dès le 1er septembre. Quant au dossier de l’aménagement du territoire, l’affaire s’est réglée par des formulations généreuses sur le « maintien des terres agricoles » à Gonesse (Val-d’Oise) et la « mutation écologique » du centre aéroportuaire du Bourget (Seine-Saint-Denis).
Pour les postes, tout s’est à peu près bien goupillé du fait qu’« un siège étant égal à 1,5 point, on est tous à peu près lotis à la même enseigne », souligne un participant aux discussions. Après un mécano complexe et des rotations de territoires pour rendre les uns et les autres éligibles (comme les Insoumises Sophia Chikirou, déplacée de Paris à l’Essonne, et Raquel Garrido, déplacée de la Seine-Saint-Denis à la Seine-et-Marne…), les têtes de listes ont été désignées en fonction des zones de force dans les départements : Clémentine Autain dans le 93 (Seine-Saint-Denis), Julien Bayou (suivi d’Audrey Pulvar) à Paris, le communiste Fabien Guillaud-Bataille dans le 94 (Val-de-Marne)…