Le Conseil municipal a octroyé une subvention à l’association Citées Unies France pour une aide humanitaire aux populations civiles du Liban. Voici l’intervention de Jean-Claude Oliva pour le groupe Ecolos solidaires, citoyen.ne.s et radicaux.
Nous sommes favorables bien sûr à cette aide humanitaire au Liban.
Elle est tout à fait utile et nécessaire. L’ambassadrice de Palestine en France, Hala Abou-Assira, qui était mardi soir à Bagnolet à l’invitation de la CGT et du PCF, a déclaré avoir vu des images de Beyrouth bombardée par l’aviation israélienne et cru qu’il s’agissait d’images de Gaza !
C’est dire l’ampleur des destructions : 37 villages rasés dans le Sud, 40 000 habitations détruites, un habitant sur cinq déplacé, c’est à dire plus d’un million de personnes dont 300 000 enfants selon les autorités libanaises. Des milliers de morts et de blessés, dont des centaines de femmes et d’enfants.
Des zones urbaines dévastées comme la banlieue sud de Beyrouth, Tyr ou Nabatieh.
Il faut s’arrêter aussi sur quelques faits lourds de sens.
L’explosion des bipeurs et des talkies-walkies qui a fait près de 3000 blessés et plus de 37 morts et qui a été documentée par Amnesty international. Ces appareils piégés ont explosé dans des supermarchés, des voitures, des rues habitées et d’autres zones publiques très fréquentées, semant la terreur et la panique à travers le Liban et submergeant un secteur de la santé déjà frappé par une crise économique aiguë. Ces attaques menées sans discrimination entre civils et militaires sont des crimes de guerre.
Les sauveteurs et les personnels de santé sont particulièrement visés par les bombardements israéliens. L’OMS a déclaré vendredi 22 novembre que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant « un chiffre extrêmement inquiétant ». Dans l’Est du Liban, un bombardement israélien a ciblé et tué le directeur de l’hôpital Dar al-Amal près de Baalbek, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l’établissement de santé.
Les journalistes aussi sont pris de façon délibérée pour cible. Cela a été encore le cas le 25 octobre avec le bombardement nocturne d’un hôtel dans un village druze, qui logeait des équipes de journalistes arabes : trois sont morts.
Il faut mentionner les attaques délibérées contre l’environnement et les installations civiles. Plus de 2 000 hectares de champs, 65 000 oliviers et des hectares de forêt ont brûlé sous les bombes israéliennes en treize mois de conflit, selon le gouvernement libanais. Des oliviers sont coupés, des hangars agricoles détruits. Israël attaque délibérément la nature, l’agriculture, les écosystèmes dans lesquels vivent les gens, constatent les environnementalistes libanais. Le phosphore blanc et les métaux lourds des bombes vont affecter la terre pendant des décennies.
Depuis le cessez-le-feu, il y a deux semaines, les bombardements n’ont malheureusement pas cessés, même s’ils se sont réduits. La trêve est incertaine, l’intégrité du pays reste menacée.
Le Liban a beaucoup de liens, humains, historiques et culturels, avec la France. Aussi on ne peut que regretter que notre pays ne soit pas davantage aux côtés des Libanais.e.s dans la situation dramatique qu’ils vivent depuis le mois de septembre. La France doit faire entendre une voix plus forte au niveau international pour protéger le Liban. La France doit fournir une aide humanitaire et médicale à la hauteur de la tragédie.
Nous y apportons ce soir notre petite contribution.