Inauguration jeudi 6 février du premier espace Oasis de Seine-Saint-Denis au collège Langevin-Wallon de Rosny-sous-Bois. Reportage à l’ombre « d’un jardin extraordinaire ». Un exemple qui doit nous inspirer pour la future reconstruction du collège Travail à Bagnolet.
« Elle est trop belle maintenant cette cour, on se sent plus apaisés à côté de la nature » se félicite Denis, un jeune éco-délégué de 12 ans. Les collégien·ne·s ont vu leur espace de récréation se métamorphoser de manière spectaculaire en quelques mois. Le nouvel aménagement fait la part belle aux espaces verts avec deux mares pédagogiques, des bacs à plantation, un pierrier et une trentaine d’arbres et d’arbustes qui parsèment la pelouse.
Un projet novateur à l’épreuve de la canicule
Les agent·e·s du Département ont végétalisé et agrandi cette cour, qui gagne 300 m2 supplémentaires grâce à la récupération d’une parcelle le long du chemin de fer.
« Nous avons amélioré la perméabilité du sol grâce à des pavés drainants au milieu du bitume qui laissent pénétrer la pluie dans le sol » explique Dominique Jubin, responsable opérationnel du pôle Aménagement et Développement durable. « Nous avons aussi inversé le sens de la pente afin que les eaux ruissellent vers les zones où sont les plantations ».
Grâce à ce dispositif innovant, les 503 élèves pourront profiter d’un îlot de fraîcheur lors des chaudes journées d’été ou en cas de canicule, dans l’esprit des « Engagements pour l’égalité environnementale face à l’urgence climatique » votés en 2019 par le Département.
D’autres aménagements ont également permis d’améliorer le cadre de vie des collégien·ne·s : des bancs en bois ont été installés ainsi que des accès pour les personnes à mobilité réduite. Des arbustes ont par ailleurs été plantés au fond de la cour pour créer un écran visuel et acoustique qui atténuera l’incidence du passage des RER.
Une biodiversité reconstituée
Les élèves se sont très vite approprié les lieux et s’emploieront à régénérer les milieux naturels par le biais d’ateliers pédagogiques. Encadré·e·s par un professeur de Sciences de la Vie et de la Terre, ils·elles ont d’ores et déjà installé des nichoirs, des composts et les plus motivé·e·s bêcheront des arbres fruitiers et des légumes dans les bacs en terre de la cour.
« Nous ne nous interdisons pas de faire venir de petits animaux comme des grenouilles ou pourquoi pas un poulailler dans les prochaines années… » confie malicieusement le principal de l’établissement Hugues Poirier.
De leur côté, les éco-délégué·e·s et les adolescent·e·s membres du Club nature bouillonnent de projets environnementaux qui enthousiasment l’équipe pédagogique : création d’un arboretum (avec de petits panneaux pour chaque arbre), plantation d’herbes aquatiques, installation d’une escargotière…
Conçu à titre expérimental, ce modèle de cour végétalisée sera reproduit en 2020 dans cinq établissements de Seine-Saint-Denis, à savoir les collèges Robespierre à Épinay-sur-Seine, République à Bobigny, Évariste-Galois à Sevran, Jean-Moulin à Montreuil et Pierre-de-Ronsard à Tremblay-en-France. Plus de 3600 jeunes Séquano-Dionysien·ne·s vont ainsi bénéficier dans les prochains mois d’un verdissement et d’un embellissement de leur cadre de vie. « Cela rajoute du bonheur » glisse Mathieu, 13 ans, avec un sourire mutin.
Un enfant, un arbre !
Stéphane Troussel a profité de l’événement pour annoncer le lancement de l’opération Un bébé = un arbre. Celle-ci permettra à tous les parents ayant mis au monde un enfant après le 1er mai 2020 de parrainer la plantation d’un arbre sur le territoire. 28 000 arbres devraient ainsi être bientôt plantés, l’équivalent du nombre annuel de naissances en Seine-Saint-Denis.
Crédit-photo : Daniel Ruhl