Hommage à Michèle Audin

Mathématicienne, Historienne et écrivaine. Fille du mathématicien Maurice Audin, enlevé et assassiné par l’armée française en 1957 pendant la guerre d’Algérie, elle n’aura pas cessé, dans ses livres, d’évoquer celles et ceux que l’histoire officielle a tenté d’effacer. Sa mère Josette Audin, professeure de mathématiques et militante politique contre le racisme et le colonialisme, a demandé toute sa vie des explications sur la disparition de son mari. Michèle Audin s’est éteinte le 14 novembre, à l’âge de 71 ans. Par Philippe-Jean Catinchi.

Conjurer l’oubli, restaurer la mémoire. C’était sans doute la mission que s’est assignée très tôt Michèle Audin, qui est morte, vendredi 14 novembre, à Strasbourg, à l’âge de 71 ans. Mathématicienne, comme ses parents, elle est devenue historienne et romancière pour donner une voix et un visage à tous ceux que l’histoire néglige, réprouve ou efface.

A l’origine, une affaire de famille. Née à Alger le 3 janvier 1954, Michèle Audin est l’aînée des trois enfants de Josette et Maurice Audin. Ses parents se sont rencontrés à la faculté à 20 ans à peine. Ils se marient en janvier 1953 et donneront deux frères à Michèle, Louis (1955) et Pierre (1957). Mais l’harmonie familiale est de très courte durée. Unis par une même passion pour les mathématiques, un même amour de l’Algérie, de ses peuples et de ses traditions, un même rejet du colonialisme, Josette et Maurice Audin partagent la conviction que les Algériens ont droit à la dignité et à l’autodétermination.

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