L’AJDB est une association impliquée dans la vie des quartiers. En plus de ses missions habituelles, elle lance un nouveau pôle afin de redonner à la solidarité ses lettres de noblesse. A l’occasion du Grand Prix de la finance solidaire, le « Prix coup de cœur » lui a été attribué. Article de Joël Morio dans Le Monde.
Née en septembre 2014, l’Association pour la jeunesse et le développement à Bagnolet (AJDB) aide la jeunesse de cette ville de Seine-Saint-Denis dans l’organisation d’événements, la dynamisation du territoire, la création de lien social, tout en favorisant une montée en compétences de chacun. « Ce serait bien d’accompagner les jeunes après l’école et pendant les vacances », s’est dit Moussa Sylla au moment de la création de la structure avec ses frères et des amis.
Il s’agissait au départ de concevoir des divertissements éphémères mais l’association s’est structurée depuis. « Nous essayons de favoriser une prise de conscience chez des jeunes de 16 à 20 ans de leurs capacités, de leurs compétences, en créant avec eux un cadre qui leur permette de s’épanouir collectivement à travers de réelles missions d’intérêt général », explique Moussa Sylla qui préside l’AJDB. L’association compte aujourd’hui une dizaine de membres actifs et une soixantaine de bénévoles.
Lorsque le premier confinement a été annoncé, l’AJDB n’était pas préparée à gérer ce genre de situation. Certains projets et actions ont dû être suspendus. « Nous nous sommes alors demandés comment faire pour que les jeunes se sentent concernés », raconte Moussa Sylla. A travers l’animation des réseaux sociaux, l’association a atteint cet objectif tout en faisant perdurer la démarche initiale de l’association.
Naissance d’un pôle solidarité
Pendant cette période particulière, l’association a pu observer que diverses difficultés se sont accentuées pour certains Bagnoletais. L’AJDB a donc mis en place un ensemble d’actions. Elle a mobilisé un réseau de bénévoles pour accompagner des enfants et des jeunes de la primaire au lycée, pour poursuivre leur scolarité. « Les demandes ont été nombreuses et il a fallu mettre en place une liste d’attente. Nous avons aussi récupéré des ordinateurs pour les mettre à disposition des familles qui en avaient besoin », se souvient Moussa Sylla.
Une initiative « le courrier du réconfort » a été lancée pour rompre l’isolement des plus âgés qui vivaient dans l’Ehpad de Bagnolet. Une vingtaine de lettres ont été envoyées, tandis que des appels ont été passés à destination des anciens. « Nous avons pu remarquer la joie et surtout l’étonnement dans la voix des personnes âgées, car elles ne s’attendaient pas à recevoir ces appels », raconte Moussa Sylla.
Au total, plus d’une demi-douzaine d’actions ont été lancées entre mars et juin 2020 : distribution de denrées alimentaires, réalisation de masques, cours de cuisine à distance, concours de photos et de pâtisserie… Depuis, « nous avons décidé de créer le pôle solidarité qui viendra rejoindre les quatre autres déjà existants : jeunesse, famille, animation citoyenne et insertion », indique Moussa Sylla. Le confinement a obligé l’association à reconsidérer ses priorités.