Le carburant de l’extrême droite est la crise environnementale

Les oppositions entre social et environnemental font le lit de l’extrême droite, estime la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet. Pour qui l’objectif est de sortir du capitalisme. Entretien réalisé par Hervé Kempf avant les élections européennes. A écouter ou à lire.

Reporterre — Dans votre livre, « Il est minuit moins le quart », vous comparez la catastrophe écologique et la montée du nazisme dans les années 1930. Pourquoi ces phénomènes sont-ils comparables ?

Sophie Binet — La question environnementale est l’un des facteurs contribuant à la montée de l’extrême droite. De plus en plus de régions vont devenir inhabitables ou n’auront plus les ressources agricoles suffisantes pour nourrir leur population, ce qui va engendrer des migrations. L’extrême droite alimente ainsi le mythe d’une submersion migratoire des pays développés. Du côté des dominants, étant donné que le capital refuse de remettre en cause le logiciel néolibéral, il y a des mises en opposition entre le social et l’environnemental. L’extrême droite prospère grâce à celles-ci.

Par exemple, la réflexion sur le partage des richesses étant absente, les propositions en termes de transformation des mobilités reposent toujours sur les plus modestes. Le prix du carburant augmente pour vous et moi, mais le prix du kérosène est intouché pour les yachts et les jets privés. Ou alors, le véhicule électrique est imposé sur une courte échéance, ce qui sert de prétexte aux constructeurs automobiles pour licencier les ouvriers par milliers et fermer des dizaines de sites dans la métallurgie. Le capital n’est pas mis à contribution, la transition environnementale est ainsi payée par vous et moi.

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