Après le succès de la première journée d’action unitaire du jeudi 19 janvier, on continue. Une prochaine journée de mobilisation massive sont est annoncée par les syndicats le 31 janvier. Ecolos Solidaires reprend les analyses des arguments du gouvernement publiées par Basta! Fiche N°2: Il faudrait allonger la durée du travail pour ne pas baisser les pensions
« On ne veut pas augmenter les impôts des Français, on ne veut pas baisser les pensions des retraités, donc il faut allonger un petit peu la durée du travail. »
Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, le 6 décembre 2022 dans Les 4 Vérités, France 2.
Le gouvernement part d’un postulat : le recul de l’âge légal de départ à la retraite serait la seule possibilité pour financer les retraites. Il exclut d’emblée les solutions alternatives. C’est un « choix politique » selon l’économiste Michaël Zemmour.
« En fait, tout est possible, assure le chercheur. Ce que prévoit le gouvernement, c’est de baisser le niveau de financement des retraites. Le déficit ne vient pas d’une augmentation des dépenses : pour l’instant, il vient d’une baisse du financement. Mais on pourrait choisir différents moyens pour maintenir le financement à son niveau actuel. »
Parmi les options : le maintien d’une participation plus élevée de l’État dans le financement des retraites, ou encore une légère augmentation des cotisations. Il serait aussi possible d’étendre les cotisations à des parties de rémunérations qui en sont aujourd’hui exemptées, « comme la prime Macron ou l’épargne salariale », ajoute Michaël Zemmour.
« Pourquoi ne pas augmenter des cotisations, ce qui pourrait être assez indolore, au moins pour les plus gros salaires ? »
Il y a donc plus d’un levier pour remédier à de prochains déficits. Le recul de l’âge de départ en est un parmi d’autres. « Pourquoi ne pas augmenter des cotisations, ce qui pourrait être assez indolore, au moins pour les plus gros salaires ? » interrogeait la sénatrice socialiste des Landes et membre du COR Monique Lubin sur Public Sénat début décembre.
La grande absente du débat, c’est la réforme Touraine, votée en 2014 et appliquée depuis 2020, qui prévoit déjà un report progressif de l’âge de départ à la retraite à taux plein. Plus précisément, la mesure prévoit d’augmenter la durée de cotisation d’un trimestre tous les trois ans entre 2020 et 2035. « On en observera pleinement les effets que dans une dizaine d’années, donc on n’a même pas fini les réformes précédentes », note Michaël Zemmour.