Le conseil municipal du 3 octobre a adopté à l’unanimité un vœu s’adressant au Président de la République pour exprimer le rejet du Rassemblement national et la demande de voir respecté le choix des électrices et électeurs. Lire le vœu et nos commentaires.
Vœu du Conseil Municipal
Groupe Ensemble Pour Bagnolet, Groupe Socialistes, Société civile, Radicaux et Républicains, Groupe Écolos Solidaires, Citoyen.ne.s et Radicaux, Groupe Citoyens Indépendants
À l’attention de Monsieur le Président de la République,
Considérant le résultat des récentes élections législatives qui reflètent un bouleversement profond dans le paysage politique de notre pays, nous, membres du Conseil Municipal, tenons à exprimer notre vive inquiétude quant à la montée du Rassemblement National.
Nous sommes convaincus que l’arrivée de ce parti aux portes du pouvoir représente un danger majeur pour les valeurs démocratiques, républicaines et humanistes de notre nation. Le RN, à travers son programme et son histoire, incarne une vision politique qui menace les principes de solidarité, de tolérance, d’égalité et de respect des droits fondamentaux. Ses propositions risquent de fracturer notre société, de diviser les Français et de remettre en cause les acquis sociaux qui font la force de notre République.
Dans ce contexte, il est crucial que le gouvernement de notre pays reflète une véritable représentation des aspirations de nos concitoyens tout en restant fidèle aux fondements républicains. Nous appelons donc au respect du choix des électeurs et à la nomination d’un.e Premier.ère ministre issu.e du Front Populaire, arrivé en tête aux législatives, afin de garantir une politique qui unisse plutôt qu’elle ne divise, et qui soit à la hauteur des défis sociaux, économiques et écologiques auxquels nous sommes confrontés.
Nous vous prions, Monsieur le Président, de prendre en considération ce vœu et d’agir pour protéger notre démocratie et notre cohésion nationale en écartant toute possibilité de compromission avec les forces de la régression sociale et politique, telles que le Rassemblement National.
Nos commentaires
Nous sommes dans une situation inouïe où les résultats du vote populaire sont bafoués par le Président de la République.
Dans ces circonstances, certain.e.s de nos concitoyen.ne.s peuvent se dire: à quoi bon voter? Cela ne sert à rien?
Pourtant leur vote n’a pas servi à rien. S’il n’y avait pas eu un sursaut de mobilisation au premier tour des élections législatives, favorable au nouveau front populaire (NFP), suivi d’un désistement républicain au second tour, nous aurions aujourd’hui un gouvernement RN.
C’est ce qu’attendait le Président de la République qui se préparait déjà à une cohabitation avec Bardella. Ces manœuvres, nous les avons déjouées ensemble!
Et nous n’oublions pas non plus que cette union qui a permis la victoire relative du NFP, n’est pas venue toute seule. Des citoyen.ne.s, notamment des jeunes, ont manifesté et fait pression sur les partis de gauche et écologistes pour qu’elle se réalise. Sans elles, sans eux, elle n’aurait pas eu lieu.
Donc oui, les actions et le vote servent à quelque chose. Mais cela ne suffit pas! Il faut continuer ensemble.
Le NFP n’est pas un cartel de quatre partis politiques, deux anciens et deux plus récents, dont nous connaissons que trop les limites. Le NFP, c’est les syndicats, les associations, les collectifs , les citoyen.ne.s. Il faut que tout le monde y trouve sa place. C’est ce que nous essayons de faire à Bagnolet avec un comité local du NFP qui s’est constitué dès la dissolution, au mois de juillet, et qui a rassemblé sur le terrain des militant.e.s en nombre, du jamais vu depuis des années, malgré les vents contraires de la division et de l’anathème qu’a fait souffler une des forces politiques du NFP au moment des législatives. Une page qui doit se tourner maintenant.
A Bagnolet, le RN et les macronistes ne font pas recette aux élections et c’est tant mieux. Mais tout n’est pas gagné, nous n’en sommes pas quittes pour autant. L’abstention reste importante, supérieure à la moyenne nationale. Pour la faire reculer, les gauches et les écologistes doivent passer de la résistance, du rejet du RN et des politiques macronistes, à un projet partagé et enthousiasmant, suscitant l’adhésion populaire. C’est notre objectif.
Dans ce projet à construire en commun, le vivre ensemble et même le bien vivre ensemble, le renouveau des services publics pour répondre à la crise écologique, sont fondamentaux.