Nous l’appellerons Jean car il tient à garder l’anonymat. Il est haut fonctionnaire et travaillait auprès de Maxime Baduel, délégué ministériel à l’ESS jusqu’à récemment. Lu sur le blog des associations Loi1901
J’ai appris, avec stupéfaction, la dissolution de l’assemblée nationale à la demande du président de la République en application de l’article 12 de la Constitution. Il ne s’agit en aucun cas d’une dissolution de confort, ni même de crise, mais bien punitive. Depuis 2017, nous avons à la tête de l’Etat, un président qui ne possède ni l’expérience, ni la maturité ni même la psychologie pour exercer une telle fonction.
Punitive, cette dissolution l’est tout à fait. Cet homme ne supporte pas l’opposition à ses désirs, à ses ordres, à ses caprices. Son entêtement à vouloir imposer sa volonté à tous et contre tous, que ce soit lors de la crise des Gilets Jaunes, pour les deux réformes des retraites, lors des confinements gérés d’une si mauvaise façon, pour les réformes du chômage, la loi sur l’immigration et j’en oublie, démontre à quel point l’écoute, la réflexion, le débat et le sens de l’intérêt général sont des qualités qui lui font cruellement défaut.
Alors que notre pays va accueillir, pour couvrir les jeux Olympiques, des centaines de journalistes de toute la planète, il fait courir le risque à la France d’être la risée du monde. Comment imaginer un seul instant que ces médias ne vont pas traquer la moindre faute, la plus petite bévue, que les nouveaux élus ne manqueront pas de commettre, alors même qu’ils n’auront aucune expérience et qu’ils ignoreront tout du dossier olympique.
Placer notre pays dans une telle situation démontre à quel point, cette dissolution est punitive. On sent le caprice de l’enfant qui, ne se sentant pas aimé (alors même qu’il ne fait rien pour cela et qu’il s’en vante même), se vexe et cherche à punir, faire mal, voire détruire ce jouet qui ne fonctionne pas comme il le souhaite. Notre président me fait penser à un enfant de cinq ans qui tombe de son vélo et qui lui donne des coups de pieds pour se venger de sa chute.
Cette dissolution est une aberration politique, une faute économique et le début d’un chaos dont on ne sait pas jusqu’où il peut aller. Notre pays n’est pas facile à diriger ainsi que se plaisait à dire le Général de Gaulle. Mais au moins l’aimait-il ce pays de gaulois réfractaires et de génies bouillonnants. Il faut se rendre à l’évidence, notre actuel président ne nous aime pas. Il ne nous comprend pas, pire, il ne nous supporte plus.
Pourquoi prolonger notre supplice ? Pourquoi accentuer les fractures qui nous divisent et qui nous font tant de mal alors que l’on sait bien qu’il en est le principal instigateur. Il ne peut s’empêcher de nous monter les uns contre les autres. Souvenez-vous du Pass sanitaire qui ne devait jamais gêner nos libertés et qui, en fin de compte, nous empêchait même de pouvoir travailler.
Sans oublier que cette dissolution acte l’abandon de projets de loi très importants, comme celui visant à accompagner vers l’autonomie les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance, ou bien celui donnant le droit à une fin de vie libre et choisie. Or, on nous annonce que la réforme du chômage sera maintenue malgré la dissolution. C’est une honte.
Ce président se croit toujours être la solution à tout et tente de s’imposer par une omniprésence insupportable. Il ne comprend pas à quel point le peuple de France ne le supporte plus. Ce déni de la réalité est encore plus inquiétant que le chaos à venir. Car il laisse entrevoir une terrible possibilité : le fait que cet homme ne souhaite pas quitter le pouvoir. J’aime mon pays et ses habitants à la fois franchouillards et brillants. Pour lui et pour eux, je veux qu’il s’en aille… vite.